MOMBOEUF François, dit "le Chinois" ou "Margouillat"

Par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré

Né le 30 novembre 1880 à Léguillac-de-cercles (Dordogne) ; terrassier-tubiste ; secrétaire du syndicat unitaire (CGTU) des Terrassiers du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) en 1934 et 1935 ; communiste.

Orphelin de père et de mère — son père, facteur des postes, étant mort avant sa naissance, le 27 septembre 1880 ; sa mère, cultivatrice, étant morte quelques jours après sa naissance, le 7 décembre de la même année — François Momboeuf devint terrassier. Après avoir été libéré du service militaire en 1904, il fut embauché dans une entreprise de travaux publics qui travaillait à la rénovation de quais et d’équipements portuaires. Il circula donc beaucoup en France et même à l’étranger. En juillet 1904, il était à Paris. En mars 1905, en Argentine. En avril 1906, Avignon. Août 1906, Asnières. Décembre 1906, à Dieppe (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), et il s’y maria en janvier 1908 ; il était tubiste. En juin 1908, il était à Martigues. En novembre 1909, à Toulon (Var). En Août 1910, Antibes (Alpes-Maritimes). En juillet 1912, Sotteville-Lès-Rouen (Seine-Maritime). En Janvier 1913 il était à nouveau à Dieppe, où il travailla à l’agrandissement de la jetée ouest. En juillet de la même année, il y participa à une grève des tubistes. En Mai 1914, il était au Havre (Seine-Maritime).

François Momboeuf fut mobilisé le 6 août 1914, et affecté au 111e RI. Bien que ce régiment ait subi une terrible attaque allemande à Verdun, qui décima la moitié de l’effectif, il s’en sortit sans dommages. Son régiment ayant été dissout, il passa au 112e RI, et fut cité à l’ordre du réglment le 29 juin 1918. Il fut démobilisé le 22e février 1919.

Embauché au Havre comme terrassier-tubiste au printemps 1919, il prit aussitôt sa carte au syndicat CGT des Terrassiers. Section du syndicat général du Bâtiment de 1908 à 1914, l’organisation avait repris son autonomie après sa reconstitution par Louis Parisot le 1er janvier 1916 puis fut le premier syndicat du Havre à adhérer au Comité syndicaliste révolutionnaire du Havre en mars 1921. Au lendemain du congrès confédéral de Lyon (septembre 1919), les minoritaires de la CGT, pronant l’adhésion à la IIIe Internationale, organisèrent les CSR dont l’objectif était de conquérir les directions des Unions, Fédérations et syndicats. Membre de la commission administrative du syndicat des Terrassiers en 1920 et 1921, François Momboeuf figurait sur la liste des 29 terrassiers membres du CSR à titre individuel.

Communiste dès 1921, il fut le fondateur de la cellule des Terrassiers et, bien sur, l’un des principaux artisans de l’adhésion du syndicat à la CGTU en janvier 1922.

Candidat du Parti communiste aux élections municipales du Havre en 1925, Momboeuf étaient parmi les meneurs de la grande grèves des terrassiers qui dura du 13 février au 25 avril 1926 ; arrêté début avril avec trois autres grévistes, le tribunal correctionnel du Havre ne s’y trompa point, il condamna Momboeuf à trois mois de prison (un mois seulement pour ses compagnons) le 27 avril pour entraves à la liberté du travail (sa condamnation fut amnistiée le 13 janvier 1933). Le mouvement avait été un succès, les employeurs acceptèrent d’augmenter le salaire horaire de 2,80 à 3,10 frs..

Candidat aux élections municipales au Havre sur la liste du Bloc Ouvrier et Paysan conduite par le communiste Henri Gautier le 5 mai 1929, il avait été élu le mois précédent secrétaire adjoint du syndicat unitaire (CGTU) des Terrassiers. Inscrit au carnet de Seine-Inférieure le 27 mai 1935, il était qualifié alors "d’autoritaire et violent mais très populaire et influent parmi les terrassiers".

Secrétaire en 1934 et 1935, il négocia avec Louis Parisot (secrétaire du syndicat autonome) la fusion des deux syndicats qui aboutit le 29 janvier 1936 à la création d’une organisation confédérée (CGT) unique dirigée par un bureau composé de Louis Parisot ex autonome (secrétaire), François Momboeuf ex unitaire (trésorier adjoint), Hervé Guyader ex unitaire (trésorier) et Armand Dupin ex autonome (trésorier adjoint). Réélu secrétaire adjoint en février 1937, le syndicat comptait alors environ 800 membres.

Momboeuf continua à diriger la cellule communiste des terrassiers jusqu’en 1939, mais il est probable qu’il ait déchiré par la suite sa carte du parti car il était élu à nouveau secrétaire adjoint du syndicat des Terrassiers du Havre en juin 1941.

Le 7 janvier 1908 à Dieppe, François Momboeuf s’était marié avec Germaine Noël et en 1921, il habitait 57 rue Berthelot au Havre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210488, notice MOMBOEUF François, dit "le Chinois" ou "Margouillat" par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 30 juin 2020, dernière modification le 3 juillet 2020.

Par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré

SOURCES : Le Prolétaire Normand du 3 mai 1929. — Arch. Dép. de Dordogne, fiche matricule, classe 1900, cote 02R0913, N°1150. — La Vigie de Dieppe, 5 août 1913. — État civil de Dieppe et de Léguillac-de-cercles. — Généanet, données familiales de Céline Laible. — Arch. Dép. de Seine-Maritime 10 MP 1406 Bureaux syndicaux 1920, Dossiers d’instruction judiciaire, 4 MP 2886 Fiches individuelles de militants syndicaux, 1 MP 285 Radiations du carnet B, 4 MP 55.

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