CRÉPINGE Roger [Pseudonyme : Georges]

Par Odette Hardy-Hémery

Né le 6 juin 1922 à Iwuy (Nord), guillotiné après condamnation à mort le 6 juillet 1943 à Cuincy (Nord) ; soudeur ; militant communiste ; résistant de l’Organisation spéciale de combat (OSC).

Roger Crépinge était le fils d’un ouvrier des Anciens Établissements Cail à Denain. Jeune musicien, il obtint à onze ans un premier prix de premier tambour de France. En 1934, à douze ans, il eut son certificat d’études primaires avec le prix cantonal. Il entra à son tour à l’usine Cail et devint soudeur à l’arc. À seize ans, il adhéra aux Jeunesses communistes. Au début de l’Occupation, il participa à la constitution de l’Organisation spéciale de combat (OSC) du Parti communiste. Recherché à la fin de 1941 par la Gestapo, il passa dans la clandestinité et s’installa dans le Douaisis : il était responsable du secteur Douai-Cambrai. Il fut en relation notamment avec René Caby de Vred et participa à de nombreuses actions au cours du printemps et de l’été 1942. À Thyn-Lévêque, au prix de nombreuses difficultés, il parvint, avec l’aide d’autres camarades, à passer en barque un sac de cartes de pain qu’il avait réussi à soustraire pour alimenter les résistants du maquis. L’écluse de Lallaing fut plusieurs fois endommagée à la suite d’explosions au plastic. Au cours d’un voyage extrêmement dangereux à Lille, il revint avec un poste émetteur de TSF qu’il dissimula sous la banquette au moment où les Allemands passaient dans le compartiment, alors qu’il était armé de deux revolvers. Il fut reconnu à Thun-l’Évêque alors qu’il tentait de récupérer des tickets de ravitaillement avec Jean Waysand : un employé fut tué. Roger Crépinge, reconnu, échappa à l’arrestation mais dut changer de secteur et passa dans la région de Saint-Étienne (Loire), où il fut hébergé chez des parents.
Quelques mois plus tard, le 30 novembre 1942, Roger Crépinge fut arrêté dans la région de Saint-Étienne par un nommé Coussemacker. Ramené à Valenciennes, à Cambrai puis à Cuincy, il comparut le 21 mai 1943 devant la Section spéciale de Douai qui le condamna à la peine capitale. Il avait été défendu par l’avocat Paul Phalempin. Il fut guillotiné avec Louis Caron, un jeune mineur de Divion, dans l’enceinte de la prison de Cuincy le 6 juillet 1943. La dignité, le dynamisme et le courage des deux jeunes condamnés avaient suscité la sympathie de leurs gardiens et un immense mouvement de solidarité de la part des autres détenus de Cuincy. Le jour de l’exécution des deux communistes, de chaque cellule de Cuincy, chaque détenu écrivit à sa famille une lettre mortuaire : plusieurs centaines d’exemplaires de la même lettre furent ainsi diffusés. La nouvelle de la double exécution parvint à Londres qui la répercuta par les ondes.
Roger Crépinge fut homologué sous-lieutenant par décision du ministère des Armées, commission nationale d’homologation des grades des Forces françaises de l’intérieur (FFI), le 17 janvier 1947 avec prise de rang du 1er novembre 1942.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21085, notice CRÉPINGE Roger [Pseudonyme : Georges] par Odette Hardy-Hémery, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 2 janvier 2021.

Par Odette Hardy-Hémery

SOURCES : Dossier de documentation sur l’intéressé (presse, correspondance du condamné et de son avocat, distinctions militaires) communiqué par la mairie d’Iwuy. – Liberté, 3 et 4 juillet 1983. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit.

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