LESIAK Marius

Par Eric Panthou

Né le 24 août 1924 à Cminsk (Pologne), exécuté sommairement le 22 avril 1944 à Arnissac, commune d’Araules (Haute-Loire) ; mineur au Chambon-Feugerolles (Loire) ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP), camp Wodli.

Fils de Wladylslaw Lesiak et de Anélia, dit Angèle, Kawecka, tous les deux nés en Pologne, Marius Lesiak -dénommé Lisiack la plupart du temps où son décès est évoqué- était célibataire. Ses parents vivaient au Chambon-Feugerolles (Loire) et avaient trois fils et une fille. Ils étaient venus en France pour le travail (entre 1925 et 1933), son père travaillant à la mine, Marius Lesiak se faisant embaucher plus tard lui aussi comme mineur.
Marius rejoignit les FTP, sans doute après avoir fui le STO. Il était considéré comme membre du camp Wodli, le principal camp FTP de la région, installé sur des communes de la Haute-Loire mais recrutant essentiellement parmi les ouvriers de la Loire. La Milice le rechercha et vint perquisitionner chez lui.
Suite à l’exécution d’un milicien à Yssingeaux (Haute-Loire) le 17 avril par la Résistance, une vaste opération fut menée par la police allemande aidée de miliciens dans le secteur d’Yssingeaux le 22 avril 1944. Plusieurs personnes furent arrêtées, des jeunes maquisards exécutés sommairement, ainsi que plusieurs civils soupçonnés d’être des maquisards ou de les avoir aidés.
Un groupe de réfractaires au STO avait trouvé refuge dans l’un des hameaux d’Araules, à Montbuzat, lieu-dit de Chièze. La population les aidait et assistait pour subsister.
Alors qu’un contrôle de la police allemande est fait à La Champ des Cayres, commune d’Yssingeaux, trois jeunes qui traversaient la route à hauteur du village sont pris en chasse par une voiture allemande et faits prisonniers. Il s’agit de Joseph Chabanne, Felix Zdvoïk et Marius Lesiak.

Durant leur retour à Yssingeaux les miliciens abattent un de leurs prisonniers, Félix Zdvoïk, en haut d’ « Arnissac » puis Joseph Chabanne et Marius Lesiak à « la Champ des Cayres ». Si le décès de Joseph Chabanne a été constaté à Yssingeaux, celui de Marius Lesiak a été constaté sur la commune d’Araules.

Lisiak n’a pas été identifié au moment du décès. Il était FTP comme ses deux camarades arrêtés avec lui et exécutés aux aussi. Il est décédé à 15h le 22 avril au lieu dit Arnissac. Le fait qu’il n’ait pas été identifié indique bien qu’il ne vivait pas ici et donc qu’il était plutôt un maquisard ou réfractaire au STO. Dans un récit fait par les FTP sur ces événements, ce n’est pas le nom de Zdvoïk qui est signalé comme troisième victime mais celui d’un dénommé Bayoki ou Bayomi dit Léonce.

Il a été reconnu "Mort pour la France". Son nom figure sur la stèle commémorative élevée à Araules, orthographié Lisiack, et sans prénom, et sur la plaque commémorative à Yssingeaux, correctement orthographié. C’est depuis 2017 que son nom et celui de son camarade Chabanne figure sur le monument à la Champ-des-Cayres à Yssingeaux, suite à une cérémonie réparant cet oubli. Sur le monument aux Morts du cimetière du Chambon-Feugerolles (Loire) ; il est orthographié Maryan Lesiak.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article211546, notice LESIAK Marius par Eric Panthou, version mise en ligne le 8 février 2019, dernière modification le 13 novembre 2021.

Par Eric Panthou

Marius Lesiak
Marius Lesiak
Tombe de Marius Lesiak, cimetière du Chambon-Feugerolles
Monument aux Morts du cimetière du Chambon-Feugerolles
Monument aux Morts du cimetière du Chambon-Feugerolles
Monument aux Morts du cimetière du Chambon-Feugerolles

SOURCES : AVCC : AC 21 P 76652. Dossier Marius Lesiak (non consulté) .— Le 22 avril 1944, neuf hommes étaient fusillés par les nazis”, Le Progrès de Lyon, 24 avril 2016 .— Fernand Boyer, Témoins de pierre du sang versé. Les monuments de la résistance en Haute-Loire, Le Puy, éditions de la Société académique, 1983 .— MémorialGenweb .— Généanet .— Karine Wierzba, "Joseph Chabanne et Marius Lisiak ne seront plus anonymes", Le Progrès, édition haute-Loire, 9 mai 2017. — Carte de membre d’Angèle Lesiak à l’Association nationale des familles de résistants et d’otages morts pour la France (archives privées Christophe Moulin) .— Témoignage de sa sœur, recueilli par Christophe Moulin en février 2019 .— État-civil Araules.

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