JONCOUR Claude, Yves, René

Par Gwenolé Kerdivel

Né le 10 mars 1956 à Quimper (Finistère) ; ouvrier métallurgiste, gardien de nuit, porteur de journaux ; militant anarchiste, antimilitariste et pour la neurodiversité.

Fils d’Yves Joncour, né le 7 juillet 1921 à Guengat (Finistère), ouvrier des télécoms, syndiqué CGT et sympathisant du Parti communiste, et de Marie Arzel, née le 4 avril 1925 à Plomelin (Finistère) et décédée à Quimper (Finistère) le 29 mars 2011, femme au foyer puis femme de ménage, Claude Joncour doit sa sensibilité anarchiste à sa mère, qui était naturellement de tendance égalitariste.
Claude Joncour est marqué par les évènements de mai 68 qui forgent sa culture politique. Chaudronnier de formation, il devint apprenti à l’usine HEMA à Quimper, où il se syndiqua à la CGT. En 1976, il partit à contrecœur faire ses classes à Commercy (Meuse) où, raflé sans raison un soir, il passa une nuit au commissariat où il sera violenté par les policiers avant d’être renvoyé à la caserne. Là, son caractère insoumis le conduit à être mis aux arrêts et, grâce à l’intervention d’un psychiatre militaire, il est finalement réformé pour « personnalité disharmonieuse ». C’est par la suite qu’il se définit comme anarchiste.
Résidant à Laval (Mayenne) de 1977 à 1981, il participa au Comité Unitaire des Travailleurs Privés d’Emploi (CUTPE), fondé par un militant maoïste Dédé Gari Entre 1981 et 1993, il retourna à Quimper, où il vécut de petits boulots. Il rencontra à cette occasion nombre de militants du milieu breton.
À partir de 1993, chômeur, il s’installa à Rennes pour se rapprocher de sa fille Claire Joncour. C’est à cette époque qu’il rencontra Kaou et Sylvie Le Blet, militants du groupe La Commune de la Fédération anarchiste. Vivant de Contrats Emploi Solidarité, il fut victime d’une rupture de diaphragme en 1997, qui nécessita une lourde opération et une longue convalescence. Par la suite, il participa au Mouvement des Chômeurs, avec d’autres militants anarchistes comme Arnaud Rouxel, Claudine L’hostis, Laurence Le Blet, etc, qui contribua à donner à ce mouvement une forte coloration libertaire.
En 1999, suite à son accident, il fut reconnu travailleur handicapé et travailla alors à Bretagne Ateliers, où il milita comme syndicaliste CGT-FO jusqu’à sa retraite en 2018. Il y fut délégué syndical, délégué du personnel titulaire et suppléant au Comité d’Entreprise. Son fils Nicolas fut diagnostiqué en 2002 à 3 ans comme ayant « un trouble envahissant du développement ». Ses parents militent alors dans le milieu de l’autisme (contre la psychanalyse le comportementalisme et pour la désinstitutionnalisation). Autiste non verbal, Nicolas Joncour obtint son baccalauréat en 2017 puis entra à l’université, Claude milite depuis lors pour la neurodiversité toujours au sein du groupe FA la Sociale de Rennes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210304, notice JONCOUR Claude, Yves, René par Gwenolé Kerdivel, version mise en ligne le 7 janvier 2019, dernière modification le 7 janvier 2019.

Par Gwenolé Kerdivel

ŒUVRE : Article du Monde libertaire, n°1387 (du 24 février au 2 mars 2005) L’autisme en France
Article OF concernant son investissement syndical à Bretagne Ateliers sur les mises en ESAT non choisies : https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/bretagne-ateliers-pourrait-reduire-ses-effectifs-3393081

SOURCE : Entretien du 22 décembre 2018 complété le 5 janvier 2019.

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