TRÉLUYÉRE Albert

Par Alain Prigent

Né le 19 décembre 1927 à Gahard (Ille-et-Vilaine), mort le 6 octobre 2010 à Gahard (Ille-et-Vilaine) ; ajusteur mécanicien ; militant JOC ; secrétaire de l’UD-CFTC puis CFDT d’Ille-et-Vilaine (1962-1982), responsable de l’UPIR, l’URR CFDT ; militant du PSU puis du PS à partir de 1974.

  • Le père d’Albert Tréluyère était menuisier et sa mère vendeuse aux Magasins Modernes. La famille habitait à Rennes (Ille-et-Vilaine) en 1930 puis à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine) en 1932. D’abord passé par l’école publique, Albert Tréluyère fréquenta l’école privée de Cesson-Sévigné à partir de 1937, lorsque sa mère fut embauchée à l’hôpital psychiatrique de Saint-Méen, géré par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Il faisait alors partie des réseaux jocistes de Cesson-Sévigné, au contact de l’abbé Michel. Après son certificat d’études, il retourna en septembre 1941 à l’école publique pour préparer l’école d’industrie, tandis que son père était prisonnier de guerre. En 1945, il obtint un CAP et le Brevet élémentaire industriel d’ajusteur mécanicien.

Après avoir aidé son père dans la construction de baraques à Coëtquidan, il entra en décembre 1945 aux établissements Prost dans le secteur métallurgique. Dès 1947, il militait à la CGT, au contact de son chef d’équipe, tout en poursuivant ses engagements à la JOC. Entre 1947 et 1948, il effectua son service militaire dans les parachutistes. En 1949, il quitta la CGT pour rejoindre la CFTC aux côtés de Georges Avignon. Ces transferts des matrices JOC-CFTC au début des années 1950 constituent un sillon important des milieux CFTC en Bretagne comme l’illustre la trajectoire de Michel Cadoret. Délégué de la jeune section CFTC, Albert Tréluyère était en liaison permanente avec Robert Duvivier (secrétaire de l’UD-CFTC d’Ille-et-Vilaine) et Pierre Legavre (secrétaire de l’UL-CFTC de Rennes), intégrant rapidement le bureau de l’UD.

En mars 1952, il fut licencié à l’issue d’une importante grande grève menée contre le patron catholique social paternaliste Jean Prost (dont le frère Emile Prost était président du Secours Catholique). En décembre 1952, Albert Tréluyère retrouva du travail à l’Établissement de rééparation du matériel militaire (ERGM) de Bruz, par l’entremise de Robert Duvivier qui connaissait le commandant Wiltz. Très actif à la CFTC, il fit la rencontre d’Eugène Descamps, secrétaire général de la Fédération de la Métallurgie. Délégué CFTC en 1954 de l’ERGM de Bruz (la CFTC était majoritaire avec près de 60 % des voix aux élections professionnelles), Tréluyère était proche du responsable administratif André Piron (décédé en 1983). Il fréquenta aussi les réseaux CFTC de l’Arsenal de Rennes (Henri Leborgne et Pierre Adeux). À partir de 1968, il devint délégué syndical à mi-temps.

Rapidement, il eut des responsabilités CFTC à l’échelle régionale. Entre 1955 et 1977, il fut également membre du bureau fédéral des personnels de la Défense à l’échelle nationale. En 1962, il devint secrétaire de l’UD-CFTC, sur proposition de François Tricot. En Ille-et-Vilaine, les réseaux CFTC étaient composés de Robert Duvivier (parti à Paris en 1959), Pierre Legavre (parti en 1962), André Cavan, Jean Farard, Léon Le Trouit, Jean Louvel, Félix Mauger et André Marivin). Albert Tréluyère contribua au passage à gauche des nouveaux réseaux syndicaux déconfessionnalisés de la CFDT.

Dès le milieu des années 1960, il fut un militant politique, au sein du PSU, avant de passer au PS lors des Assises du Socialisme en 1974

En 1983, il fut relayé par Gaby Bonnand dans les réseaux CFDT rennais. En 1987, il partit à la retraite. Il fut alors investi dans divers organismes : secrétaire de l’UPIR/UDIR CFDT entre 1990 et 1997 (aux côtés de André Marivin) et de l’Union Régionale des Retraites CFDT (1997-1999). En 2004, il faisait partie des signataires des « Questions à la CFDT », adresse parue dans Le Monde.

Sa femme Marie-Thérèse fut également militante CFTC puis CFDT Santé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209915, notice TRÉLUYÉRE Albert par Alain Prigent, version mise en ligne le 26 décembre 2018, dernière modification le 15 octobre 2019.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. Dép. d’Ille-et-Vilaine – Arch. Fédérales de la CFDT d’Ille-et-Vilaine – Arch. Fédérales du PS d’Ille-et-Vilaine - Arch. Privées André Marivin - Entretiens avec Albert Tréluyère, Jean Farard et André Marivin – Ouest-France - Mairie de Gahard – François Prigent, « Les réseaux socialistes PSU en Bretagne (1959-1981) : milieux partisans, passerelles vers le PS, rôle des chrétiens de gauche », in Tudi Kernalegenn, François Prigent Gilles Richard, Jacqueline Sainclivier (dir.), Le PSU vu d’en bas. Réseaux sociaux, mouvement politique, laboratoire d’idées (années 50 - années 80), PUR, 2009, pages 71-90.- André Dorso, Les Facteurs d’une évolution syndicale. Histoire de la CFTC-CFDT des origines à 1964 en Ille-et-Vilaine, mémoire de diplôme des hautes études en pratiques sociales, Rennes, 1987.- Jacqueline Sainclivier, « La CFTC en Ille-et-Vilaine (1920-1964) : d’un syndicat minoritaire à un syndicat dominant », in Populations et cultures : études réunies en l’honneur de François Lebrun, PUR, 1989, p. 501-509. Luc Berlivet, Transformations et permanences de la CFTC-CFDT en Bretagne : deux générations de syndicalistes, Rennes 1, 1991.- Luc Berlivet, Frédéric Sawicki, « La Foi dans l’engagement, les militants syndicalistes CFTC de Bretagne dans l’après-guerre », Politix, n° 27, 1994.- Jarnot Valérie, Éléments pour une histoire de la CFDT en Ille-et-Vilaine (1964-1971), maîtrise, 1989, Rennes 2.

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