CRAIPEAU Élie

Par Florence Regourd

Né le 25 décembre 1881 à Saint-Georges-de-Pointindoux (Vendée), mort le 7 octobre 1957 à Saint-Jean-de-Monts (Vendée) ; employé des postes ; militant socialiste de la Vendée.

Élie Craipeau en 1934
Élie Craipeau en 1934

Fils d’Adrien Craipeau, meunier et d’Élise Poiroux, Élie Craipeau était né au village des Moulières près de Saint-Georges de Pointindoux (Vendée). Fils unique, il suivit l’Ecole primaire supérieure de Chantonnay, passa son brevet élémentaire et devint commis des Postes, « expéditionnaire » à La Roche-sur-Yon au moment de la grève de 1909. Il se maria civilement le 12 septembre 1910 avec Léa Germaine Paquier à Chantonnay (Vendée), elle-même employée des Postes. Le couple eut deux enfants, Yvan (voir : Yvan Craipeau) né en 1911 et André en 1914 et s’installa à La Roche-sur-Yon.
Socialiste de la première heure, Élie Craipeau se présenta aux élections municipales de sa commune natale en 1912. Le premier congrès de la fédération socialiste de Vendée s’était tenu en 1911. Élie Craipeau fut élu secrétaire de la section de la Roche-sur-Yon en 1913, puis secrétaire fédéral au congrès fédéral de février 1914. La Fédération fut désorganisée par la guerre. Élie Craipeau mobilisé comme télégraphiste au Maroc jusqu’en 1919, son épouse, Léa Craipeau, s’efforça de faire survivre la section. Après la guerre, seule la section de la Roche semble avoir tenu. Élie Craipeau redevint secrétaire jusqu’en 1920. Robuchon lui succéda puis Edmond Guillou, partisan de l’adhésion à la IIIe Internationale. La section de la Roche resta au Parti socialiste SFIO, contrairement à l’ensemble des sections vendéennes. La fédération socialiste se reconstitua en décembre 1923 et Élie Craipeau redevint secrétaire fédéral de 1924 à 1926 ; Guillot puis Clergeaud lui succédèrent. Il milita également à la Fédération postale CGT. Il fut un des six conseillers municipaux socialistes dans la municipalité de gauche en 1925, dirigée par les radicaux. En mai 1932, candidat aux élections législatives, il recueillit 933 voix, dont 693 sur la ville même, alors que le candidat communiste n’en obtenait que 125. Aux élections cantonales, de 1934, candidat aux élections cantonales, il rassembla 660 voix (9 % des suffrages). Au XXIXe congrès national SFIO de Paris, en 1932, il fut délégué de la Vendée, avec Bourdin. La Vendée disposa de 15 mandats, avec plus de 400 adhérents. Élie Craipeau était alors représentatif des militants socialistes vendéens. Franc-maçon, il était avant tout « un bleu », anticlérical et laïque et se reconnaissait alors dans la droite du parti, représentée notamment par Renaudel. Après un séjour à Nantes à partir de 1926 où il devint contrôleur, Elie Craipeau fut nommé receveur des postes à Conflans-Sainte-Honorine, il quitta la Vendée en 1934. Il revint à Challans (Vendée) en 1938. Il prit sa retraite à Saint-Jean-de-Monts (Vendée) en 1943.
Elie Craipeau milita après la guerre à nouveau au Parti socialiste. Mais le Front populaire, puis la guerre avaient amené chez lui une profonde évolution politique. En 1947, il soutint l’ASR (Action socialiste révolutionnaire, proche du courant trotskiste) et Yves Dechézelles. Finalement, il resta au Parti socialiste. Mais, vers 1956, il rompit avec éclat, protestant contre la candidature de Gorse et contre la guerre d’Algérie. Il entraîna avec lui la section de Saint-Jean et des militants d’autres sections ; un certain nombre d’entre eux, dont le secrétaire de la section de Saint-Jean, se retrouveront au PSA puis au PSU. Son fils Yvan Craipeau fut un dirigeant du mouvement trotskiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21041, notice CRAIPEAU Élie par Florence Regourd, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 14 mars 2016.

Par Florence Regourd

Élie Craipeau en 1934
Élie Craipeau en 1934

SOURCES : Arch. Dép. Vendée, 1 M 334, 4 M 403-404, 3 M 235, 3 M 272. — L. Clergeaud, Le Socialisme en Vendéeop. cit, p. 27. — Le Publicateur, 10 mai 1912. — Le Populaire, 16 février 1914. — Compte rendu des congrès SFIO. — Bulletin du SNI de Vendée, n° 3, octobre 1921, n° 10, juillet 1923. — Témoignage de son fils Yvan Craipeau (1979). — Yvan Craipeau, Mémoires d’un dinosaure trotskiste, L’Harmattan, 1999. Florence Regourd, Ludovic Clergeaud (1890-1956) Métayer. 50 ans d’engagement en Vendée, Geste, 2013.

Iconographie : Elie Craipeau en 1934

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