DAMERON Michel

Par Joël Drogland

Né le 10 décembre 1920 à Gray (Haute-Saône), blessé puis exécuté sommairement le 26 août 1944 à Oissery (Seine-et-Marne) ; résistant membre du groupe Hildevert (SOE).

Originaire de Gray (Haute-Saône), Michel Dameron est mort dans le massacre d’Oissery, le 26 août 1944. Son dossier individuel au Service historique de la Défense à Vincennes est presque vide et nous ne savons donc pratiquement rien sur lui. Les circonstances de sa mort sont connues car il s’agit d’un terrible massacre. Mais nous ignorons le parcours de résistant qui a pu le conduire dans cette unité.

Le 26 août 1944, jour où le général de Gaulle descendit les Champs-Elysées dans un Paris tout juste libéré, le bataillon commandé par Charles Hildevert était sauvagement massacré à 40 km au nord-est de la capitale. Charles Hildevert, marchand de légumes au Raincy, appartenait au réseau Armand Spiritualist, dépendant de la section française du SOE. À la tête de plus de 200 hommes armés, dont Michel Dameron, il avait reçu du SOE la mission de réceptionner un important parachutage de matériels, d’armes et d’hommes à une quarantaine de kilomètres à l’est de Paris, dans le secteur Saint-Pathus-Oissery (Seine-et-Marne), près de l’étang de Rougemont, et de se porter ensuite avec ses troupes dans la région de Meaux pour couper la route à la Wehrmacht en repli. Les Allemands repérèrent le convoi de 25 camions qui se dirigeait vers le terrain de parachutage. Après de violents affrontements à Vinantes et la capture de prisonniers allemands, les résistants furent encerclés à Oissery. Les blessés, parmi lesquels Michel Dameron, se réfugièrent avec quelques prisonniers et des infirmières dans la râperie à betteraves. Mais des centaines d’Allemands d’une unité SS la prirent d’assaut. 65 résistants furent faits prisonniers, dont treize furent déportés, et dont aucun ne revint. 27 autres, parmi lesquels Michel Dameron, furent achevés dans le brasier de la râperie.

Le site Mémorial GenWeb ne signale aucun monument, plaque ou stèle commémorative. Michel Dameron a obtenu à titre posthume le titre d’interné résistant le 14 février 1968 et la carte (numéro 12-16-26381) fut remise à Madame Charlotte Dameron, alors domiciliée à Sens (Yonne). C’est sans doute ce qui explique que le nom de Michel Dameron figure dans la « Liste des résistants de l’Yonne victimes du nazisme » dressée par Robert Bailly dans son ouvrage Si la Résistance m’était contée…, Éd. ANACR-Yonne, 1990. Par contre le nom de Michel Dameron ne figure pas sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre.

Oissery

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209769, notice DAMERON Michel par Joël Drogland, version mise en ligne le 19 décembre 2018, dernière modification le 28 février 2022.

Par Joël Drogland

SOURCES : Service historique de la Défense, GR 16 P 155622. — Site internet de Gilles Primout sur la Libération de Paris.

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