VIDAL Jean-Marie, Édouard

Par Gauthier Langlois

Né vers 1811 à Nivelle (Belgique) ; professeur de mathématiques ; quarante-huitard de tendance communiste, orateur dans un club .

En 1848 Jean-Marie Édouard Vidal, qui résidait 22 rue Notre-Dame à Paris, était l’un des orateurs du « Club Saint-Antoine », ouvert par une déclaration du 2 septembre 1848. Son confrère Édouard Merlieux en était le président, Louis-Charles Thomas le vice-président, un autre de ses confrères Charles-Sylvestre Muirson et l’étudiant en médecine Jacques-Henri Valleton en étaient les secrétaires. En faisaient également partie l’homme de lettres Barnabé Chauvelot, un ancien adjoint au maire de l’ancien XIIe arr., Jean-Baptiste Joseph Bocquet et un certain Piboin. Le « Club Saint-Antoine » possédait également une succursale sous le nom de « Club du Vieux-Chêne » ou des « Vieux-Chênes » qui se réunissait dans le cabaret du même nom, au 67 rue Mouffetard (Ve arr.).

Le bureau du « Club Saint-Antoine » et la plupart de ses orateurs étaient entièrement acquis aux idées de Proudhon. Le commissaire de police Bréard rapporta ainsi les propos tenus dans ce club le 29 septembre par Jean-Marie-Édouard Vidal : « Le capital prélevant une part dans les bénéfices, c’est voler le travailleur. Il ne peut y avoir de société entre le capitaliste et l’ouvrier, car le capitaliste commettrait un vol. Les voleurs sont les propriétaires : car, soit par eux, soit par leurs ancêtres, ils ont généralement fort mal acquis leurs biens. La spéculation c’est le vol, donc le spéculateur est voleur... Si l’on avait proposé à Cartouche et à Mandrin d’organiser une gendarmerie pour réprimer leurs vols, ils se seraient écriés : C’est ce que font les capitalistes quand on leur parle d’organiser le travail. »

Pour les propos qu’ils avaient tenus ou tolérés, Vidal et ses amis furent jugés à plusieurs reprises par la Cour d’assise de la Seine. Dans son audience du 28 novembre la cour accusa Merlieux d’avoir, dans une séance du « Club du Vieux-Chêne » du 25 septembre, toléré la discussion de propositions contraires à l’ordre public. Ces propositions, signées de Vidal, de Barnabé Chauvelot, de Bocquet et de Piboin, attaquaient l’Assemblée nationale, la bourgeoisie, la propriété. Pour ces faits la cour condamna Vidal, Barnabé Chauvelot et Bocquet à un an de prison et 1000 francs d’amende ; Merlieux, Muirson et Valleton à trois mois de prison, 500 francs d’amende et 5 ans d’interdiction de droits civiques ; Thomas à 200 francs d’amende et 2 ans d’interdiction de droits civiques. En appel, dans l’audience du 30 décembre, Vidal et Bocquet furent condamné à six mois de prison et 1000 francs d’amende, Merlieux à cinq mois et 500 francs d’amende ; Thomas, Muirson et Valleton furent acquittés.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210507, notice VIDAL Jean-Marie, Édouard par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 15 janvier 2019, dernière modification le 1er février 2019.

Par Gauthier Langlois

SOURCES : La Presse, 29 novembre 1848, p. 2. — Gazette des tribunaux, 29 novembre 1848.

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