SAUVESTRE Étienne [pseudonyme dans la résistance : Pompon]

Par Eric Panthou

Né le 20 décembre 1899 à Mozac (Puy-de-Dôme), mort au combat le 20 juin 1944 à Anterrieux (Cantal), lieu-dit Pradels ; ouvrier Michelin ; membre de la Confédération générale du Travail (CGT) ; résistant au sein de Franc-Tireur et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Etienne Sauvestre
Etienne Sauvestre

Etienne Sauvestre est le fils de François Sauvestre, meunier demeurant au Moulin des Jones et de Marie Sauvestre, née Monnet. Il avait sept frères et soeurs. Il épousa Marthe Faure le 25 avril 1924 à Mozac (Puy-de-Dôme), avec qui il eut deux fils, Georges et Roger.
Il travaillait chez Michelin au service VRG et était membre de la CGT. Il habitait 31 rue Diderot à Clermont-Ferrand, cité Michelin du quartier de la Plaine à Montferrand.
Il entra dans la Résistance en janvier 1943 au sein du Mouvement Franc-Tireur, sous la direction de Noël Magnol alias Lorette ou Laurette. Ce Mouvement était particulièrement bien implanté chez Michelin bien que les communistes y exerçaient jusqu’à fin 1939 un contrôle quasi total sur la CGT. Il quitta l’usine le 26 mai 1944 et s’engagea avec son fils dans les FFI des Maquis d’Auvergne. Il était membre de la 7è compagnie, au sein du 2éme Bataillon, sous le nom de guerre Pompon et sous les ordres du capitaine Coupat alias Paul et Lorette. Il était membre du 2ème groupe de la 4ème section. Cette compagnie était composée en particulier de salariés Michelin issus de Franc-Tireur. Elle fut formée début mai 1944 dans les Burons de Montgon au Mont-Mouchet. Après les combats du Mont-Mouchet, la 7e Compagnie au complet rejoignit les réduits du maquis du réduit de la Truyère. A Anterrieux, commandée par le capitaine Paul elle fut chargé de la protection du réduit de Chaudes-Aigues (Cantal). Le 20 juin 1944, elle va s’étendre sur un front de dix kilomètres et se battra toute la journée contre trois colonnes allemandes venant de Saint-Guéry, Saint-Urcize et du Pont-Rouge après avoir contourné Chaudes-Aigues. Au soir de cette journée du 20 juin 1944, la 7é Compagnie est anéantie mais elle a permis en grande partie, malgré le bombardement par l’aviation et le mitraillage, l’évacuation du réduit de la Truyère. Outre le capitaine Coupat et le lieutenant Louis Cahen, alias Couturier, la Compagnie eut 33 morts ou disparus.
Etienne Sauvestre figure parmi les victimes. Il avait participé aux combats du Mont-Mouchet les 10 et 11 juin puis à ceux du Réduit de la Truyère sous les ordres du Colonel Gaspard et du Colonel Garcie. Il fut tué au combat à la Croix de Pradels, commune d’Anterrieux (Cantal), à son poste de mitrailleur le 20 juin par les Allemands. Son fils, Georges Sauvestre fut tué dans les mêmes conditions le même jour.

Étienne Sauvestre a été reconnu “Morts pour la France, tué au combat, homologué FFI avec une durée de service allant du 26 mai au 20 juin 1944 (MUR du Mont-Mouchet 2ème Bataillon du Cantal). Il a reçu à titre posthume la carte de Combattant Volontaire de la Résistance en 1953. Il fut cité à l’ordre de la Division à titre posthume par le Général Garcie par ordre du 4 janvier 1946.

Son nom figure sur le monument aux Morts 1939-1945 rue Diderot à Clermont, sur celui de la Résistance à d’Anterrieux, sur le Monument aux Morts de Mozac ainsi que sur la plaque des martyrs de la fédération nationale des industries chimiques de la CGT à Montreuil. Le Musée de la Résistance à Anterrieux présente un tableau où figurent l’ensemble des morts de la 7e Compagnie avec leur portrait.
En 1994, une rue Étienne et Georges Sauvestre fut inaugurée à Clermont-Ferrand après de multiples demandes d’anciens membres de la 7éme Compagnie et autant de refus de la Mairie qui n’entendait honorer que les responsables de Mouvements de résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209962, notice SAUVESTRE Étienne [pseudonyme dans la résistance : Pompon] par Eric Panthou, version mise en ligne le 29 décembre 2018, dernière modification le 25 février 2022.

Par Eric Panthou

Etienne Sauvestre
Etienne Sauvestre

Sources : AVCC Caen, AC 21 P 153320, dossier d’Etienne Sauvestre (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 537670, dossier résistant d’Etienne Sauvestre (nc). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme : 2546 W 9072. Dossier attribution carte CVR pour Etienne Sauvestre. — Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère, Aurillac, Union des ACVG- CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008. — Bulletin intérieur Michelin, n°11, janvier 1945. — Archives privées Michel Bertrand, Clermont-Ferrand. — "Pourquoi cette Rue Sauvestre et la Rue Rouyet", document dactyl., 1 p., archives privées Georges Vacher. — "Une rue Etienne-et-Georges-Sauvestre", La Montagne, Clermont-Ferrand, 7 novembre 1994. — "Courage anonyme", La Montagne, Clermont-Ferrand, mai 1991 (sur le refus de la Mairie de Clermont de donner un nom d’espace public aux résistants non responsable de mouvements). — Liste des camarades fusillés déportés ou sans nouvelles du syndicat des produits chimiques (Archives Henri Verde, UD CGT 63). — Mémoire des Hommes — MémorialGenweb. — Généanet. — État-civil Mozac et Anterrieux.

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