FOURRAGE Jean, Alexandre [Pseudonyme dans la Résistance : Jacques VASSEUR]

Par Daniel Pillon, Catherine Roussel

Né le 28 avril 1919 à Trignac (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), exécuté sommairement dans la nuit du 8 au 9 mai 1944 au bois de Gentelles à Boves (Somme) ; coiffeur ; résistant au sein du réseau Bourgogne et des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Jean Fourrage
Jean Fourrage
SOURCE : Association Villers-Bretonneux Mémoire

Fils de François, boulanger et de Sigismonde née Plet, débitante de boissons, Jean Fourrage, célibataire, résidait à Trignac chez ses parents jusqu’en 1934. Il vécut ensuite chez sa grand-mère maternelle à Amiens (Somme) où il suivit une formation pour être coiffeur. Il s’engagea politiquement en militant dans les Jeunesses SFIO.
En novembre 1942, Jean Fourrage vint habiter chez sa mère, commerçante, 4 rue du château à Hornoy (Somme). Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il rejoignit avec sa mère, en février 1943, le réseau d’évasion « Bourgogne ». Il hébergea et exfiltra des parachutistes alliés. Membre aussi des FTP du secteur de Gamaches (Somme), sous le pseudonyme de « Jacques Vasseur », il participa à des sabotages de lignes téléphoniques et de voies ferrées.
Le 2 avril 1944, Jean Fourrage et sa mère, Morand* et Raymond Waquez* ainsi que quatre autres résistants d’Hornoy furent arrêtés par la Gestapo et conduits à la citadelle d’Amiens. Dans la nuit du 8 au 9 mai 1944, des membres de la Gestapo vinrent le chercher ainsi que André Carpentier*, Maurice Camin*, Morand Waquez et son fils Raymond qui partageaient la même cellule. Ils furent exécutés cette nuit-là au bois de Gentelles à Boves.
Déportée en juin 1944 à Ravensbrück, Madame Fourrage fut rapatriée le 22 mai 1945. De retour à Hornoy, elle entreprit des démarches pour retrouver son fils. Le 22 août 1945, convoquée par la police judiciaire d’Amiens pour assister à l’exhumation des corps non identifiés des fusillés de Gentelles qui étaient inhumés au cimetière de la Madeleine à Amiens, elle reconnut son fils à ses vêtements. Jean Fourrage resta inhumé au cimetière de la Madeleine jusqu’au 14 avril 1946, date à laquelle, de concert avec le comité local de Libération d’Hornoy, Madame Fourrage fit ramener son corps à Hornoy où il repose depuis dans le petit carré militaire situé à l’entrée du cimetière.
Jean Fourrage reçut la mention « Mort pour la France » en 1946 et il fut décoré de la Medal of Freedom à titre posthume. Son nom figure sur la stèle érigée sur la place d’Hornoy que la municipalité a rebaptisée « Square des fusillés » ainsi que sur le monument commémoratif des fusillés du bois de Gentelles inauguré le 24 août 1947.



Boves, Bois de Gentelles (Somme), nuit du 8 au 9 mai 1944, nuit du 28 au 29 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210667, notice FOURRAGE Jean, Alexandre [Pseudonyme dans la Résistance : Jacques VASSEUR] par Daniel Pillon, Catherine Roussel, version mise en ligne le 23 janvier 2019, dernière modification le 16 mai 2021.

Par Daniel Pillon, Catherine Roussel

Jean Fourrage
Jean Fourrage
SOURCE : Association Villers-Bretonneux Mémoire

SOURCES : SHD, Vincennes, 16 P 231 852 — Arch. Dép. Somme 79 W 87/114. — Les Fusillés de Gentelles, Association Villers-Bretonneux Mémoire, 2007, DVD La Résistance dans la Somme AERI 80, 2018 — Etat-civil.

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