COUSIN René, Georges

Par Daniel Grason, Annie Pennetier

Né le 11 juin 1904 à Vernon (Eure), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; mécanicien ; militant communiste de Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine) ; résistant.

René Cousin Arch. PPo. (D.R.)
René Cousin Arch. PPo. (D.R.)

Fils d’Alphonse Cousin et de Georgine Crichet, journaliers, René Cousin s’était marié le 13 avril 1929 avec Angèle Gengembre et habitait à Boulogne-Billancourt vers 1940. Militant communiste actif et responsable syndical notamment chez Renault à Boulogne avant 1939. Il participa à la vie du Parti communiste clandestin, il fut repéré le 21 janvier 1942 alors qu’il s’entretenait avec André Pican au café du Rond-Point à la Porte d’Orléans à Paris.
Jusqu’à son arrestation survenue à Paris le 16 février 1942 par des inspecteurs des Brigades spéciales, il était en relation avec Danielle Casanova. Il assumait la fonction d’agent de renseignements auprès d’elle, le nom de René Cousin figurait sur son carnet. La perquisition du domicile de René Cousin a été infructueuse. Il refusa pendant son interrogatoire « de donner quelque indication que ce fût au sujet de son activité clandestine ». Les Allemands désignèrent René Cousin comme otage le 11 septembre 1942.
Reiser chef de la SIPO et du SD porta sur lui les appréciations suivantes : « Communiste opiniâtre et fanatique, Cousin a fait partie de 1936 jusqu’à la dissolution en septembre 1939, du syndicat communiste CGTU, où il occupait les fonctions de secrétaire politique. À partir de documents retrouvés, on a établi que jusqu’à la date de son arrestation, Cousin avait des activités au sein de l’appareil du parti clandestin.
L’interrogatoire fut très difficile et Cousin refusa pour des motifs de conspiration, de donner quelque indication que ce fut au sujet de son activité clandestine. Il passe pour un communiste dangereux, qui, s’il était remis en liberté, se remettrait aussitôt à la disposition du parti communiste clandestin ».
Dans le cadre de l’affaire Cadras-Pican les policiers interpellèrent quatre-vingt militantes et militants en région parisienne et en province. Toutes et tous possédaient des fausses pièces d’identité. Des inspecteurs des Brigades spéciales portèrent sur les faux papiers une appréciation élogieuses : « Ces pièces, présentées à l’examen d’un fonctionnaire de la police au cours d’une interpellation dans la rue, au cours d’une rafle, au cours même d’une visite domiciliaire faite par un policier non spécialiste, sont d’une telle perfection qu’il est permis d’affirmer qu’elles passeraient pour vraies. »
René Cousin a été exécuté le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien.
Arrêtée son épouse Angèle née Jengembre a été internée jusqu’en novembre 1943. Elle témoigna après la guerre devant une commission d’épuration de la police. Elle reconnaissait sur photographies trois des inspecteurs qui arrêtèrent son mari. Elle porta plainte contre eux, considérant qu’ils étaient « responsables de sa mort ».
Le nom de René Cousin a été inscrit sur le monument commémoratif du Mont-Valérien et sur la plaque des fusillés et déportés de la mairie de Boulogne-Billancourt.
Il a été réinhumé à Boulogne-Billancourt dans le carré des corps restitués, cimetière Pierre Grenier 9e division.
René Cousin a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20967, notice COUSIN René, Georges par Daniel Grason, Annie Pennetier , version mise en ligne le 5 juin 2021, dernière modification le 11 juillet 2022.

Par Daniel Grason, Annie Pennetier

René Cousin Arch. PPo. (D.R.)
René Cousin Arch. PPo. (D.R.)

SOURCES : Arch. PPo. BA 1801, BA 2117, GB 28, GB 98, GB 129, 77 W 5364-310721. – Bureau Résistance GR 16 P 148395. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit., p. 207. – Notes Jean-Pierre Besse. – Mémorial GenWeb. – État civil en ligne cote 2 E 8780, vue 86.

Photographie : Arch. PPo. GB 147 (D.R.)

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