LABOUREL Henri, Roger, Léon

Fils de Georges et de Marie, née Monin, Henri Labourel vivait chez ses parents 93, boulevard de Vanves à Chatillon-sous-Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine). Il travaillait comme hélicier-régleur à l’usine Ratier à Châtillon-sous-Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine). Il fut interpellé le 8 mars 1944 vers 16 heures dans le XVIe arrondissement, rue Leconte de l’Isle par des policiers du commissariat de Boulogne-Billancourt.
La visite domiciliaire amenait la découverte d’un pistolet automatique marque « 9 », calibre 7,65 mm et de 10 cartouches à balle, un contacteur d’ascenseur ainsi que des documents de la IVème Internationale.
Interrogé par le commissaire, il a été inculpé le 13 mars 1944 pour « reconstitution de ligue dissoute. » Outre la diffusion de tracts dans l’usine où il travaillait, il était membre du groupe spécial de l’organisation avec Henri Goldszmidt, Yvon Andrietti et Sam Mandelbaum. Les quatre hommes effectuaient des coups de main armes au poing pour procurer à l’organisation les moyens nécessaires à ses actions.
Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, probablement frappé, Henri Labourel déclara : « Je n’ai jamais appartenu auparavant à aucun groupement politique. Il y a environ sept mois, un camarade de travail nommé Laval m’a demandé si je voulais distribuer des tracts édités par la IVe Internationale. J’ai refusé. Cependant, [Maurice] Laval a fait preuve d’insistance et m’a remis, à titre d’information et pour mon éducation politique, deux rapports ronéotypés édités par ce groupement, ainsi qu’un certain nombre de volumes et d’auteurs trotskystes. »
Il eut un contact avec « François », il lui décrivit « la vie industrielle des ouvriers » de son usine, leurs revendications. Il assura dans la banlieue de Beauvais dans l’Oise, la protection armé des responsables de l’organisation qui s’étaient réunis en congrès.
Le commissaire divisionnaire qui dirigeait la BS1 l’inculpa pour infraction aux décrets du 24 juin 1939 qui réprimait la distribution et la circulation des tracts de provenance étrangère et du 5 juin 1943 qui réprimait les activités communistes, anarchistes, terroristes ou subversives, pour avoir formé un groupe spécial avec Henri Goldszmidt, Yvon Andrietti et Samuel Mandelbaum.
Incarcéré à la prison de la Santé ou et à Fresnes, le dimanche 4 juin, il était dans le convoi de 2062 hommes à destination de Neuengamme (Allemagne). Les détenus transitèrent par le camp de Gross-Rosen, Henri Labourel fut envoyé à Mauthausen (Autriche), puis à Sachsenhausen (Allemagne). Il a été libéré le 6 mai 1945, vingt-quatre hommes s’étaient évadés lors du transport, neuf cents soixante-treize étaient morts ou disparus, le destin de cent trois d’entre eux resta inconnu.
Henri Labourel a été homologué Déporté, interné, résistant (DIR).
Il s’était marié le 16 novembre 1946 à Châtillon (Seine, Hauts-de-Seine) avec Yvonne Caron, dont il divorça en juin 1972 pour se remarier le 21 avril 1973 à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) avec Raymonde Madeleine Tessier.