TERRIER Victor, Francis

Par Jean Quellien

Né le 16 octobre 1894 à Genève (Suisse), exécuté sommairement le 12 février 1944 à Seyssel (Ain) ; croupier ; résistant.

Bien que né en Suisse, fils de François et de Claudia Louise Croset, Francis Terrier s’engagea dans l’armée française en 1914. Plusieurs fois blessé, il fut envoyé à l’hôpital militaire de Ouistreham, où il se maria avec Jeanne Charlotte Mounier, veuve de Louis Eugène Bonnet et se fixa après le conflit, trouvant un travail de croupier au casino. Après l’invasion allemande de 1940, il quitta le Calvados pour s’installer à Seyssel (Haute-Savoie) et travailler au barrage de Génissiat.
Le 10 février 1944, lorsque les Allemands investirent Seyssel sur les deux rives du Rhône, il n’est pas inquiet. Ayant été averti à temps, il n’était pas allé travailler au barrage et s’occupait de ses clapiers. Il avait deux jeunes de Normandie cachés dans le grenier, où il avait aménagé une cache introuvable. Parfois des jeunes viennent de Belgique. Francis les conduit ensuite à Hotonnes (Ain), pour le maquis de Pré-Carré.
Le 10 février 1944, la Gestapo de Lyon ratissait tout le secteur. Le 11, vers midi, la Gestapo fit irruption chez les Terrier et arrêta Francis en même temps que Charles Fornèze son voisin. Les Allemands ne trouvèrent heureusement pas les deux jeunes réfractaires. Francis fut emmené au collège de Seyssel Haute-Savoie, où il fut violemment questionné.
Sans nouvelle de leurs pères, mesdemoiselles Terrier et Fornèze se rendent au groupe scolaire le samedi 12 vers 7 heures du matin. En descendant, elles découvrent les cadavres des hommes que les nazis viennent de fusiller dans le champ en face du cimetière, au lieu-dit Cabaret. Il y là dans la neige Francis, mais aussi Robert Bonfils*, Joseph Innocenti*, Louis Mathieu, un Espagnol Manuel Palaramino* et une femme qui ne sera pas identifiée et qui ne figure pas sur la stèle.
Il obtint la mention « Mort pour la France » transcrite à Seyssel le 11 juin 1945.
Son nom figure sur le monument aux morts, à Seyssel (Ain) et sur une plaque et le monument aux Morts à Ouistreham.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209773, notice TERRIER Victor, Francis par Jean Quellien, version mise en ligne le 19 décembre 2018, dernière modification le 18 septembre 2020.

Par Jean Quellien

SOURCES  : Centre de recherche d’histoire quantitative de l’Université de Caen, Quellien J. [dir.], Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, Caen, Conseil Général du Calvados, 2004.— État civil (acte de décès). — Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009.

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