CAMIN Maurice

Par Daniel Pillon, Catherine Roussel

Né le 20 août 1918 à Beauvais (Oise), exécuté sommairement dans la nuit du 8 au 9 mai 1944 au bois de Gentelles à Boves (Somme) ; chauffeur agricole ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils de Lucien, menuisier et de Césarine, née Largillière, tabletière, Maurice Camin exerçait la profession de chauffeur agricole. Le 6 juin 1942, il épousa Renée Hébert. Leur fils Claude naquit le 2 août 1943 au domicile du couple rue de Noailles à Andeville (Oise). Plus tard, la famille résida route Sanglettes dans la même localité.
Ayant intégré les FTP, Maurice Camin devint recruteur et agent de liaison. Au cours de l’été 1943, avec Charles Dupuich* et d’autres camarades, il forma un groupe FTP dans le secteur de Mouy (Oise). Il participa à plusieurs sabotages de voies ferrées, à un sabotage de centrale électrique et à des attaques de convois allemands. Recherché par la Gestapo, il se réfugia d’abord dans plusieurs caches à proximité de Méru (Oise) puis à Amiens (Somme).
Arrêté à Amiens le 22 mars 1944 par la Gestapo,.il tenta de tuer Bohrmann, responsable de la Gestapo mais son revolver s’enraya. Interné à la citadelle d’Amiens, il fut soumis à une torture acharnée. Sa femme se rendit à plusieurs reprises à la citadelle pour lui porter des colis et tenter de le voir. Le 5 mai 1944, à sa demande de le rencontrer, il lui fut répondu qu’il était inutile de revenir : son mari ayant été transféré en Allemagne... Dans la nuit du 8 au 9 mai 1944, des membres de la Gestapo commandés par Bohrmann entrèrent dans la cellule où il était incarcéré et procédèrent à un appel. Les détenus Jean Fourrage*, Morand Waquez*, Raymond Waquez*, André Carpentier* et Maurice Camin durent quitter la pièce. Les cinq hommes furent exécutés cette-nuit là et leurs corps furent retrouvés dans la première sape du bois de Gentelles à Boves le 11 septembre 1944.
La mère et la femme de Maurice Camin apprirent que Charles Dupuich avait été identifié parmi les morts du bois de Gentelles. Comme les deux hommes se rencontraient souvent avant leur arrestation, elles pensèrent que Maurice Camin avait subi le même sort que son camarade. Le 3 octobre 1944, après avoir obtenu de la Police de Sûreté d’Amiens l’autorisation d’exhumation, elles se rendirent au cimetière de la Madeleine où étaient inhumés les fusillés de Gentelles avant leur identification. Elles reconnurent Maurice Camin à ses vêtements et à la bague aux initiales CM que les fossoyeurs avaient placée dans l’une des chaussures. Sa mère fit ramener son corps à Andeville où il fut inhumé le 6 octobre 1944.
Maurice Camin reçut la mention « Mort pour la France » le 27 septembre 1947. Une plaque commémorative apposée sur la place d’Andeville porte son nom. La rue des 17 martyrs associe Maurice Camin aux seize hommes du village tués le 27 août 1944. Son nom est aussi inscrit sur le monument commémoratif aux fusillés du bois de Gentelles inauguré le 27 août 1947.



Boves, Bois de Gentelles (Somme), nuit du 8 au 9 mai 1944, nuit du 28 au 29 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209780, notice CAMIN Maurice par Daniel Pillon, Catherine Roussel, version mise en ligne le 29 décembre 2018, dernière modification le 7 avril 2022.

Par Daniel Pillon, Catherine Roussel

SOURCES : SHD, Vincennes, 16 P 102 881 — L’Écho Méruvien, octobre 1944. — Les fusillés de Gentelles, Association Villers-Bretonneux Mémoire, 2007, DVD La Résistance dans la Somme AERI 80, 2018. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable