Saint-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme), 9 juin 1944 - 10 juin 1944

Par Richard Dujon

Le 9 juin 1944 un convoi de l’armée allemande fut attaqué par les FFI, un Résistant fut tué. Le lendemain, en représailles, à l’occasion des obsèques du Résistant, l’armée allemande tua trois personnes et prit un otage pour le fusiller.

Encore peu peuplée au début du 19e siècle, la commune de Saint-Eloy-les-Mines se développa grâce aux mines de charbon ; ville d’ouvriers mineurs elle est jugé en mars 1943 anti armée allemande et anti gouvernement de Pétain dans un rapport de police, suite à une enquête sur des graffitis et des dégradations de bâtiments appartenant à des pro gouvernement Pétain.

Le 9 juin 1944 un convoi de l’armée allemande fut attaqué par des membres de la Résistance, le motocycliste qui était devant fut touché, les Allemands ripostèrent, les résistants se replièrent en prenant la route des Bayons, mais Gabriel Dionnet resta à plat ventre au milieu de la place et continua à tirer, il tenta de se replier mais fut abattu, les Allemands tirèrent sur la mairie puis ramassèrent leurs blessés et partirent.

La mairie de Saint-Eloy-Les-Mines décida d’organiser les obsèques du résistant à 16 heures le lendemain.

Vers 15 heures le 10 juin 1944, la foule de Saint-Eloy-Les-Mines et des communes environnantes était imposante pour les obsèques de Gabriel Dionnet, Vers 16 heures les troupes de l’armée allemande, venues de Clermont-Ferrand et de Montluçon, encerclèrent la ville.

Louis Brun fut tué de trois balles dans son champ situé sur la cote Persières au dessus du vieux bourg (son corps fut retrouvé vers 17 heures). Emile Grosbois, Alexandre Dupperray et Mlle Sommer, venus de Menat et apercevant les Allemands décidèrent de faire demi-tour au lieu-dit l’Etreillet. Il y eut alors deux coups de feu. Émile Grosbois poussa un cri, Mr Dupperray et Mlle Sommer se jetèrent à terre, puis emmenèrent le corps dans une maison voisine. Jeanne Eglizaud, née Lamoine, habitant aux Sucharet, commune de Saint-Eloy-les-Mines, après avoir entendu des coups de feu décida de venir à la rencontre de son fils parti aux obsèques de Gabriel Dionnet. Une rafale tua sur le coup à la tête Jeanne Eglizaud ; son fils et des passants ramenèrent son corps à son domicile.

Jean Beaulaton, le maire qui remplaçait par intérim Alexandre Varenne, fut interrogé en présence du motocycliste de la Wehrmacht blessé la veille qui demandait de tuer des otages et de brûler la ville. A ses côtés figuraient aussi Paul Brochet, interprète et habitant de la commune, Mr Nondot, directeur des mines de la Bouble, Mr Lousteau, directeur des houillères du centre et Mr Durin. Les Allemands repartir vers 19 heures en ne mettant pas le feu à la ville mais en emmenant un otage, Rémy Beaune qui sera incarcéré et exécuté le 13 juillet.

Liste des victimes :
BEAUNE Rémy
BRUN Louis, François
DIONNET Gabriel
EGLIZAUD Jeanne
GROSBOIS Emile

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210831, notice Saint-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme), 9 juin 1944 - 10 juin 1944 par Richard Dujon, version mise en ligne le 21 janvier 2019, dernière modification le 29 mai 2021.

Par Richard Dujon

SOURCES : Arch. Dép. du Puy-de-Dôme : 1296 W 72, 908 W 603 .— Mémorialgenweb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable