Par Michelle Destour
Né le 1er mars 1923 à Paris (VIe arr.), mort au combat le 12 août 1944 à Bellevue-La-Montagne (Haute-Loire) ; étudiant ; résistant, lieutenant des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), Groupe Noël de l’Armée Secrète (AS).
Jean-Noël Pelnard est le fils de Louis, Célestin, Gustave Pelnard, ingénieur polytechnicien et de Camille, Marie, Adrienne Considére.
En 1944, la famille était officiellement domiciliée à 5, rue des Roses à Fontenay-Aux Roses (Seine, actuellement Hauts-de-Seine) mais habitait en fait chez un cousin à Allègre (Haute-Loire). Son père avait déplacé ici son bureau d’études de Paris.
Après de brillantes études à Paris, il avait rejoint la zone libre à Lyon où il s’inscrit en faculté en vue de préparer Polytechnique (comme son père). Jean-Noël était célibataire. Déjà, il fait de la Résistance. Il dut quitter précipitamment Lyon au retour d’une mission, après les arrestations de Caluire le 21 juin 1943. Quelques brèves confidences ont laissé percevoir que la police allemande avait trouvé son nom sur une liste, il était « grillé ». Il rejoignit la Haute-Loire qu’il connaissait bien, pour y venir chaque année en vacances avec ses parents chez un cousin à Allègre.
Il rejoignit la résistance au sein de l’Armée Secrète (AS). Il prit le maquis, d’abord dans les forêts d’Allègre, puis dans la région de Lavoûte sur Loire au lieudit La Roche et enfin dans les bois de Saint-Geneys près Saint Paulien. Sportif, maîtrisant parfaitement la topographie, ayant été plusieurs années chef scout dans la Seine, il prit rapidement de l’ascendant sur son groupe qui lui donne le commandement, son groupe devenant le groupe Noël, son nom de guerre. Il fut nommé lieutenant.
Début août 1944, les maquis de l’Armée secrète et les FTP du camp Wodli concentrèrent leurs efforts autour du Puy (aujourd’hui Le Puy-en Velay, Haute-Loire,) et d’Yssingeaux (Haute-Loire). La garnison allemande du Puy était encerclée et se préparait à gagner Saint-Étienne (Loire) pour rejoindre Lyon (Rhône). Les sabotages et les escarmouches se multiplièrent pour la contraindre à l’immobilisme et à la reddition. Le 12 août, le groupe Noël qui avait pour mission de faire sauter le pont de Chomelix (Haute-Loire), se heurta violemment à un détachement de la Wehrmacht près de Bellevue-La-Montagne.
Le groupe d’hommes avait dévalé un talus des bois de Themeys surplombant la route nationale 106 espérant accueillir un second groupe apportant les explosifs mais il s’agissait en fait d’un camion allemand. Les soldats allemands ouvrirent immédiatement le feu. Jean-Noël Pelnard fut blessé à la jambe, il parvint à rejoindre l’orée du bois où il fut encerclé et achevé d’une balle dans la tempe. Son camarade, Étienne Pradon subit le même sort. Seul, leur troisième compagnon parvint à s’enfuir.
Quelques minutes plus tard, les Allemands prirent sous le feu de leurs mitrailleuses un camion venant de la route de Vorey où avaient pris place une douzaine de combattants FFI, sans doute ceux attendus par le groupe Noël. Les hommes parviennent à sauter du camion et s’enfuir mais Candido Martinez, un des Espagnols du bataillon de Vaux est blessé puis achevé.
Les allemands se retirèrent en direction du Puy.
Dans un article évoquant ces événements, Lucien Bastet et Roger Maurin s’interrogent sur la présence d’une patrouille allemande à cet instant précis du rendez-vous. Hasard ou traîtrise ?
Jean-Noël Pelnard est "Mort pour la France", jugement rendu par le Tribunal Civil du Puy (aujourd’hui Le Puy-en Velay, Haute Loire) le 11 août 1945. Ses parents obtinrent l’insigne spécial pour les mères et pères, veuves et veufs des MPF. Une rue de Fontenay-aux-Roses porte son nom qui figure également sur la stèle commémorative de Bellevue-La-Montagne et sur le Monument aux Morts de Fontenay-Aux-Roses. Dans le Mémorial rédigé par Fernand Boyer, il est dénommé Jean Pelnard-Considére.
Malgré les honneurs qui lui ont été rendus et l’attention manifeste de ses parents, il ne dispose par d’un dossier de résistant mais de victime civile.
Par Michelle Destour
SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 385287, dossier victime civile pour Jean Noël Considéré (nc). — Archives municipales de Fontenay-aux-Roses .— Fernand Boyer, Témoins de pierre du sang versé. Les monuments de la résistance en Haute-Loire, Le Puy, éditions de la Société académique, 1983 .— Gilles Lévy et Francis Cordet, A nous l’Auvergne ! 1940-1944, Paris, Presses de la Cité, 1981 .— Site Mémoire des Hommes .— Lucien Bastet, Roger Maurin, « Août 1944 : Entre Le Puy et Estivareilles » Bulletin de la Société académique du Puy-en-Velay, 2006. — MemorialGenweb.