GUILLOT Auguste, Émile

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 25 mars 1899 à Vosbles (Jura), exécuté sommairement le 18 juin 1944 à Domsure (Ain) ; manœuvre ; résistant de l’armée secrète (AS) des maquis de l’Ain et du Haut-Jura et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Auguste Guillot était le fils d’Irénée Édouard et de Marie Camille Joséphine Boyard, tous deux cultivateurs au hameau de Chavagna. Il se maria le 5 février 1921 à Vosbles (Jura) avec Lucie Emmélie Francizod et le 19 décembre 1927 à Lyon (VIIe arr.) avec Jeanne Michelle Durdilly, qui sera déportée et décédera à Ravensbrück (Allemagne). Il était industriel et guimpier. Il était domicilié à Chavagna, commune de Vosbles (Jura).
Il entra dans la Résistance à l’armée secrète (AS) de l’Ain dans le secteur ouest au camp de Cize en 1943. Il fut le chef du groupe AS de Chavagna. Il fut arrêté sur dénonciation avec sa femme et 4 hommes du pays le 16 mai 1944 par la Gestapo aidée de miliciens. Sa maison fut entièrement dévalisée et l’intérieur détruit à la grenade. Il fut brutalisé malgré une blessure qui l’empêchait de marcher. Ils furent ensuite conduits à la maison d’école où ils furent interrogés et frappés. Auguste Guillot resta obstinément muet ce qui fit dire à un milicien : « celui-là, c’est un dur ». Avant de quitter le village, il fut contraint par les Allemands à assister à la destruction de sa maison puis il fut emmené et emprisonné à Lons-le-Saunier (Jura). Son épouse et un cousin furent déportés en Allemagne d’où ils ne revinrent pas et les trois autres personnes furent relachées.
Le 18 juin 1944, un officier allemand fut tué par le maquis à Coligny (Ain). En représailles, douze détenus de la prison de Lons-le-Saunier dont Auguste Guillot furent extraits de leur cellule et emmenés en camionnette par les Allemands qui étaient conduits par la milice, jusqu’à Domsure après un arrêt à Saint-Amour où leur papiers d’identité furent dérobés et brûlés, ce qui rendit plus tard leur identification difficile. Ils furent fusillés à la mitrailleuse par les allemands au lieu-dit "Les Lusy", à Domsure en bordure d’un champ de blé, et subirent le coup de grâce à 19 heures. Ils furent ensuite inhumés dans une fosse commune au nord de l’église de Domsure.
L’acte de décès n° 21 dressé le 24 août 1944 sur la déclaration de Charles Fourrier, instituteur public, domicilié à Domsure, précise qu’il était vêtu d’un complet noir à rayures et d’un pardessus marron, coiffé d’une casquette de la marque "Record mondial" et chaussé de souliers noirs. Il fut identifié par un jugement rectificatif de décès du Tribunal civil de Bourg (Ain) du 1er décembre 1944 transcrit sur l’acte de décès le 1er février 1945.
Il obtint la mention « Mort pour la France » portée sur l’acte de décès le 5 décembre 1945.
Il fut homologué aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) [SHD Vincennes, dossier GR 16 P 279377].
Il est inhumé dans le cimetière de la Croix-Rousse, à Lyon IVe arr. (Rhône).
Son nom figure sur la stèle commémorative inaugurée le 24 août 1947, au bord de la RD 56, à Domsure (Ain) et sur le monument aux morts, à Vosbles (Jura).
Une rue de Vosbles porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article211347, notice GUILLOT Auguste, Émile par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 3 février 2019, dernière modification le 28 janvier 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Domsure ce 18 juin 1944 par Christine Drouilhet.— Musée de la Résistance en ligne 1940-1945, Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans l’Ain et le Haut-Jura (2013) et divers sites internet.— Mémorial Genweb.— État civil (actes de naissance et décès).

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