Par Annie Pennetier
Née le 22 août 1917 à Paris (Xe arr.), morte en action le 28 juillet 1944 à Chennevières-sur-Marne (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) ; femme de ménage ; militante communiste ; agent de liaison résistante FTP-FFI.
Fille de Georges Desplas et d’Ernestine Modeste Foucault, Marguerite Desplas se maria avec Georges Nicol. Le couple eut un enfant Michèle (par mariage Colin) née le 4 janvier 1941 à l’hôpital Bretonneaux à Paris (XVIIIe arr.). Il était domicilié 203 rue de Crimée à Paris (XIXe arr.). Elle travaillait comme femme de ménage. Ses parents habitaient 4 rue Frédéric-Schneider dans le XVIIIe arrondissement.
Militante communiste, elle était résistante de l’interrégionale 31 et agent de liaison de Lucien Angelard, sous le pseudonyme de Louise. Son dossier de résistance (SHD) indique son entrée en résistance en 1941.
Elle fut abattue à Chennevières-sur-Marne rue Jules-Viejo, le 27 juillet 1944 alors qu’elle accomplissait une mission, transport de documents, pour le compte des résistants FTP.
Les informations concernant sa mort ne sont pas toutes concordantes. Le rapport de police daté du 27 juillet , (AD Yvelines , 300 W 55) indique : « le corps d ’une femme tuée par coup de feu a été retrouvé » à Chennevières.
La déclaration des parents Desplas pour l’homologation résistant FFI est : « elle a été tuée par des miliciens le matin vers 10 h puis a été transportée à la chapelle du cimetière » . Adolphe Legeay, "Mariel " dans la résistance, commandant FFI et commissaire FTP d Ile-de-France déclara : "elle a été arrêté en mission , par des miliciens le 28 juillet à 10 h et tuée ensuite le même jour".
Dans un courrier de la brigade régionale de la police judiciaire daté de janvier 1945 , en réponse à une lettre de madame Nicol " extrait du rapport no 12.948 et 13.049 en date du 11 aout 1944, relatif à l’assassinat du 27 juillet, sur le territoire de la commune de Chennevières-sur-Marne, dossier arme à feu no 174, il est expliqué aussi que Marguerite avait sur elle une série de documents.
Elle semble mourir le 27 juillet et être reconnue le 28.
Elle a été inhumée dans le cimetière de Chennevières-sur-Marne, rang 305. Le tuteur de sa fille, Jean Nicol, était domicilié à Bourg-Saint-Maurice (Savoie).
Marguerite Nicol a été reconnue « Morte pour la France », avis officiel du 20 février 1946 no 552 518 et homologuée FFI (services du 1er au 28 juillet 1944). La médaille de la Résistance lui a été décernée par décret en date du 22 août 2022, parution au Bulletin officiel du 31 octobre 2022.
Son mari Georges Nicol, né le 23 octobre 1913 à Paris XVIIIe arr., fut arrêté pour activité « communo-terroriste » selon une note de la Préfecture de Police du 23 décembre 1943. Il avait travaillé à l’hôpital Lariboisière (Paris XVIIIe) du 13 mars 1941 au 15 septembre 1943. Officier résistant FTP, il fut interné le 19 novembre 1943 puis déporté NN ; le 10 juillet 1944 au camp du Struthof-Natzweiler, transféré le 6 septembre 1944 à Dachau, puis le 22 octobre à Neuengamme et mourut à Hambourg le 9 décembre 1944.
Il a été reconnu Mort pour la France le 1er janvier 1945 puis homologué sous-lieutenant le 1er avril 1946. Il a été décoré de la Médaille de la Résistance par décret du 7 novembre 1958. La Médaille du combattant volontaire de la Résistance fut remise à son père Camille Nicol demeurant à Espalion (Aveyron).
Son frère Christian Desplas, ouvrier tôlier, réfractaire au STO fut déporté le 21 mars 1944 au camp de transit de la Neue Bremm (Allemagne) puis transféré à Mauthausen (Autriche) le 15 avril 1944, matricule 65395, affecté le 28 avril 1944 au kommando de travail de Gusen pour aménager une usine souterraine d’armement. Revenu au camp central le 6 mars 1945, il y mourut le 23 mars 1945.
Il a été reconnu Mort pour la France, homologué déporté résistant, FFI et médaillé de la Résistance par décret du 2 avril 1959.
Les noms de Christian et Marguerite Desplas sont gravés sur la plaque commémorative du 118 boulevard Ney, cité HBM du XVIIIe arrondissement.
Par Annie Pennetier
SOURCES : AVCC Caen, 21 P 103483, 21 P 604957. — Service historique de la Défense, Vincennes, GR 16 P 180336 . — Arch. Dép. Yvelines, 300 W 55, rapport de police du 27 juillet 1944. . — Documents fournis par son petit-fils Thibault Colin, 2017, Didier Alvarez 2020-2022 et Isabelle Colin-Nicol, 2022 . — MémorialGenweb.