ALLEGRET Marius, Désiré

Par Michel Thébault

Né le 26 juin 1911 à Cussay (Indre-et-Loire), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 à Maché (Vendée) ; charcutier à Croix-de-Vie (Vendée) ; résistant FFI, maquis C3 Libération-Nord.

Marius Allegret était le fils d’Honoré, Joseph Allegret âgé de 28 ans), cultivateur et de Marie Bourgoing âgée de 25 ans. A sa naissance en 1911, ses parents vivaient au lieu-dit Le Bois Turmeau, commune de Cussay. Ils étaient déjà parents d’un fils Honoré né en 1908. Marius Allegret fut orphelin très jeune, à trois ans et demi, puisque son père, mobilisé le 1er août 1914 au 3ème Régiment d’Artillerie lourde comme canonnier conducteur, mourut le 21 janvier 1915, d’une fièvre typhoïde contractée au front (il obtint la mention mort pour la France). Marius Allegret épousa Maria, Remedios Martin et ayant appris le métier de charcutier vint s’installer en 1935 à Croix-de-Vie (aujourd’hui Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Vendée), dans la Grande Rue (aujourd’hui rue du général De Gaulle), face à l’hôtel du Centre.

Il s’engagea en 1944 dans la Résistance au sein du maquis C3 du 1er bataillon de Marche de la Vendée (Libération-Nord), actif dans le centre-ouest de la Vendée entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Aizenay. Bénéficiant d’une autorisation de déplacement des autorités allemandes pour ses tournées en camion, il joua un rôle dans le renseignement et le ravitaillement des combattants FFI du maquis C3. Le 31 août 1944, une unité allemande se repliant de l’île de Noirmoutier et se dirigeant vers la poche de La Rochelle en cours de constitution, cantonna pour la nuit à Apremont, au sud de Challans, au lieu-dit l’Espérance. Suite au harcèlement d’un groupe de maquisards stationné à proximité, les Allemands exigèrent au matin du 1er septembre, selon la méthode ordinaire de répression, 18 otages dans la population civile. Marius Allegret de passage à Apremont pour une mission confiée par son chef de maquis, fut arrêté. Dans son véhicule les Allemands découvrirent des munitions allemandes provenant de blockhaus abandonnés par les troupes allemandes. Il fut joint au groupe des otages. En fin d’après-midi, la colonne allemande reprit sa route se dirigeant vers la commune voisine de Maché, relâchant progressivement 15 otages. Après avoir passé le bourg de Maché et à l’approche de la route Challans – La Roche-sur-Yon, le capitaine allemand commandant la colonne ordonna à un de ses subordonnés d’exécuter les trois otages restant (tous trois ayant été trouvé en possession de munitions allemandes ou ayant tenté de fuir, étaient vraisemblablement suspectés d’être des résistants). Marius Allegret fut exécuté à 21 heures 30 au lieu-dit La Boude, sur la route de Palluau. Il fut tué d’une balle dans la nuque au bord de la route. L’adjudant-chef Hans Dammasch, auteur des trois exécutions fut jugé après la guerre par le tribunal militaire de Bordeaux et condamné en septembre 1948 à cinq ans de travaux forcés pour crime de guerre.

Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Croix-de-Vie et de Maché. Une stèle commémorative a été sur la route de Palluau, au lieu de son exécution. Son nom fut donné après la guerre à deux rues de Maché et Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210843, notice ALLEGRET Marius, Désiré par Michel Thébault, version mise en ligne le 21 janvier 2019, dernière modification le 17 mai 2021.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Vendée (état civil en ligne) et Arch. Dép. Indre-et-Loire (état civil, registre matricule, recensement 1911) — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) Libé-Nord 1er bataillon de Marche de la Vendée GR 19 P 85/6 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — Michel Gautier Occupation et Résistance en Vendée Geste Éditions, 2017 — Mémoire des Hommes — mémorial genweb.

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