DUSSART Émile, Désiré, Jean, Baptiste [alias "Robert Duval", "Robert", alias "Robino"]

Par André Balent

Né le 28 novembre 1919 à Mondeville (Calvados), mort en action le 11 août 1944 à Bélesta (Ariège) ; monteur électricien dans le Pas-de-Calais ; résistant FTPF (3101e compagnie de l’Ariège).

Émile Dussart (1919-1944)
Émile Dussart (1919-1944)
Cliché : AD Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla

Né en Normandie, Émile Dussart était issu d’une famille du Pas-de-Calais. lui-même habitait jusqu’en 1943 à Fouquières-lès-Lens (Pas-de-Calais).
Il s’évada plusieurs fois du STO. Le maire de "Celles "dans l’est de la France" [note manuscrite de Claude Delpla : s’agit-il de "Selles (Pas-de-Calais) ou de "Selles" (Marne) ? Par ailleurs "Celles" est une commune de l’Ariège, limitrophe de Saint-Paul-de-Jarrat et une commune de l’Hérault] lui fit établir une fausse carte d’identité au nom de "Robert Duval". Il se rendit en Ariège à la fin de 1943 avec l’intention de franchir les Pyrénées et de gagner les forces de la France libre via l’Espagne. Il réussit, avec un autre, à joindre la filière de la Charmilles, chez M. Dubié, à Saint-Paul-de-Jarrat (Ariège), commune au sud de Foix. En attendant, il se fit embaucher comme domestique chez Noël Sicre à Saint-Paul. Par la suite, après la descente de la police allemande chez Sicre, chez qui il dormait, il fut employé dans l’entreprise forestière de M. Élouard (qui fut déporté). Il réussit enfin à se cacher parmi les guérilleros de l’AGE (Agrupación de guerrilleros españoles de Celles et de Freychenet.communes forestières limitrophes de Saint-Paul-de-Jarrat, sur les contreforts septentrionaux des Monts d’Olmes. Il put se cacher parmi les guérilleros de l’Agrupación de guerrilleros españoles), résidant au hameau de Laurens. Puis il entra en contact avec Amilcar Calvetti venu de Sète (Hérault), cadre communiste chargé de structurer les FTPF ariégeois, présent dans le département depuis le début du mois d’avril de 1944. De Pamiers où il s’installa initialement, Calvetti alla ensuite au Croquié (commune de Mercus) puis au Mervièl où il réorganisa un embryon de maquis. C’est là que Dussart qui revenait de façon régulière à Saint-Paul-de-Jarrat, le rencontra. En gare de Saint-Paul-Saint-Antoine, il avait rencontré des douaniers qui fournissaient des armes aux résistants. Il avait caché deux pistolets chez Sicre alors qu’il résidait encore chez lui. Avec "Daniel", il avait projeté de tuer Piquemal, le maire provisoire de Saint-Paul-de-Jarrat.
Dussart participa alors aux diverses actions : attaque de l’usine métallurgique de Pamiers, des Chantiers de jeunesse et de l’école de Gendarmerie de cette ville ; sabotage de la voie ferrée de Portet-Saint-Simon (Haute -Garonne) à Latour-de-Carol (Pyrénées-Orientales) à Varilhes (Ariège). Puis Dussart, sur les indications du capitaine "Richard", responsable des parachutages dans ce secteur de l’Ariège, lui indiqua le maquis que Calvetti formait à Vira (Ariège). Dussart retrouva donc Calvetti à Vira dans le maquis de Vira (Ariège) où il rassembla, après le 6 juin, les effectifs des FTPF qui formèrent dorénavant la 3101e compagnie des FTPF de l’Ariège. Elle fut attaquée par les Allemands le 9 juin et dut se déplacer d’abord à Malléon puis au dessus de Roquefixade, dans la chaîne pré-pyrénéenne du Plantaurel. Les 6 et 7 juillet elle dut subir l’assaut conjugué des forces vichyssoises (Milice et GMR commandés par l’intendant de Police régionale de Toulouse en personne, Marty) et allemandes. Dussart survécut à ce terrible combat (Voir Roquefixade).

Après le combat de Roquefixade, la 3101e compagnie établit ses cantonnements, successivement à Freychenet puis à Bélesta.

Le 11 août 1944, vers deux heures du matin, un détachement de trente-quatre maquisards de la 3101e compagnie commandé par un Appaméen, Georges Sannac, étaient chargé de récupérer des armes à la Jasse, dans la forêt de Bélesta. Ayant fait halte à proximité du pont du Prince, des soldats allemands informés par un paysan de Bélesta, leur tendirent une embuscade. Au tout début de la fusillade, il fut mortellement atteint alors qu’il essayait de s’échapper par un talus, au bord de la route, à droite. Peu après, un autre maquisard, Georges Ferié, fut à son tour tué par les balles allemandes.

Émile Dussart fut homologué FFI et obtint la mention "Mort pour la France".
Les noms de Dussart et de Ferrié sont inscrits avec celui de Jacques Miquel* tué le 27 juillet 1944 sur une stèle commémorative, au bord de la RD 16, route de la Forêt de Bélesta, un kilomètre après le pont dit de Napoléon.

L’historien ariégeois de la Seconde Guerre mondiale, Clause Delpla, récupéra la canne sculptée, en forme de serpent que possédait Émile Dussart. Elle lui fut donnée par son ancien patron de Saint-Paul-de-Jarrat, Noël Sicre.

Voir Bélesta (Ariège), Pont du Prince, 11 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article209972, notice DUSSART Émile, Désiré, Jean, Baptiste [alias "Robert Duval", "Robert", alias "Robino"] par André Balent, version mise en ligne le 29 décembre 2018, dernière modification le 22 juin 2022.

Par André Balent

Émile Dussart (1919-1944)
Émile Dussart (1919-1944)
Cliché : AD Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla. — Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’oiseau, 2019, 514 p. |pp.177-181, en particulier la p. 181] — Sites Mémoire des Hommes et MémorialGenWeb. — Notes de Dominique Tantin.

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