QUINTARD André, Raymond

Par Christian Richard, Michel Thébault

Né le 23 mai 1919 à Latillé (Vienne), exécuté sommairement le 3 juillet 1944 au lieu-dit La Couarde, commune de Verrières (Vienne) ; résistant FTPF, maquis Amilcar.

André Quintard était le fils d’Émile Quintard (né à Vasles, Deux-Sèvres en 1890), patron scieur, et d’Emie, Adrienne Trouvé (née en 1889 à La Peyratte, Deux-Sèvres). Ses parents s’étaient mariés le 25 avril 1913 à Ayron (Vienne) et eurent un premier enfant, Maurice le 3 novembre de la même année 1913. Son père fut mobilisé en mai 1917, participa au premier conflit mondial et ne fut démobilisé qu’en juillet 1919. Il vint alors s’installer à Latillé (Vienne) où naquit André en 1919. Un troisième fils Roger y naquit également en 1924. En 1925 la famille déménagea pour s’installer à Neuville-de-Poitou (Vienne). A la veille de la guerre la famille y vivait toujours, Émile Quintard y exerçait alors la profession de mécanicien. Le fils aîné Maurice fut instituteur à Neuville-de-Poitou à partir de 1935. Mobilisé en septembre 1939, officier de réserve comme beaucoup d’instituteurs, lieutenant, il fut fait prisonnier en juin 1940 et passa toute la guerre dans un camp de prisonniers, ne revenant que fin mai 1945. André Quintard s’engagea dans l’armée pour deux ans en 1937 et fut lui aussi mobilisé en septembre 1939 au 107ème Régiment d’infanterie d’Angoulême, qui participa aux combats dans la Sarre à l’automne 1939. Le régiment combattit ensuite sur la Somme du 18 mai au 7 juin 1940. Contraint à la retraite il se replia en bon ordre et en combattant jusqu’à Châteauroux (Indre). Il fut dissous après l’armistice le 21 août 1940 et André Quintard démobilisé à Tulle (Corrèze) le 28 août 1940.
La famille Quintard s’engagea tôt dans la Résistance. Sa mère et son jeune frère Roger furent arrêtés le 21 juillet 1943 et incarcérés à la prison de la Pierre Levée à Poitiers. Son frère Roger Quintard fut fusillé le 27 septembre 1943 à Biard et sa mère déportée à Ravensbrück.
André Quintard rejoignit, le 7 mars 1944, le maquis FTPF « Amilcar » (Robert Artaud), installé au sud de Montmorillon, à la limite de la Haute-Vienne. Entre le 6 juin et le 12 juin 1944, des parachutistes britanniques SAS furent parachutés dans l’Indre et dans la Vienne. Ces unités parachutistes avaient pour objectif d’apporter une aide aux maquisards lors des opérations de harcèlement accompagnant le débarquement en Normandie. Le groupe vint s’installer dans plusieurs camps successifs dans l’est du département de la Vienne et reçut en soutien le 13 juin, 12 maquisards FTPF du maquis Amilcar, formant le groupe Maurice et dont André Quintard fit partie. Fin juin, Le nouveau maquis était installé dans le secteur de L’Hommaizé (Vienne) et de Verrières (Vienne). Le 3 juillet 1944 à l’aube, le maquis fut encerclé par des unités allemandes venues de Poitiers. Dans le combat qui s’acheva vers 9 heures, André Quintard fut fait prisonnier avec six autres camardes du groupe Maurice. Retenus toute la matinée prisonniers et peut-être frappés, ils furent finalement exécutés sommairement vers 12 heures 30 au lieu-dit La Couarde.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit à côté de celui de son frère Roger sur le monument aux morts de Neuville-de-Poitou. Il figure également sur le monument commémoratif de La Couarde à Verrières.
Sa mère Adrienne Quintard, incarcérée à la Pierre Levée fut conduite à Compiègne (Oise) où elle fut jointe au convoi du 31 janvier 1944 vers Ravensbrück, dit le convoi des « 27.000 » (du fait des matricules des déportées, Adrienne Quintard ayant le matricule 27262). Ce convoi de 959 femmes fut le plus important vers Ravensbrück ; il comprenait en particulier Geneviève De Gaulle – Anthonioz, matricule 27372. Adrienne Quintard survécut à la déportation et fut libérée par la Croix-Rouge le 9 avril 1945 à la frontière germano-suisse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210019, notice QUINTARD André, Raymond par Christian Richard, Michel Thébault, version mise en ligne le 31 décembre 2018, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Christian Richard, Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Deux-Sèvres (État civil, registre matricule) — Arch. Dép. Vienne (recensements) — SHD CAEN AVCC Cote AC 21 P 140205 (non encore consulté) — Christian Richard 1944, Le Special Air Service en Poitou Geste Éditions 2018 — Site internet VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation) — Mémoire des Hommes — Site internet de la Fondation pour la mémoire de la Déportation — Mémorial Genweb.

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