Par Daniel Grason
Née le 24 juillet 1921 à Paris (XIIe arr.), morte le 12 juin 2021 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) ; militante trotskyste de la IVe Internationale ; résistante ; déportée à Auschwitz (Pologne), rescapée de l’univers concentrationnaire.
Fille de Wolf Braschevizky, tailleur, et de Léa Talsky, ménagère, Renée Braschevizky épousa Maurice Laval le 23 mai 1942 à Paris (XIVe arr.), le couple sans enfant vivait 103 avenue Verdier à Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine). Elle travailla en qualité de dactylo-sténodactylographe aux établissements Tréca, Renée Laval fut renvoyée parce qu’elle était juive. Elle avait été membre des Auberges de la Jeunesse et fréquenté le Centre Laïque dont le siège était 15 rue de Valois dans le Ier arrondissement de Paris.
Elle aurait fait, dit-elle lorsqu’elle fut arrêtée, la connaissance d’un prénommé « Jean », en fait Maurice Laval qui devint son époux.
Elle déclara qu’en janvier 1944, elle l’aurait rencontré fortuitement sur le boulevard Saint-Michel à Paris. Elle lui aurait fait part de sa situation, « Jean » lui aurait proposé de taper des tracts à la machine à écrire contre une rétribution de 1 000 francs par mois et lui aurait fourni des faux papiers.
De fait, elle partageait les engagements politiques de son mari et l’épaulait dans ses activités. Le 10 mars 1944 vers 19 heures des policiers se présentèrent au domicile du couple, une machine à écrire fut saisie. Lors de son interrogatoire, elle déclara être appointée par l’organisation pour effectuer des travaux de dactylographie. Renée Laval a été inculpée d’infraction au décret du 24 juin 1939 « concernant la répression de la distribution et de la circulation des tracts de provenance étrangère. »
Elle renouvela ses déclarations lors de son interrogatoire le 28 mars 1944 dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police.
Incarcérée à la prison de Fresnes, puis internée au camp de Drancy, le 31 juillet 1944 Renée Laval était dans le convoi n° 77 de 1300 déportés à destination d’Auschwitz (Pologne). Sept cent vingt-six déportés (femmes et hommes) furent gazés dès l’arrivée, 291 hommes et 283 femmes sélectionnés connurent le même sort. Le 27 janvier 1945 quand l’armée Soviétique libéra le camp, 141 femmes et 68 hommes étaient vivants, dont Renée Laval.
Maurice Laval avait été également déporté. Il devint un journaliste professionnel connu, cocréateur avec son ami Claude Bourdet de l’hebdomadaire L’Observateur.
Renée Laval née Braschevizky a été homologuée Déportée internée résistante (DIR).
Elle divorça de Maurice Laval en janvier 2002, à l’âge de 81 ans, en fait elle étaient séparés depuis longtemps. Ils avaient eu un fils en 1946. Elle mourut le 12 juin 2021 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) dans sa centième année.
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. 1 W 321-84544 dossier Yvon Andrietti (transmis par Gilles Morin), GA 1, GB 085. – SHD, Vincennes, Bureau Résistance GR 16 P 87971. – Site internet CDJC. — État civil site internet Match ID.