CIVADE André, Lucien

Par Eric Panthou

Né le 5 février 1918 à Auzat-sur-Allier, devenu Auzat-la-Combelle (Puy-de-Dôme), abattu le 10 juin 1944 à Ussel (Corrèze) ; vraisemblablement mineur à Messeix (Puy-de-Dôme) ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils d’Alexandre Civade, 31 ans, mineur, et de Georgette Louise, née Barbé, 29 ans, sans profession, vivant à Messeix, André Civade était marié à Yvette Pouchet. Il était vraisemblablement lui-même mineur à Messeix.
Il rejoignit la résistance au sein de la 2330éme Compagnie FTP, 6éme bataillon de la Corrèze sous la direction du lieutenant Mathieu, alias Henri Chaillon. Cette compagnie agissait dans un secteur aux limites de la Corrèze et du Puy-de-Dôme, recrutant notamment de nombreux mineurs du bassin de Messeix.
Il a été tué le 10 juin 1944 place Voltaire à Ussel lors de ce qu’on a appelé le massacre d’Ussel au cours duquel 47 Résistants ont été abattus par les tirs de la garnison allemande.
Depuis deux jours, la garnison allemande était assaillie par les FTP et aussi l’Armée secrète.
Le 8 juin, le maire d’Ussel, François Var, s’entretient avec l’adjoint du lieutenant Hahn. Il lui expose que la garnison allemande est complètement isolée et court les plus grands risques, et que, pour sa part, il ne veut pas de combats dans sa ville. Il lui suggère de se mettre sous la protection du Premier régiment de France (1er RF), une unité vichyste dont une compagnie est stationnée à Ussel. un protocole est soumis aux Allemands. ils ne seraient pas désarmés mais déposeraient leurs armes à l’école dans un local qui serait gardé par deux sentinelles, française et allemande ; ils pourraient cependant reprendre ces armes s’ils étaient attaqués par des résistants.
À l’aube, le lieutenant Hahn accepte les termes de l’accord. Se produit alors un évènement spectaculaire qui sera une cause du massacre du lendemain. Vers 9 heures, les habitants stupéfaits voient la garnison allemande se rendre à l’EPS en ordre serré, l’arme à la bretelle. La colonne est encadrée par des soldats du 1er RF, fusil sous le bras. Les témoins en concluent que les Allemands ont fait reddition et la nouvelle se répand dans la ville. Arrivée dans leur nouveau cantonnement, les Allemands déposent comme convenu leurs armes dans un local.
Le 10 juin, 55 jeunes maquisards FTP, venant de Saint-Pardoux-le-Vieux dans trois camions et un véhicule léger, sont arrivés à Ussel devant la porte principale de l’EPS. Aussitôt, une altercation oppose les maquisards aux sentinelles du poste de garde du 1er RF. Quelques coups de feu sont tirés, puis cessent rapidement. Les jeunes maquisards se replient derrière le kiosque à musique de la place. Au bruit des tirs, les Allemands se précipitent aux fenêtres. S’estimant menacés, ils coururent récupérer leurs armes dans le local où elles étaient entreposées et ouvrirent le feu des fenêtres du long bâtiment. Ils abattirent les maquisards et achevèrent tous les blessés. 47 hommes furent tués, dont André Civade. Très peu ont réussi à s’enfuir. Les Allemands rapportèrent ensuite leurs armes dans le local.

Il a été déclaré "Mort pour la France". Son nom figure sur le monument aux Morts à Messeix et sur le monument aux morts d’Ussel.


Voir Ussel (Corrèze), 10 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article211564, notice CIVADE André, Lucien par Eric Panthou, version mise en ligne le 8 février 2019, dernière modification le 18 janvier 2022.

Par Eric Panthou

Sources : AVCC Caen : AC 21 P 45656, dossier André Civade (nc) .— SHD Vincennes : GR 16 P 131250, dossier résistant pour André Civade (nc) .— Mémorialgenweb — Massacre d’Ussel. — Mémoire des Hommes .— État civil Ussel et Auzat-la-Combelle.

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