ARMAND Lucien, Jean, Marie

Par Eric Panthou

Né le 3 juillet 1908 à Tourzel-Ronzières (Puy-de-Dôme), mort à son retour de déportation le 30 avril 1945 à Paris (XVIII° arr.) ou à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; ouvrier Michelin ; syndicaliste à La Confédération générale du travail (CGT) ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP), membre de l’état-major départemental, arrêté et déporté.

Pierre Maurice Armand, le père de Lucien Armand était cultivateur à Tourzel-Ronzières, sa mère, Maria Endoxie, née Séronde, était sans profession. Il se maria avec Yvette Mezart, le 23 septembre 1940 à Clermont-Ferrand. Le couple habitait 17 rue de la Vaillance à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Lucien Armand fut employé chez Michelin à Clermont-Ferrand comme chauffeur, membre de la CGT et très certainement membre du Parti communiste (PCF).
Fin décembre 1940, un rapport de police l’identifie comme militant actif chez Michelin. Il figure sur une liste de personnes faisant de la propagande communiste à Clermont remise la veille au commissaire par un informateur. Toutes mériteraient d’être internées selon cette personne. Mais il ne fut pas arrêté comme prévu le 19 décembre 1940.
Son épouse entra en contact en mars 1944 avec Lucienne Tagnard et son mari Paul Tagnard, respectivement responsable du service de renseignement des FTP du Puy-de-Dôme et Commissaire aux opérations FTP du département. Yvette Armand se chargea de la loger puis de leur trouver une chambre dans un café tenu par Monsieur Madrange, route de Riom à Clermont-Ferrand. Le 27 avril, des membres du SD se sont présentés au café Madrange, ont arrêté le propriétaire, son épouse, leur fille ainsi que le couple Tagnard. Dans la chambre de ces derniers, ont été trouvé des tracts FTP et communistes. C’est au cours d’un interrogatoire suivant ces arrestations que, selon Yvette Armand, madame Madrange a dû donner le nom de la personne lui ayant envoyé les Tagnard. C’est ainsi que le même jour, 29 avril, Lucien Armand et sa femme furent arrêtés par le SD -aidé sans doute de la Milice- à leur domicile au moment du repas de midi. Mme Armand a été internée au 92 R.I. puis déportée à Ravensbruck et rapatriée en 1945. Plainte fut déposée à la Libération contre madame Madrange par Yvette Armand.

Lucien Armand fut emprisonné du 29 avril au 15 juin 1944, caserne d’Assas (92 Régiment d’Infanterie), cellule N° 42 avec le Directeur des Hôpitaux de Clermont-Ferrand M Guy Forestier. Puis il fut envoyé à Compiègne du 15 juin au 2 juillet 1944, avant d’être déporté du 2 juillet 1944 au 31 mars 1945, à Dachau matricule N° 76 433 et Neckarelz. Le 31 mars 1944 il fut refoulé de Neckarelz à Dachau. Extrêmement fatigué, il n’a pu être mis sur la route et a été embarqué dans un train avec les grands malades. Le 1er avril 1945 le train a été délivré par les troupes américaines.

Il décéda peu après son retour le 30 avril 1945 à Paris.
Son nom figure sur le Monument aux Morts 1939-1945, rue Diderot à Clermont-Ferrand, sur le Monument aux Morts à Tourzel-Ronzières et sur le tableau commémoratif des martyrs de la fédération nationale de la Chimie de la CGT, à Montreuil.

Sa durée de services homologués au sein des FTP va du 15 décembre 1943 au 29 avril 1944. Il a été homologué Déportés et internés de la résistance (DIR), Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209867, notice ARMAND Lucien, Jean, Marie par Eric Panthou, version mise en ligne le 23 décembre 2018, dernière modification le 10 décembre 2020.

Par Eric Panthou

Sources : AVCC, dossier Lucien Armand : AC 21 P 698847. — SHD Vincennes, dossier de résistant de Lucien Armand : GR 16 P 17100 (nc). — SHD Vincennes : 19 P 63/4 : liste des membres de l’état-major départemental FTPF du Puy-de-Dôme. — Livre Mémorial des Déportés de France. — MémorialGenweb. — Informations communiquées par Michel Bertrand. — État-civil Tourzel-Ronzières et Paris.

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