CHAVANT Marius, Eugène

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 28 avril 1896 à Boyeux-Saint Jérôme (Ain), exécuté sommairement le 9 février 1944 à Nivollet-Montgriffon (Ain) ; cultivateur propriétaire ; adjoint au maire de Montgriffon ; résistant de l’armée secrète (AS) et des Forces françaises de l’intérieur.

Marius Chavant était le fils de Jean-François et de Marie Françoise Canton, tous deux cultivateurs au hameau de la Grange de Faisses. Il se maria le 23 octobre 1920 aux Neyrolles (Ain) avec Marie Françoise Philomène Janin, dont il eut cinq enfants.
Il fut mobilisé le 9 avril 1915 au 47e régiment d’artillerie à Besançon et passa au 5e régiment d’artillerie de campagne le 1er juillet 1919. Il fut démobilisé le 13 septembre 1919 et se retira chez lui au hameau de Montgriffon, dans l’Ain.
Il devint propriétaire cultivateur en 1937 et adjoint au maire de la commune de Nivollet-Montgriffont. En 1940, il devint veuf et dut s’occuper de ses enfants. Dès le départ Marius Chavant ne put supporter l’occupation et la collaboration. Il entra donc rapidement dans la Résistance en aidant les réfractaires au STO, leur assurant le gîte et le ravitaillement et faisant d’eux de futurs maquisards. Il peut être considéré à ce titre comme un des pionniers de la Résistance dans l’Ain et les trois plus âgés de ses enfants, Jean né en 1921, Andrée, née en 1923 et Marcel né en 1926, vont aider leur père dans cette tâche.
Marius Chavant fut contacté par son neveu Marcel Démia, maraîcher, à Ambérieu-en-Bugey (Ain). Ils accueilleront au cours de l’hiver 1942-1943 à la Grange de Faysse le capitaine Petit, qui deviendra "Romans", chef des maquis de l’Ain. Il devint membre de l’armée secrète de l’Ain dès le 1er janvier 1943 et avec Marcel Démia et Joannès Tarpin, hôtelier-restaurateur à Serrières qui mourra dans un camp, à Steyr-Mathausen il fit des démarches auprès des agriculteurs de la région pour placer les jeunes réfractaires dans leurs fermes. Des granges non habitées furent repérées pour servir d’abri à des groupes. La ferme des Gorges, dans la vallée de la Mandorne, près de Résinand devint l’école des cadres. Marius Chavant agissait en accord avec Jean Vaudan, alias Verduraz, chef du camp de Termant.
Le 5 février 1944, les allemands lancèrent sous le commandement du généralmajor Karl Pflaum, kommandeur de la 157e division de réserve, l’opération Caporal ou Korporal contre les maquis et la population de l’Ain afin de semer la terreur, accompagnés de la milice. Le chef de la Gestapo de Lyon Klaus Barbie sans doute au courant des activités de Marius Chavant donna l’ordre de l’exécuter. Il fut arrêté et abattu devant son domicile par un milicien dans la nuit du 8 au 9 février 1944, sur la place du village à Montgriffon. Son fils aîné Jean et sa fille Andrée, entrèrent au maquis et servirent la Résistance jusqu’à la Libération.
Il ne faut pas le confondre avec son homonyme Eugène Marius Chavant, chef civil du Vercors et Compagnon de la Libération.
Il fut homologué dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI) et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) [SHD Vincennes GR 16P 125161].
Il fut cité à l’ordre du Corps d’armé avec attribution de la Croix de guerre avec étoile de vermeil et de la Médaille militaire 1939-1945.
Son nom figure sur la stèle commémorative "A LA MEMOIRE D’UN MARTYR" érigée en son hommage sur le lieu même de son sacrifice, à droite du monument aux morts, à Nivollet-Montgriffont (Ain).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210401, notice CHAVANT Marius, Eugène par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 11 janvier 2019, dernière modification le 26 février 2020.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Musée de la Résistance, Jean Lety, "Chavant Marius (1896 - 1944) et ses enfants", DVD-ROM La Résistance dans l’Ain et le Haut-Jura, Fondation de la Résistance - Département AERI, 2013.— Wikipédia Opération Caporal et divers sites internet.— Mémorial Genweb.— Registre matricule militaire n° 1157.— Recensements de population.— État civil (acte de naissance).

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