SIMON Yoland, Guy (nom d’auteur François Servais)

Par Jacques Defortescu

Né le 13 septembre 1941 à Bailleul-la-Vallée (Eure) ; professeur, écrivain, homme de théâtre, président de la Maison de la Culture du Havre de 1985 à 1990.

Yoland Simon, à gauche et Jack Ralite, à droite en 1987 au Havre
Collection Yoland Simon

Yoland Simon était le fils de Jacques Simon, instituteur, résistant communiste dès 1943, secrétaire de mairie à Lapenty dans la Manche de 1952 à 1973, militant au Syndicat national des instituteurs (SNI-FEN) puis au SNUipp-FSU.

Très influencé par son père et le bon sens de sa mère, Yoland Simon obtint une licence de lettres modernes à l’université de Caen, en 1964, puis un diplôme d’études supérieures (DES) en 1967.

Il épousa Yvette Daniélou, professeure d’allemand, le 1er août 1964. De ce mariage naquirent trois enfants, François, le 30 juin 1965 à L’Hay-les-Roses, Catherine, le 2 janvier 1969 à Fès au Maroc, et Matthieu, le 8 mai 1976 au Havre.

Yoland Simon commença à enseigner comme maître auxiliaire au collège de L’Haÿ-Les-Roses (Val-de-Marne) en 1964-1965, puis eut un poste au lycée Porte-Océane, au Havre, en 1966-1967. Reçu aux épreuves théoriques du CAPES de lettres modernes en 1967, il effectua une année de stage au centre pédagogique régional de Rouen (Seine-Maritime), puis partit avec son épouse pour deux ans (1968-1970) comme professeur coopérant au lycée franco-berbère d’Azrou (Maroc).

Revenu en France, il enseigna comme professeur certifié au lycée Jules Lecesne du Havre, de 1970 à 1974, puis de nouveau au lycée Porte-Océane du Havre, de 1974 à 1985. Il devint ensuite professeur à l’Institut universitaire de technologie (IUT) du Havre, de 1985 à 2001. En 1996, il participa comme directeur des études à la création du « Département carrières sociales » de l’IUT.

Dès 1966, il adhéra au Syndicat national des enseignements du second degré (SNES). En 1969-1970, il fut responsable du foyer culturel d’Azrou. Il s’attacha alors à développer des activités culturelles multiples (conférences, théâtre, cinéma) avec les élèves du lycée Tarik Ibn-Zyad, en liaison avec la Mission culturelle française.
De 1970 à 1974, il fut secrétaire de la section syndicale (S1) du SNES au lycée Jules Lecesne, puis secrétaire du S1 du lycée Porte-Océane de 1975 à 1985. Il fut également membre du bureau de la CA départementale (S2) de Seine-Maritime de 1972 à 1976.

Durant cette période, de 1974 à 1980, il militait au PCF et fut secrétaire de la cellule d’enseignants du lycée Porte-Océane.

En 1971, il participa officieusement à la communication de René Cance, député-maire communiste du Havre, notamment avant les élections municipales de 1971, et prit part à la préparation d’un débat sur Europe 1. De 1972 à 1973, il écrivit des articles dans Le Havre libre, toujours en liaison avec René Cance.
Il quitta le PCF en 1980 à la suite des événements d’Afghanistan. Plus tard, il devint membre du Parti de gauche en 2009.

En 1972, sous la direction de Bernard Mounier, le monde du travail entra dans les instances de la Maison de la Culture du Havre (MCH). Yoland Simon, devint membre de l’Assemblée générale alors que d’autres militants ouvriers dont Albert Perrot et Jean-Marie Huret étaient membres du conseil d’administration.

En 1972 également, la municipalité de gauche du Havre, dirigée par André Duroméa, décida de surmonter les hésitations du ministère des Affaires culturelles et proposa l’architecte brésilien mondialement célèbre, Oscar Niemeyer, ministre de la Culture. Mais d’importantes difficultés financières marquèrent la fin de son mandat.
Il fut remplacé par Alain Milianti homme de théâtre, metteur en scène, marquant ainsi un tournant dans l’orientation créatrice de la maison, où le théâtre prit alors une place prépondérante, à la fois dans la programmation, mais aussi dans la production. Dans son livre Le Roman du Havre, Yoland Simon écrit :" Un jour où il fut particulièrement bien inspiré, Alain Milianti qui, depuis 1990, dirigeait la Maison, réussit à réconcilier tout le monde avec l’appellation de Volcan. L’image, cette fois était plutôt flatteuse. Elle évoquait le déchaînement de forces telluriques, l’accomplissement de rêves prométhéens et le jaillissement d’un feu sacré venu des entrailles de la terre ( Le Roman du Havre, p. 108).

C’est donc en 1985 que Yoland Simon devint président de l’Association de la MCH et s’attacha à rétablir les comptes de l’association.

En 1990, il quitta cette responsabilité pour devenir président de l’Union des maisons de la Culture (UMC) jusqu’en 1994. Il s’attacha alors à réaliser la fusion entre l’UMC et L’ANEAC (structure regroupant les CAC, Centres d’action culturelle) afin d’aboutir en 1990 à la création des « Scènes nationales ». Il fallut aussi poursuivre la gestion, jusqu’en 1994, de la convention collective de l’UMC.

Dès 1990, il fut aussi président de l’association « Ciné Pour Tous » ayant pour but de diffuser le cinéma dans des petites et moyennes communes de Seine-Maritime et de l’Eure.

C’est également en 1985, que Yoland Simon organisa un colloque international sur « Armand Salacrou », membre de l’Académie Goncourt à partir de 1949, puis membre honoraire en 1983. Grand ami de René Cance, Armand Salacrou fut de tous les comités de parrainages des différentes listes d’Union de la Gauche au Havre jusqu’à son décès, le 23 novembre 1989. Ce colloque : « Armand Salacrou ou Les voies du Théâtre contemporain » fut ouvert par André Duroméa, député maire du Havre.

De 1980 à 1985, il fut aussi correspondant de France Culture pour la Haute Normandie et pour l’émission « Le Panorama ». À partir de 1985, il fut régulièrement le correspondant de la presse havraise pour de nombreux festivals d’Avignon.
En 1979, Yoland Simon créa la revue culturelle Encrage qui édita 18 numéros jusqu’en 1984. En 2018, il continuait à écrire diverses œuvres littéraires. Il était jusqu’à cette même année, membre du CA de l’Association des « Amis de Jules Durand ». À ce titre, il publia l’article "Relire Boulevard Durand" dans « Jules Durand - Un crime social et judiciaire » édité aux éditions de l’Harmattan en 2015.

En 1988, il créa, au Havre, le Festival « Terres d’auteurs » qui connut 27 éditions. Il reçut, en 1995, l’Aide à la création pour sa pièce « Couleur de Cerne et de lilas ». Boursier du Centre national des lettres, Yoland Simon fut aussi nommé chevalier des Arts et des lettres, en juillet 2008. Un fonds est consacré à son œuvre à la bibliothèque Armand Salacrou du Havre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209808, notice SIMON Yoland, Guy (nom d'auteur François Servais) par Jacques Defortescu, version mise en ligne le 21 décembre 2018, dernière modification le 29 août 2022.

Par Jacques Defortescu

Yoland Simon, à gauche et Jack Ralite, à droite en 1987 au Havre
Collection Yoland Simon
La Revue ENCRAGE en 1979

ŒUVRE : :
Auguste président (théâtre, L’Écharde, 1981) ;
Le Pourvoyeur (théâtre, Encrage, 1981) ;
Paroles de la mer (théâtre, FHOL, 1985) ;
Territoires du temps (Encrage, 1985) ;
Chute libre (théâtre, Actes Sud, prix Radio France, 1986) ;
Cartes postales (Encrage, 1986) ;
Le Système des oppositions et le Jeu des conflits dans « La Demande d’emploi » de Michel Vinaver (étude, IUT du Havre, 1987) ;
Chroniques villageoises (théâtre, deux pièces, Je l’avais de si près tenu et Imprécation,s, L’Avant-Scène, 1988) ;
Le 21e Choix, Pièce interactive, (théâtre, Compagnie de la Manicle, 1989) ;
Chroniques nostalgiques (Corps Puce, 1989) ;
• Dieu que la philosophie serait jolie s’il n’y avait les révolutions ! (Línea, 1989) ;
Le Bonheur à Yport (livre-hommage, Línea, 1989) ;
Armand Salacrou ou les Voies du théâtre contemporain, actes du colloque international tenu au Havre les 30 novembre et 1er décembre 1985 (Colloque, Corps Puce, 1990) ;
Hier chantaient les lendemains (Éditions L’Harmattan, Prix Levarey Levesque, 1991) ;
Au théâtre comme au théâtre (théâtre, Quatre-Vents, 1992) ;
Le Théâtre au collège (manuel, Nathan, 1993) ;
Et si on arrêtait la mer ? (Nouvelles, Éditions L’Harmattan, 1994) ;
Au théâtre comme au théâtre (théâtre, rééditions, L’Avant-Scène, 1996 et 2002) ;
Tout un drame ! ou la Grande Querelle (théâtre, Quatre-Vents, 1997) ;
Contes et Légendes de Normandie (recueil, Nathan, 1998) ;
Un désordre ordinaire (roman, Mercure de France, 2001) ;
Nouvelles du Havre, (recueil, avec notamment Philippe Huet et Dominique Delahaye, Éditions des Falaises, 2002) ;
Fichue Météo ,(nouvelles, HB Éditions, Prix Jean Follain, 2003) ;
Flora, (théâtre, Éditions L’ Harmattan, 2003) ;
Jef Friboulet, (livre-hommage, Éditions des Falaises, 2004) ;
Nouvelles de Rouen, (recueil, avec notamment Philippe Delerm, Éditions des Falaises, 2004) ;
Chute libre, (théâtre, réédition, Éditions L’ Harmattan, 2005).
Le Roman du Havre, (Éditions des falaises, 2011)
Dialogues fondamentaux, L’Œil du Prince. 2010. Prix des théâtres de verdure 2011.
Récits de Normandie. Editions de l’Aiguille. 2012.
Page à page. Chroniques littéraires. Editions de l’Aiguille. 2013.
Du théâtre et des souvenirs. Nouvelles. L’Harmattan. 2015.
Œuvres poétiques. Éditions du Chameau. 2015.
Variations, Éditions du Chameau. 2017.
Il Suffisait à l’enfant, Proses poétiques. Editions de l’Aiguille. 2018.
Théâtre, Tome 1. Editions de l’Aiguille. 2018.

SOURCES : Questionnaire rempli par Yoland Simon. — 50 ans de création, édité par l’association MCH en octobre 2013. — Culture et Démocratie, édité par l’Association Maison de la culture en 2016, PURH. — Le Roman du Havre, Édition des falaises, 2011.

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