TOURRETTE Henri, Jules [pseudonyme dans la résistance : Henry]

Par Eric Panthou

Né le 8 avril 1901 à Brioude (Haute-Loire), vraisemblablement mort sous la torture le 11 janvier 1944 à Chamalières (Puy-de-Dôme) ; ajusteur chez Michelin, résistant au sein du Mouvement ouvrier Français (MOF) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Fils de Jean Tourrette, cultivateur à Brioude (Haute-Loire) et Jeanne, née Pagès, Henri Tourrette épousa Marie Vialle le 30 juin 1921 à Nohanent (Puy-de-Dôme). Ils eurent deux fils et deux filles. Il était ajusteur chez Michelin et habitait 41 rue Diderot dans la cité Michelin de la Plaine.
Il rejoignit la Résistance armée le 1er décembre 1943 et était connu sous le nom de Henry, promu capitaine. Il relevait de l’unité combattante homologuée, "FFI d’Auvergne", relevant des Mouvements unis de la Résistance (MUR) pour le Puy-de-Dôme.
Parmi les tâches qu’il assura, figurent la distribution de tracts et journaux, la prospection des maquis, la fabrique de fausses cartes d’identité et de faux papiers pour régulariser les réfractaires STO. Il prit part à plusieurs parachutages, notamment à Entraigues (Puy-de-Dôme) et hébergea chez lui des résistants. Il était au cœur de la mise à l’abri de jeunes qui refusaient de partir au travail obligatoire en Allemagne ou en Autriche par la mise en place d’un maquis dans le secteur de Sauxillanges. Il leur donnait des points de chute dans les maquis, avec le mot de passe pour le contact.
Il fut également membre du Mouvement Ouvrier Français (MOF), sous les ordres de Gabriel Montpied.
Toujours salarié Michelin, il fut arrêté à son domicile la nuit du 10 au 11 janvier 1944 par la Gestapo de Vichy suite à une lettre de dénonciation. Son fils aîné René, sa fille cadette Madeleine, dit Mado, agent de liaison, sa fille aînée Germaine Bonnet et son époux Félix Bonnet furent également arrêtés avec lui. Toute la famille avait répondu oui, quand la Résistance les avait contacté.

Henri Tourrette est vraisemblablement mort sous la torture au siège de la Gestapo à Chamalières ou fusillé. Un jugement de la Chambre du Conseil du Tribunal Civil de Clermont-Ferrand rendu sur requête le 29 octobre 1947 a constaté que ce décès était intervenu postérieurement au 11 janvier 1944.

Il a été reconnu “Mort pour la France” homologué Déportés et internés de la résistance (DIR), Forces françaises de l’intérieur (FFI) avec le grade de capitaine. Le 20 mai 1953, il a reçu la carte de combattant volontaire de la Résistance (CVR) à titre posthume.

Son nom figure sur le Monument aux Morts 1939-1945 rue Diderot à Clermont-Ferrand. Une rue porte son nom à Clermont-Ferrand.

Ses deux filles sont revenues de déportation à Ravensbrück puis Holleischen. Le mari de Germaine, Félix Bonne, a été porté disparu en déportation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209969, notice TOURRETTE Henri, Jules [pseudonyme dans la résistance : Henry] par Eric Panthou, version mise en ligne le 29 décembre 2018, dernière modification le 27 février 2022.

Par Eric Panthou

Sources : AVCC Caen : AC 21 P 544841 et AC 21 P 162787, dossier Henri Tourrette (nc). — SHD Vincennes : GR 16 P 575724, dossier de résistant d’Henri Tourrette (nc). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme : 2546 W 9470, dossier attribution de la Carte de Combattant Volontaire de la Résistance à Henri Tourrette. — MémorialGenweb. — “Madeleine Tourrette-Moreau, résistante et déportée, est décédée”, par Manuel Rispal, Mis en ligne le 15 août 2017. http://resistance-auvergne.blogspot.com/2017/08/la-resistante-et-deportee-madeleine.html. — Mail d’Annie Frier à Eric Panthou, le 9 avril 2020. — État-civil Brioude.

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