DÉGANS Albert, Paul, Aimé

Né 9 mars 1923 à Mouchan (Gers), au lieu dit le “Chicot” et mort le 19 juin 1999 à Agen (Lot-et-Garonne) ; comptable ; militant communiste du Gers ; élu local de Condom.

Fils de Lucien Dégans, cultivateur, socialiste, et de Zenaïde Dauzac, Albert Dégans fut touché à sept ans par une ostéomyélite à l’une des jambes et en garda un handicap. Il ne put donc prendre la suite de la ferme familiale. Il obtint son certificat d’études primaires à 13 ans. Il entra dans une école de Mutilés et en sort it1940 avec un brevet de comptabilité et devint comptable dans une entreprise de Condom..
Il adhéra au PCF en novembre 1944 puis se syndiqua à la CGT. Il fut un temps secrétaire du syndicat de l’alimentation à Condom ( il travaillait à l’époque à la distillerie Gabriel comme comptable). Dès les élections municipales de 1947, il fut présent sur la liste communiste menée à l’époque par l’adjoint communiste sortant Jean Rieumajou et deux autres conseillers municipaux communistes Jean Barraud et Seintou (le charcutier de Condom).
En 1952, il entra au Patriote du Sud-Ouest à Toulouse en qualité de secrétaire administratif (comptabilité et secrétariat). Il y rencontra Marcel Maurières. Il se rendit compte avec un collègue que que le directeur du Patriote détournait de l’agent et il le dénonça avec un collègue au comité central du PCF, mis c’est lui qui fut sanctionné d’un blâme.
En 1953, contre l’avis du comité central les communistes condomois portèrent Albert, Dégans, à la tête de la liste communiste aux municipales ; il eut le meilleur score de la liste. En 1958, ayant subi une opération importante à l’hôpital de Toulouse Purpan, il ne put candidat aux élections cantonales. L’année suivante, il se présenta sur la liste communiste pour les élections municipales de Condom en 4e position, et fut à nouveau celui qui fait le plus de voix sur la liste.
En 1964, le maire de Condom Léonce Lestage (radical) mourut et une élection complémentaire eut lieu pour remplacer trois élus. La municipalité toutes tendances réunies, présenta une liste composée de Jean Dubos (futur maire de Condom RPR), Valmont Pis (agriculteur qui sera plus tard adjoint au maire) et un nommé Lier (ancien inspecteur de l’enseignement). Cela provoqua des remous au sein de la SFIO locale qui voudrait que le 1er adjoint Abel Abeillé devienne maire, ils pensèrent que les trois présentés sur cette liste pouvaient faire pencher la balance vers Tandonnet (radical) au détriment d’Abel Abeillé. Dans ce contexte certains socialistes votèrent communiste. La liste PCF conduite par Albert Dégans était composée de Gérard Goursaud (alors secrétaire de section, ancien résistant) et de Maurice Marsan (agriculteur, ancien résistant). La liste progressa de 100 voix par rapport à l’élection précédente. C’est Abel Abeillé qui fut élu maire contre toutes prévisions, l’un des trois fraichement élus se rallia à Abel Abeillé qui passa juste 12 voix contre 11.
En 1964, Albert Dégans fut également candidat aux élections cantonales, il obtint 446 voix contre 380 pour le précèdent candidat PCF : progression en voix et en pourcentage de 11 % à 13 %
En mars 1965, lors des élections municipales (renouvellement général). Albert constitua la liste communiste (23 noms) et fut tête de liste. Il y avait trois listes : radical (Tandonnet) avec la droite, SFIO et communiste. Au 1er tour Tandonnet obtint cinq élus avec une moyenne de liste de 1 300 voix ; la SFIO (Abeillé obtint une moyenne de liste de 1 100 voix (aucun élu) et le PCF une moyenne de 300 voix. La SFIO proposa qu’un seul communiste entre sur la liste pour le deuxième tour et voulaient le choisir. Ils proposent Albert Dégans. Les communistes s’en tiennent à ce que la proportion de voix leur donne comme représentation c’est à dire trois Au départ, aucun accord puis par après de longues négociations un accord fut passé . La liste rafla 17 sièges sur 18 restant en ballotage. C’est ainsi que les portes du conseil d’administration de l’Amicale laïque s’ouvraient aux communistes, dont Albert Dégans.
C’est à ce moment là que syndicalement Albert, qui faisait partie du secrétariat local de la CGT fut présenté sur la liste CGT à l’élection du conseil d’administration de la Caisse d’Allocations familiale du Gers où il fut élu.

En 1968, fut créé le syndicat CGT aux établissement Maragnon, fabrique de meubles d’environ 70 salariés, dont Albert Dégans. La fabrique fut déplacée à Montréjau et tous les salariés furent licenciés.
Albert Dégans se vit proposer un poste à Oran en Algérie comme directeur d’une succursale de vin par Jean-Baptiste Doumeng que la presse appelait le « milliardaire rouge » mais il refusa et installa son cabinet fiscal à Condom.
Il ne reprit pas sa carte au PCF, il ne fut donc pas candidat aux cantonales de 1970.
Pour les municipales de 1971, le PCF monta une liste de large rassemblement avec des sympathisants socialistes qui voulaient l’union, liste qui fut baptisée « liste d’union de la gauche ». Albert Dégans ne fut pas candidat mais son fils Alain Dégans y figura. La liste Tandonnet arriva en tête au 1er tour, la liste Abeillé est 2e, il lui fallut donc une union avec la liste monté par le PCF. Il proposa 3 candidats sur cette liste, qu’il ne choisi pas. Comme c’était possible alors Alain Dégans, bien qu’étant désigné par la section, proposa à son père de prendre sa place (on pouvait être candidat au second tour sans l’avoir été au 1er). Un seul des trois fut élu Joseph Passebosc (préparateur en pharmacie et ami d’Albert Dégans).
Albert Dégans devint trésorier de l’office Municipal des Sports représentant la Municipale Gymnastique Condomoise (association à laquelle il appartenait depuis que ses deux ainés Monique et Alain la fréquentait
En 1976, aux élections cantonales Serge Novarini obtient 18,5%.
Une dissension éclate entre les socialistes et les communistes. Les communistes reprochaient à Abel Abeillé d’avoir ouvert la mairie au patron d’une usine de portes isoplanes (qui était élu sur la liste Abeillé) et de l’avoir aidé en ouvrant les portes de la mairie afin de faire partir une lettre de licenciement à ses salariés, car la poste étant en gréve il ne pouvait faire partir son courrier...
Au 2e tour de la cantonale, Abeillé était face à Dubos. Les PCF local refusa de se désister pour lui et appela à l’abstention. La fédération du PCF du Gers alla à l’encontre de cette décision et invita les électeurs à aller voter Abeillé qui fut élu.
En 1974-1975, Albert Dégans reprit sa carte au PCF.
En 1977, pour les municipales ; Tandonnet rejoignit Abeillé et se définit comme radical de gauche. Malgré une très grosse tension, un accord fut conclu entre socialistes et communistes. La liste Abeillé l’emporta et Albert Dégans ainsi que Jean-Louis Sentex furent élus pour le PCF. Albert Dégans devint 3e adjoint au maire chargé de l’économie et de la communication (c’est lui qui lança le premier bulletin trimestriel d’information de la commune). Il fut également membre de la commission municipale santé, et membre du conseil d’administrations de l’hôpital représentant la mairie au coté d’Abel Abeillé président de ce même conseil et a ce titre il put avoir des contacts avec Jack Ralite, alors ministre de la santé afin d’obtenir les crédits nécessaires pour la modernisation du plateau technique de l’établissement. Ses interventions auprès de Ralite ainsi que les interventions d’Abeillé auprès du premier ministre socialiste, permirent aux condomois de bénéficier d’un plateau technique et d’une maternité moderne.

Albert Dégans était marié avec Pierrette Mazeret ; le couple eu quatre enfants :
Monique (première secrétaire du cercle des jeunesses communistes de condom puis militante PCF et syndiquée CGT imprimerie). Mariée à Vincent Buigues, ébéniste, militant PCF. Le couple eut un fils
Alain Dégans, marié à Marie-Françoise Maurières (fille de Marcel Maurières, tous deux militants du PCF. Marie -Françoise fut adjointe au maire chargée des affaires sociales à Condom. Ils ont 3 enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article210952, notice DÉGANS Albert, Paul, Aimé, version mise en ligne le 8 février 2019, dernière modification le 10 février 2022.

SOIURCE : notes de Maryline Bessiere, janvier 2019.

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