CORNIER William [CORNIER William Arthur]

Par Marie-Cécile Bouju

Né le 3 octobre 1896 à Molenbeck St-Jean (Belgique), mort 8 mai 1970, maître imprimeur, radical, conseiller municipal de Rouen, conseiller général de Seine-maritime, résistant

Fils d’Auguste Cornier, maître imprimeur, et de Marie Dusauchoit, William Cornier était également imprimeur.
Mobilisé le 10 août 1916, Cornier, mécanicien de char, fut grièvement blessé au front le 14 octobre 1918 (jambe droite amputée, perte de l’œil droit, la main droite et une partie du visage brûlées). Il a été décoré de la croix de guerre et de la médaille militaire en 1918. Il a été chevalier (1922) puis officier (1932) de la légion d’honneur à titre militaire.
En 1919, Cornier repartit pour la région parisienne. De 1921 à 1922 au moins, il travailla comme employé aux écritures au centre d’appareillage ou orthopédique de l’Asile national des convalescents de Saint-Maurice (Val-de-Marne).
Par la suite, Cornier reprit l’entreprise familiale, imprimerie de labeur, à Rouen, au 21 rue Duguay-Trouin. Elle employait cinq salariés pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1929, Cornier fut élu (radical) au conseil municipal de Rouen, mandat qu’il abandonna en 1941. Il était notamment chargé des sports - en 1935 il fut président fondateur du Club des Vikings de Rouen. Il fut aussi élu conseiller général. Il s’engagea également dans la défense des anciens combattants au sein de l’Union française des anciens combattants (UFAC) et des Grands Invalides de guerre.
A partir de mars 1941, Cornier s’engagea dans la résistance. Il aida les prisonniers évadés et fugitifs. Il imprima tracts et journaux clandestins dont le Patriote de l’Eure et fabriqua des faux papiers. Il fit du renseignement pour le réseau Cohors-Asturies (Levillain). En mars 1941, il avait également adhéré à Libération-nord. En septembre 1943, sous l’autorité de Capdeville, il organisa un groupe d’anciens combattants pour le mouvement. Malgré son état de santé, il participa à bon nombre d’actions armées et de sabotage. Il participa à la fondation du CDLN clandestin. Le 28 mai 1944, il prit le maquis.
A la libération, Cornier fut décoré de la médaille de la résistance (1946), de la croix de guerre 1939-1944, et de la croix du combattant volontaire (1957). En 1948, il a été fait commandeur de la légion d’honneur. Il a également été décoré de Military Medal, de la croix de guerre belge, et a été fait chevalier de l’Ordre de Léopold et officier de la Couronne.
Cornier reprit ses fonctions au conseil municipal de Rouen. Il fut réélu en 1949 et 1953. Il fut chargé particulièrement des anciens combattants et des sports. Cornier a été vice-président de l’Office Départemental des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre de la Seine-Maritime.
Au début des années soixante, W. Cornier s’est associé avec son ami Raoul Leprettre pour la direction de l’imprimerie, devenue alors "Cornier-Leprettre". L’imprimerie semble avoir fermé ses portes en 2006.
William Cornier vécut avec Rose Pocidalo, artiste lyrique et professeure de chant à Rouen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210743, notice CORNIER William [CORNIER William Arthur] par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 19 janvier 2019, dernière modification le 15 juin 2020.

Par Marie-Cécile Bouju

SOURCE : Arch. Dép. Seine maritime registre matricule 1 R 34 13 (2952). - SHD GR 16 P 143061. — Base Léonore dossier 19800035/1045/20489 [en ligne]. - État civil. - Témoignage de la famille Leprettre. - Conseil municipal, séance du 11 mai 1970. - Renseignements fournis par Mme B. Gavand (Archives municipales de Rouen). -
Loïc Vadelorge. Rouen sous la IIIe République : Politiques et pratiques culturelles. Rennes : PUR, 2005, p. 389.
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