AUGER Patrick, Edmond, Jules

Par Jacques Defortescu

Né le 4 mai 1937 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; militant communiste ; militant du SNES au Havre et dans l’académie de Rouen.

Patrick Auger en 2018

Patrick Auger était le fils de Jean Auger, employé de commerce, et de Denise Bellet, vendeuse. Il avait un frère Gilbert, né le 11 octobre 1933 au Havre, et une sœur, Geneviève, née le 24 avril 1946 au Havre.

De 1947 à 1952, Patrick Auger participa à divers mouvements de jeunesse catholique : Cœurs Vaillants, Louveteaux, Scouts, JEC (Jeunesse Étudiante Chrétienne).

Il suivit une formation scolaire et universitaire traditionnelle jusqu’à la maîtrise et au CAPES (certificat d’aptitude à l’enseignement de second degré). Il entra dans la vie active comme surveillant d’externat (1954-1955) au lycée Jean Ango de Dieppe, où il adhéra au SNES (Syndicat national de l’enseignement secondaire) puis maître d’internat, adhérent du SNETP-CGT, au collège d’enseignement technique à Barentin (1955-1956)
Dès 1955, à Rouen, Patrick Auger adhéra à l’UNEF (Union nationale des étudiants de France), à l’UJRF (Union de la Jeunesse républicaine de France), puis au PCF en janvier 1956, en s’opposant à la guerre d’Algérie. Cette même année, il manifesta son opposition à l’intervention soviétique en Hongrie.

Membre de l’UEC (Union des étudiants communistes) de 1959 à 1962, et diffuseur à Caen de son journal Clarté, il milita contre le coup de force d’Alger, la prise de pouvoir gaulliste, puis contre l’OAS. Il poursuivit des études à la faculté des sciences de Caen et devint certifié stagiaire (1963-1964). Après 16 mois de service militaire au Havre, il fut nommé professeur certifié de sciences naturelles (devenues sciences de la vie et de la Terre, SVT) au lycée François 1er du Havre, de 1965 à 1997.

Participant à la création et au développement du « Cercle Henri Wallon » dès 1966, dont il fut président au Havre, Patrick Auger joua avec d’autres intellectuels un rôle reconnu dans cette ville. Le Cercle eut pour but, dans un premier temps, d’étudier et de faire connaitre les rapports entre marxisme et catholicisme, la coexistence pacifique et les conflits localisés, l’histoire et l’économie soviétiques, les formes et contenus de la démocratie politique, du réalisme moderne et du cinéma. Puis à partir de 1972, le Cercle Henri Wallon popularisa le Programme commun de gouvernement.

Adhérent du PCF, Patrick Auger milita pour une démocratisation interne du Parti, pour une sortie du "centralisme démocratique", contre le concept de "dictature du prolétariat" et pour une réforme des statuts assurant une élection des responsables par les adhérents. Membre du Collectif Anti-libéral, il défendit la perspective d’une candidature commune à Gauche lors de la campagne présidentielle au Havre en 2007.

Élu du SNES au conseil d’administration du lycée François 1er dès 1968, il fut aussi membre de la CA (commission administrative) académique du SNES et anima les campagnes publiques d’information de l’opinion, menées par son syndicat dans l’agglomération du Havre. De 1978 à 1989, il fut élu à la CAPA (commission administrative paritaire académique) des certifiés, assurant collectivement des responsabilités dans la défense, le suivi d’affectations, de nominations et de notations de personnels enseignants du second degré. Il devint secrétaire académique adjoint du SNES de 1983 à 1989 au côté de Philippe Koechlin et participa à ce titre, aux activités du courant de pensée U & A (Unité et Action) dans la FEN 76 (Fédération de l’Éducation nationale).

Après l’éviction du SNES de la FEN, il participa à partir de 1993, en tant que militant U & A, à l’implantation au Havre d’un Comité de liaison unitaire, puis à la mise en place et au développement de la FSU.

En activité, puis en tant que retraité, il participa à l’animation des groupements havrais du SNES, de la FSU, de la FGR-FP (Fédération générale des retraités de la Fonction publique), dans les actions menées lors de conflits, en 1989, 1995, 2006 notamment pour la revalorisation du métier d’enseignant, la baisse des effectifs de classes, la laïcité, contre le gel de l’emploi public, celui du point d’indice des rémunérations dans l’Éducation nationale et la Fonction publique, la défense des pensions de retraites.

Il fut par ailleurs membre de diverses associations, APBG (Association des professeurs de biologie-géologie), Centre havrais de recherche historique (CHRH), SGN-AM (Société géologique de Normandie et des amis du Muséum), Comité de lutte contre les retards scolaires (particulièrement élevés en périphérie du Havre), Comité de vigilance Santé-Environnement du PCF, face aux risques professionnels et domestiques (entre autres, forte pollution atmosphérique et à ses conséquences sanitaires au Havre).

Adhérent au MNLE (Mouvement national de lutte pour l’environnement), il s’opposa au projet d’implantation du port méthanier d’ Antifer (2008), à la programmation d’une augmentation massive des flux de transports routiers portuaires (dans le cadre du projet de prolongation du Grand Canal Le Havre-Tancarville, 2009-2010), au suréquipement énergétique localisé du département, avec le projet Penly 3 d’implantation d’un réacteur électronucléaire EPR porteur de risque pour l’environnement (interventions écrites et orales dans le débat public 2010).

Marié à Denise Cance (fille de René Cance) le 11 septembre 1959, le couple eut deux enfants nés au Havre, François, le 24 février 1962, et Antoine, le 21 mars 1974.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article211479, notice AUGER Patrick, Edmond, Jules par Jacques Defortescu, version mise en ligne le 6 février 2019, dernière modification le 21 septembre 2021.

Par Jacques Defortescu

Patrick Auger en 2018
Patrick Auger et Philippe Koechlin à la manifestation du SNES à Paris en avril 1984

SOURCES : Renseignements fournis par Patrick Auger en 2019. — Marie-Paule Dhaille-Hervieu, Communistes au Havre - Histoire sociale, culturelle et politique -1930-1983, PURH, 2009.

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