BERNIN Rose [Marie dite] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Née le 17 juillet 1859 à Tramoyes (Ain) ; serveuse, prostituée ; anarchiste de Lyon.

Rose Bernin fut employée comme serveuse par Toussaint Bordat qui tenait un café 70 rue Moncey. Elle demeurait alors en garni chez Barqui, 76 rue Moncey, et eut une liaison avec Bordat. Un rapport de police du 27 octobre 1882, la qualifiait de « fille de mœurs légères ».

Elle fut ensuite employée comme serveuse à la brasserie Antoine, 34 rue Moncey, pendant une quinzaine de jours, en juin 1882, d’où elle fut renvoyée à cause de son « inconduite », se livrant à la prostitution.

Elle logea alors chez M. Baudier, 32 rue Villeroi, du 16 juin au 24 août 1882. Le 24 août en sortant de chez Baudier, elle avait un costume noir, elle ne travaillait plus et vivait de la prostitution.

A partir de cette date, elle ne figura plus au mouvement de la population flottante et la police perdit sa trace.

Elle ne reparut, pour la police, qu’au mois de septembre 1882, où elle fut aperçue dans le quartier de Perrache, par M. Panifoux, propriétaire de la maison occupée par Bordat, 70 rue Moncey, demeurant lui-même au 68 de la même rue, qui la connaissait bien et « aurait eu des rapports intimes avec elle », selon la rumeur des habitants du quartier.

La police dressait d’elle ce portrait : « Cette fille est grande, élancée, brune, figure fraîche et agréable ». En octobre 1882, elle demeurait en garni 32 rue Saint-Jean. Elle travaillait alors comme serveuse au café de la Mairie, 2 place du Petit-Collège. Ayant une liaison amoureuse avec Cyvoct, ce serait elle qui l’aurait converti à l’anarchisme.

Lors de l’instruction de l’affaire de l’attentat du théâtre Bellecour, elle fut interrogée par le juge d’instruction, et confrontée avec les témoins présents dans l’établissement mais ne fut pas reconnue comme étant la femme ayant participé à l’attentat de l’Assomoir.

Une perquisition fut pratiquée dans sa chambre où la police ne trouva aucun vêtement semblable à ceux dont était vêtue la femme recherchée. Selon les renseignements fournis par un nommé Risso, 5 rue Henri-IV, où elle demeurait au moment de l’attentat, elle n’aurait jamais découché.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210074, notice BERNIN Rose [Marie dite] [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 2 janvier 2019, dernière modification le 24 novembre 2022.

Par Dominique Petit

SOURCES : Arch. Dép. du Rhône 2 U 464 Rapport 27 et 31 octobre 1882 — Arch. Dép. de l’Ain FRAD001_EC LOT110463. Tramoyes — Laurent Gallet, Machinations et artifices. Antoine Cyvoct et l’attentat de Bellecour (Lyon 1882), Atelier de création libertaire, 2015.

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