LE BORGÈS Gaston [LE BORGÈS Gaston, Lucien]

Par Marie-Cécile Bouju

Né le 4 novembre 1911 à Trouville-sur-Mer (Calvados), mort en déportation le 13 mai 1945 à Bad Kreuzmach (Allemagne), graveur-ajusteur, résistant.

Fils de Gaston, Lucien Le Borgès (les prénoms du père ont été rayés sur l’acte de naissance de son fils) et de Delphine, Marguerite Pouchain domiciliée avec lui 5 rue d’Aguesseau à Trouville-sur-Mer, Gaston Le Borgès se maria le 6 mars 1937 à Gonfreville (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) avec Suzanne Jouocand. Il avait obtenu le certificat d’études primaires et il était graveur-ajusteur dans l’Atelier de construction du Havre (AHE, Schneider) à Harfleur (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Gaston Le Borgès entra dans la Résistance en juin 1942 : il adhéra au réseau Hamlet Buckmaster et il rejoignit le mouvement l’Heure H dont l’un des fondateurs était Raymond Guénot. Il fit du renseignement pour la Résistance et il fabriqua de faux papiers : d’après Henri Noguères, Gaston Le Borgès aurait fabriqué environ 10 000 faux documents, qui ont pu secourir 2 000 prisonniers évadés, réfractaires et aviateurs. Gaston Le Borgès diffusa également le journal clandestin L’Heure H dont la devise, trouvée par Roger Mayer professeur de lycée et ancien collègue de Gérard Morpain, fut « Vulnerant omnes ultima necat » (« Toutes les heures blessent, la dernière tue »).
Gaston Le Borgès fut arrêté le 14 mars 1944 au Havre. Il fut incarcéré au Havre, à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) puis à Compiègne (Oise). Il fut déporté le 27 avril 1944 à Auschwitz-Birkenau (Pologne) puis transféré à Buchenwald (Allemagne), matricule 185865, affecté au Kommando de Mülhausen dans l’usine d’aviation Junkers. Il mourut sur le chemin du retour le 13 mai 1945 à Bad Kreuzmach (Allemagne). Sa veuve fit transporter sa dépouille pour qu’il soit inhumé à Harfleur en 1948.
Gaston Le Borgès a été déclaré mort pour la France. Il fut homologué membre des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI) au titre du réseau Hamlet Buckmaster. Il fut homologué Déporté interné résistant (DIR). Il reçut la croix de guerre à titre posthume en 1946, et la Médaille de la Résistance lui fut attribuée par décret du 9 mars 1956, publié au JO du 13 mars 1956.
Son nom (parfois écrit Gaston Leborgès) figure au Havre sur le monument commémoratif de la Résistance et de la déportation, et à Harfleur sur le monument aux morts, sur la stèle commémorative 1939-1945 et une plaque apposée à son domicile.
Une rue d’Harfleur porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article211298, notice LE BORGÈS Gaston [LE BORGÈS Gaston, Lucien] par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 2 février 2019, dernière modification le 5 mars 2022.

Par Marie-Cécile Bouju

SOURCE : SHD Vincennes GR 16 P 347080. — Paul Chauvet. La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Deuxième Guerre mondiale. Paris : à compte d’auteur, 1979, p. 363. — État civil. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb.

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