DURAND César

Par Gérard Leidet

Instituteur à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; secrétaire général de la section départementale du SNI (1928-1930).

César Durand était instituteur à Marseille à l’école du Vallon-des-Auffes (petit port de pêche traditionnelle situé dans le quartier d’Endoume dans le 7e arrondissement).
En juillet 1929, il enseignait à l’école de garçons, rue du Docteur Escat
(6e arrondissement), rejoignant alors Jules Gautier (voir plus loin) ; il résidait au 161 avenue de Toulon.

Lors du Conseil syndical du 25 octobre 1928, il fut élu secrétaire général de la section des Bouches-du-Rhône du Syndicat national des institutrices et instituteurs publics de France et des colonies (SN). Il succédait alors à Jules Gautier qui occupait cette fonction depuis octobre 1926. Il était secondé dans sa tâche par deux secrétaires adjoints, Gilbert Mouton, instituteur à l’école du boulevard Vauban (6e arrondissement), responsable de la rédaction du bulletin, et du suivi des adhésions ; et Louis Malosse, instituteur à l’école de la Valentine (11e arrondissement), responsable des sous-sections (Marseille et secteurs ruraux) et à la "publicité".

En novembre 1928, César Durand écrivit une lettre au directeur du "Petit Provençal", en réponse à un article (paru le 31 octobre) qui relayait la réclamation de mères d’élèves qui se plaignaient de la trop fréquente suspension des classes pour cause de conférences pédagogiques : "Cela advient, parait-il plusieurs fois par mois. Et ni le jeudi, ni le dimanche (sic)..." pouvait-on lire notamment sous la rubrique "petite réclamation" du journal. Le secrétaire général, après s’être étonné, dans son courrier, de voir paraître de telles inexactitudes, précisa qu’ il n’y avait qu’une conférence pédagogique par an pour les instituteurs et les institutrices d’ un même canton.

Lors de la visite du nouveau bureau à l’Inspection académique, le 22 novembre 1928, il demanda la poursuite la collaboration avec l’administration "dans l’intérêt de l’école laïque et de ses maîtres", point du vue également partagé par l’Inspecteur d’académie. Ce rapprochement de l’administration et du personnel permettait, selon César Durand, d’améliorer l’équité, d’appliquer la justice pour tous en supprimant les faveurs individuelles ; il déclara à cet effet : "Le syndicat est une force, mise au service de tous pour la défense de l’intérêt général, qui doit toujours être placé au-dessus des intérêts particuliers"... Il se fit également l’écho du voeu établi lors de la dernière assemblée générale : ne nommer aucune institutrice, non parente d’un instituteur de l’école, dans une école de garçons où il y avait comme postulant un candidat homme. L’Inspecteur d’académie répondit qu’il s’efforcerait de suivre cette règle, tout en examinant l’ancienneté des services et la situation de famille (ce cas s’était posé lors de la nomination d’une institutrice dans une école de garçons de Salon). Enfin, sur la question de la distribution des postes d’intérimaires et des "provisoires", ces postes étaient distribués ainsi selon l’administration : 1/4 aux lois Roustan ; 1/4 aux intérimaires de guerre ; 1/2 aux plus anciennes suppléantes. César Durand fit remarquer qu’à ce jour à peu près la totalité des Lois Roustan, des intérimaires de guerre et 52 suppléants étaient nommés dans ces postes. À l’avenir, selon lui, les suppléantes seules seraient désignées puisque les autres étaient nommées dans une classe.

Entre juillet et décembre 1928, César Durand suivit de très près les travaux de la commission de logement qu’il co-animait avec Èdouard Labeille du Syndicat des membres de l’enseignement laïque (SMEL-CGTU). Après bien des démarches, notamment auprès de Mr Resch, maire-ajoint à l’Instruction publique, l’inscription au budget supplémentaire des sommes nécessaires au relèvement de l’indemnité de logement fut obtenue. Le 31 décembre 1928, le paiement de cette indemnité était établi sur la base de 1600 francs (au lieu de 900 francs).

Le 5 mars 1929 des incidents graves se produisirent à l’École normale d’Aix. Le lendemain, une délégation du SN conduite par César Durand se rendit à l’inspection académique. Au-delà de problèmes ponctuels (grand voyage prévu par le Directeur de l’EN non accessible financièrement à tous les élèves-maitres ; port obligatoire de la casquette ; heure de retour à l’EN le dimanche soir - alors que dans la majorité des Ecoles normales les sorties se déroulaient du samedi soir au lundi matin etc.), César Durand signala que la question la plus importante était celle du régime disciplinaire trop imprégné de "l’esprit militariste, discipline qui [durait] depuis l’arrivée du directeur actuel, Mr Gleize, et que tous les anciens normaliens [connaissaient]..."

Lors des élections au conseil départemental du 23 avril 1929, sur quatre sièges, trois revinrent aux délégués du S.N (Jeanne Féraud avec 797 voix, Marie Nevière avec 691 voix, et Jules Gautier avec 302 voix). Mais César Durand avec 283 voix, était battu par le candidat du Syndicat des membres de l’enseignement laïque (SMEL-CGTU), Édouard Labeillle (300 voix).

Dans un roman historique de Rudolph de Patureaux, (Un Français dans la tourmente, tome 3, volume 3 ), un instituteur de Marseille ayant fui la France occupée est évoqué sous le patronyme de César Durand... S’agit-il du militant ?
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Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210499, notice DURAND César par Gérard Leidet, version mise en ligne le 14 janvier 2019, dernière modification le 30 janvier 2019.

Par Gérard Leidet

SOURCE : Bulletin mensuel de la section des Bouches-du-Rhône, Syndicat national des institutrices et instituteurs publics de France et des colonies (années 1928 - 1929 - 1930).

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