FLEJSZER Esther née GLEISER

Par Daniel Grason

Née le 19 décembre 1909 à Brest-Litowsk (Pologne, Union Soviétique) ; couturière ; victime de l’antisémitisme.

Fille d’Israël et de Léa, née Leib, Esther Gleiser était française par naturalisation. Mariée en 1931 à Aron Flejszer, mère d’un enfant, elle était domicilié 7 rue Eugène-Jumin à Paris (XIXe arr.), mais elle vivait depuis septembre 1942 au 20 rue Edmond-Rostand à La Courneuve (Seine, Seine-Saint-Denis). Son mari exerçait la profession de tailleur à domicile.
Elle fut interpellée par deux inspecteurs de la BS2 le 24 mars 1943 vers 14 heures 30 au domicile d’une dame Majzner, 1 rue des Sablons à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis). Celle-ci était soupçonnée « d’activité en faveur du parti communiste ». Les policiers filaient des militants de la Main-d’œuvre immigrée (MOI) dont Samuel Radzinski et Henri Krasucki,
La perquisition du domicile fut infructueuse. Le gouvernement de Vichy avait promulgué le 3 octobre 1940, un statut des juifs qu’il aggrava le 2 juin 1941. Une ordonnance allemande du 29 mai 1942 était rendue publique le 1er juin, à compter du dimanche 7 juin 1942 le port de l’étoile jaune était rendue obligatoire. Or, Esther Flejszer ne portait pas l’étoile.
Emmenée dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police, fouillée par une femme policière elle était porteuse d’aucun objet ou document suspect. Elle était enregistrée au service Juif sous le numéro 51555. Interrogée sur sa présence rue des Sablons, il apparut qu’elle y était pour du ravitaillement. Giflée à plusieurs reprises, elle affirma : « Jamais mon mari et moi n’avons fait de politique, jamais personne ne m’a proposé d’entrer dans une quelconque organisation. Je n’ai jamais d’armes ni de tracts en ma possession. »
En infraction avec le décret qui rendait obligatoire le port de l’étoile jaune, Esther Flejszer a été internée au camp de Drancy ainsi que son mari. Tous les deux ont été déportés dans le convoi n° 55 le 23 juin 1943 à destination d’Auschwitz (Pologne).
Le convoi comptait 1018 déportés (hommes et femmes), 518 furent gazés à l’arrivée, 283 hommes et 217 femmes ont été sélectionnés, et envoyés dans une chambre à gaz. Quand l’armée Soviétique libéra le camp le 27 janvier 1945, il ne restait que 72 survivants dont 37 femmes.
Son mari également arrêté a été déporté le 23 juin 1943 par le convoi n° 55 à destination d’Auschwitz où il mourut.
Les noms d’Esther et Aron ont été gravés sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah 17 rue Geoffroy-l’Asnier à Paris (IVe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209355, notice FLEJSZER Esther née GLEISER par Daniel Grason, version mise en ligne le 6 décembre 2018, dernière modification le 6 décembre 2018.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 125. – Dominique Rémy, Les lois de Vichy, Éd. Romillat, 1992. – Site internet CDJC.

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