CRÉPEAUX Roger, dit PASCRÉ

Par Michel Dreyfus

Né le 12 janvier 1912 à Paris (XXe arr.), mort le 11 décembre 1996 à Poissy (Yvelines) ; ingénieur ; secrétaire de la Fédération CGT de la Chimie.

Roger Crépeaux, dit Pascré, eut un père ébéniste et une mère vendeuse de bonbons. Le jeune Roger semble avoir été fortement marqué dans son éveil politique par un instituteur. Très bon élève, il aurait décidé de devenir chimiste lors d’une cérémonie à la mémoire de deux chimistes, victimes de radiations. En 1932, il sortit major de l’École de physique-chimie, rue Vauquelin. Après avoir fait son service militaire, il trouva un emploi à la Compagnie industrielle des pétroles à Frontignan (Hérault).
Il se syndiqua immédiatement à la CGTU, ce qui était alors très rare pour un ingénieur et créa avec quelques ouvriers un syndicat dans cette entreprise. Ce fut sans doute aussi à cette époque qu’il adhéra au Parti communiste. Il fut alors muté à Aubervilliers avant d’être licencié par suppression de son poste en 1935. En 1934, il avait adhéré à l’Union syndicale des techniciens des industries chimiques (USTEI), elle-même héritière de l’Union syndicale des techniciens de l’industrie, du commerce et de l’agriculture (USTICA) qui avait été constituée par Roger Francq* au début de 1919. Roger Pascré fut bientôt le secrétaire général non permanent de l’USTEI et devint en 1936 un spécialiste des conventions collectives. Il fut licencié de la Société française des carburants de Saint-Ouen, une seconde fois pour ses activités syndicales.
En 1937, il fut élu secrétaire permanent du syndicat des techniciens de la région parisienne. Délégué de la Fédération des Industries chimiques au XXXIe congrès de la CGT (Nantes, 14-17 novembre 1938), il accéda à sa commission exécutive en 1938. Le 27 janvier 1939, il créa avec Andrejean et Victor Renelle* le Syndicat national des ingénieurs et chefs de service des industries chimiques CGT.
Mobilisé en septembre 1939, il fut fait prisonnier le 21 juin 1940 et enfermé dans un camp de Pologne durant toute la guerre. Revenu en France à la Libération, il reprit son engagement syndical et fut la cheville ouvrière du rassemblement, au sein des fédérations syndicales, des ingénieurs avec les autres catégories de personnel. Ultérieurement, cette démarche devait donner naissance à l’Union générale des ingénieurs cadres et techniciens (UGICT).
En 1945, Roger Pascré fut secrétaire de la Fédération CGT de la Chimie ; il en devint le secrétaire général en 1960 où il succéda à Édouard Finck* et ce jusqu’en 1978, date à laquelle il laissa la place à Jean Vincent.
En 1950, il participa aux débats avec les pouvoirs publics et le patronat sur le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et sur le pouvoir d’achat des budgets de base de salariés, les « budgets types ».
Élu à la commission administrative de la CGT en 1959, Roger Pascré y siégea jusqu’en 1969, date à laquelle il accéda à la commission exécutive jusqu’en 1975 après y avoir accompli sept mandats confédéraux consécutifs. Il représenta également la CGT à la Commission supérieure des conventions collectives, au Conseil économique et social (1947-1951) ainsi qu’au Bureau international du travail (BIT). En 1959, il fut élu vice-président de l’Union internationale des syndicats des industries chimiques du pétrole et similaires et il présida cette organisation de 1968 à 1979.
Roger Pascré fut inhumé au Père-Lachaise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21074, notice CRÉPEAUX Roger, dit PASCRÉ par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Michel Dreyfus

SOURCES : Annuaire... 1947..., op. cit. — Notice DBMOF. — Georges Hervo, Georges Seguy, François Duteil, « Hommages à Roger Pascré », Arch. de la CGT, Centre confédéral d’archives. — Arch. IHS. — Dominique Andolfatto, Le personnel dirigeant..., op. cit.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable