Par Michel Thébault
Né le 14 août 1920 à Mervent (Vendée), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Mervent (Vendée) ; cantonnier forestier ; résistant FTPF.
Gaston Clairet était le fils d’Alcide, Jame Clairet et de Lucie Chenaux. Son père mobilisé en août 1914 au 137ème Régiment d’infanterie de Fontenay-le-Comte, fut grièvement blessé lors de l’offensive de la Somme de juin 1915. Le 14 juin 1915 lors de l’attaque de puissantes lignes de tranchées, fortifiées par l’armée allemande depuis la stabilisation du front dans ce secteur à la fin de l’année 1914, il fut blessé à Hébuterne (Pas-de-Calais) et perdit la vue. Il reçut alors la Médaille militaire et la Croix de guerre avec palme et étoile pour sa bravoure. Hospitalisé, il fut démobilisé le 19 juillet 1917, invalide à 100%. Il s’était marié pendant sa période de convalescence, le 3 novembre 1916, aux Brenets, une commune du Jura suisse, limitrophe du territoire français, avec Lucie Chenaux. Revenu s’installer à Mervent, le couple eut deux enfants, Gaston étant le deuxième. Son père, aveugle de guerre, fut fait en 1921, chevalier de la Légion d’Honneur. La famille domiciliée au village des Ouillères, commune de Mervent, y tenait une fabrique de brosses (l’intitulé commercial était « Brosserie en tous genres »). En 1944, Gaston Clairet était toujours domicilié aux Ouillères de Mervent. Célibataire, il exerçait la profession de cantonnier forestier. Il s’engagea dans la résistance en 1944, rejoignant dans la forêt de Mervent – Vouvant, un maquis FTPF. Le 17 août 1944, à la suite d’une attaque menée par le maquis à Fontenay-le-Comte quelques jours plus tôt, l’armée allemande organisa en représailles une opération de répression contre le maquis de Mervent. L’attaque se produisit le 17 août au matin, entre 6 et 7 heures, d’abord contre un premier camp constitué de 80 hommes environ, pratiquement sans armes, où se trouvait vraisemblablement Gaston Clairet. Les résistants parvinrent pour la plupart à se replier à travers la forêt, mais plusieurs d’entre eux dont Gaston Clairet furent abattus, ou pris furent exécutés sommairement, vers 8 heures du matin au Pont du Nay. Son corps mutilé, dissimulé par des branchages avec celui d’un de ses camarades, Ernest Dieumegard, ne fut découvert que le 27 août 1944. Inhumés rapidement, ils ne furent identifiés que plus tard et leur acte de décès à la mairie de Mervent ne fut enregistré que le 8 octobre 1944.
Il obtint la mention mort pour la France. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Mervent et sur la stèle de la Cornelière en forêt de Mervent.
Par Michel Thébault
SOURCES : SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 45734 (non encore consulté) — Arch. Dép. Vendée (état civil en ligne, registre matricule) — Base Léonore de la Légion d’Honneur —Dominique Michonneau Mervent, un maquis dans la tourmente de la libération vendéenne, revue Recherches vendéennes n° 11, 2004, p. 351-374 — Michel Gautier Occupation et Résistance en Vendée Geste Éditions, 2017 — Journal Ouest-France 16 août et 19 août 2014 Le 17 août 1944, Mervent combattait les Allemands — mémorial genweb.