PACAUT Maria [née DUBOST Maria, épouse Kuhn, divorcée de Pacaut]

Par Jacques Girault

Née le 2 mai 1900 à Frans (Ain), morte le 6 avril 1974 à Toulon (Var) ; institutrice dans le Rhône ; résistante ; militante syndicale (SNI) ; conseillère de la République communiste ; fondatrice de l’ITEP de l’OLPPR à Lyon (Rhône).

Fille d’un forgeron et d’une tailleuse, Maria Pacaut, institutrice, se maria en mai 1922 à Frans avec Henri Kuhn, comptable, fils d’un rentier. Veuve, elle se remaria en avril 1925 à Villefranche-sur-Saône (Saône-et-Loire) avec Georges Pacaut, métallurgiste, fils d’un chaudronnier. Le couple divorça en juillet1952. Elle reprit alors son nom de naissance.

Institutrice à Lyon, elle fut active dans le Comité national des instituteurs pendant la Résistance à Lyon. À la Libération, quand le Syndicat national des instituteurs se reconstitua, elle fut la secrétaire adjointe de la section du Rhône. Elle resta membre de la FEN-CGT après 1948. À la Libération, elle s’impliqua lors de la naissance de la Fondation OVE dont la mission était la prise en charge des enfants victimes de la guerre.

Membre du Parti communiste français, candidate en deuxième position sur la liste communiste aux élections du Conseil de la République en décembre 1946, Maria Pacaut fut élue mais ne fut pas réélue le 7 novembre 1948. Le 20 mai 1948, elle intervint dans le débat sur l’enseignement technique pour appuyer l’amendement proposé par le groupe communiste visant à reconnaître le droit à la formation professionnelle et la place de l’enseignement technique. Cette proposition fut acceptée par le sous-secrétaire d’État à l‘enseignement technique André Morice. Elle aurait été critiquée par des dirigeants communistes pour ses rapports avec Édouard Herriot, maire de Lyon, et ces contestations l’amenèrent à s’éloigner de la fondation OVE.

Adepte des méthodes nouvelles, en liaison avec les psychologues scolaires, elle joua un rôle dans la naissance de l’Association départementale des parents et amis des enfants inadaptés. Elle se spécialisa dans la formation professionnelle de l’enfance inadaptée, qualifiée alors d’ « irrégulière », pour accueillir les élèves « arriérés » selon les appellations d’alors qui relevaient de l’enseignement spécial depuis 1909. Ces classes d’intégration par le travail devaient fonctionner, selon elle, en liaison ou intégrées dans des établissements industriels.

Maria Pacaut, qui avait suivi un stage au centre de pédagogie spéciale à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise/Val-d’Oise), fut, entre avril et juin 1950, la secrétaire d’une commission d’étude pour la création de classes de perfectionnement professionnelles pour les jeunes au-delà de 14 ans. Cette commission se transforma, en octobre 1950 puis en décembre 1952, en Œuvre laïque de perfectionnement professionnel du Rhône. Elle multiplia les démarches, établit des dossiers. Deux classes (repassage et couture pour les filles en 1950, menuiserie, plâtrerie, peinture pour les garçons en 1951) ouvrirent dans l’école Aristide Briand (VIIe arr. de Lyon), dirigées par Maria Pacaut. La plupart des élèves venaient de l’école de filles qu’elle dirigeait dans le quartier de Gerland.

A partir de novembre 1950, elle anima la formation d’un conseil pédagogique, comprenant les autorités officielles. En 1951, elle reçut l’accord du Procureur de la République et du président de la Chambre des métiers pour construire un centre spécialisé, réalisation mise en chantier seulement en 1963 à Gerland. Elle créa et dirigea à partir de l’été 1951 une colonie de vacances mixte dans l’école du quartier Claret à Toulon (Var) puis, à partir de l’été 1952, à La Seyne (Var) qui fonctionna pendant plusieurs années avec la collaboration de la municipalité communiste.

Ces initiatives furent suivies par la création d’un centre en 1961 à Givors (Rhône). En 1961, le centre de Lyon devint Institut médico-professionnel de l’Œuvre laïque de perfectionnement professionnel du Rhône, dont la secrétaire générale fut Marie Dubost qui devint plus tard, Institut thérapeutique éducatif et pédagogique qui devait porter son nom. Des locaux nouveaux furent inaugurés en avril 1971, avenue Jean Jaurès à Lyon.

Ces créations se proposaient de pratiquer un accompagnement personnalisé sur le plan thérapeutique, éducatif et pédagogique en lien avec les familles des enfants présentant des troubles du comportement. Pendant toute cette période, Maria Pacaut informa par ses conférences et ses écrits les milieux s’occupant de l’éducation de la jeunesse (article « Les classes de perfectionnement professionnelles de Lyon » dans la revue Enfance en mars-avril 1952.

Maria Dubost, présidente de l’Œuvre laïque de perfectionnement professionnel du Rhône, consacrait aussi ses activités au Centre régional pour l’enfance inadaptée, au Groupement pour le formation des éducateurs, à l’œuvre des villages d’enfants à la Fédération des œuvres laïques, comme présidente de son Office régional d’éducation par l’image et par le son. Militante communiste, elle restait en relations avec le SNI.

Elle mourut alors qu’elle dirigeait à La Seyne-sur-mer un séjour de vacances de l’IMPRO de Gerland. Le matin de ses obsèques civiles au cimetière de la Guillotière à Lyon, le 10 avril, un hommage public fut rendu à l’Institut médico-professionnel. L’annonce publique dans la presse lyonnaise plaçait en tête Julien Airoldi, dirigeant du PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209544, notice PACAUT Maria [née DUBOST Maria, épouse Kuhn, divorcée de Pacaut] par Jacques Girault, version mise en ligne le 12 décembre 2018, dernière modification le 9 août 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Présentation de l’ITEP Maria Dubost sur Internet. — Gallot (Charles), Historique d’une création en faveur de l’enfance inadaptée. L’œuvre de Maria Dubost, directrice d’école, Lyon, CRDP, 1993, 100 p. — Presse. — Thèse de Pierre Roche. — Notes d’Arnaud Bernadet et de Bruno Chantre.

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