LAURENT Georges, René [pseudonyme dans la résistance : Zozo]

Par Huguette Juniet, Patrick Bec

Né le 11 janvier 1910 à Lempdes (Puy-de-Dôme), exécuté sommairement le 9 juillet 1944 au lieu-dit "Le Coudert" , commune de Riom-ès-Montagnes (Cantal) ; ajusteur chez Michelin ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Stèle en l’hommage de Georges Laurent à Riom-ès-Montagne.

Fils de André, cultivateur, et de Marie née Rousseau, Georges dit René Laurent avait un frère et une sœur. Il fut adopté comme pupille de la nation par jugement du tribunal civil de Clermont en date du 17 mars 1920.
Ajusteur chez Michelin, René Laurent s’était marié à Cournon (Puy-de-Dôme) le 14 novembre 1933 avec Yvonne, Anne, Françoise Gaydier, née le 4 octobre 1914 à Tauves (Puy-de-Dôme) et ouvrière elle-aussi chez Michelin. Ils avaient un fils, Raymond, né à Cournon en 1933.
Georges Laurent rejoignit la résistance dans les FFC (réseau Mithridate, rattaché au mouvement "Combat") puis FFI . Il combattit dans le Cantal. Il appartenait au corps franc des transmissions, avec le grade de lieutenant, sous le nom de guerre Zozo.
Selon le SHD de Vincennes qui le désigne sous le nom de Georges, né à Lempdes mais en Haute-Loire, son pseudonyme était René.
Le 9 juillet à l’hôtel Dexpert à Riom-ès-Montagnes, des chefs de la Résistance assistaient à une réunion importante : le commandant René Grégoire "Urbain", chef de l’AS du Cantal, le commandant Chastang, chef responsable de l’arrondissement de Mauriac, le commandant Oswald "Olivier", en mission et Arthur Athènes "Greco", le chef de la Résistance de Riom, Robert Monier. Ils devaient préparer l’entrevue du 13 juillet à La Forestie de Chalvignac destinée à fixer le remaniement de la Région Auvergne. Dans la matinée, la ville est traversée par une colonne allemande qui, venant de la vallée de Brezons (Cantal), se rendait à Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme) où un accrochage important avait opposé occupants et résistants. Martres précise qu’il s’agissait du détachement désigné par les Allemands "groupe Coqui" et qui comprenait le 2è bataillon du 1000è régiment de sécurité (3 ou 4 compagnies), le détachement de reconnaissance 1000 (2 ou 3 compagnies) et 3 compagnies de Volga-Tatars, environ 1200 hommes, mais il n’est pas certain que toutes ces unités aient bien participé à l’action. La Vaissière détaille le drame qui s’est déroulé ce dimanche 9 juillet 1944 : « Leurs voitures étaient alignées devant la porte. L’alerte n’avait pas pu être donnée à temps. Quelques jeunes essayèrent pourtant de fuir avec leurs voitures ; mais les mitrailleuses allemandes entrèrent en action et les voitures durent être abandonnées, tandis que leurs occupants cherchaient à se cacher derrière les maisons ou les talus. Deux d’entre eux, se postant près du transformateur situé au Couderc, eurent le courage de tirer sur les Allemands. L’un, René Laurent, de Lempdes, âgé de 25 ans, fut tué. L’autre, un jeune de la région de Clermont, seulement blessé, put s’enfuir. Quelques minutes plus tard, les voitures qui n’avaient pu échapper sautaient à la dynamite. Cependant la situation des chefs surpris à l’hôtel comportait les plus grands dangers. le commandant René Grégoire (dit Urbain), ingénieur au barrage de Saint-Etienne-Cantalès (Cantal), dont la femme a été depuis déportée en Allemagne, et M. Monier, architecte, chef de la Résistance de Riom, tombèrent sous les balles quelques minutes après être sortis de l’hôtel, sur la pente au sud de Riom. Le premier fut tué sur le coup ; le second ne mourut que le lendemain. En essayant de fuir, ils voulaient surtout mettre à l’abri des papiers qui concernaient la Résistance. »

Il fut tué au lieu-dit "Le Coudert, à Riom-ès-Montagne (Cantal). Sa mort a été considérée comme un crime de guerre, ce qui implique qu’il n’a pas été tué au combat.
Il fut inhumé à Lempdes. Il fut homologué FFI et FFC, reconnu "Mort pour la France".
Une stèle au nom de René Laurent a été érigée à Riom-ès-Montagnes mais avec une date de décès erronée, et prénommé René et non Georges.
Il a un dossier aux archives de la défense à Caen mais prénommé Pierre et dit né le 18 janvier 1910. Son nom figure aussi sur le monument aux Morts à Lempdes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article211599, notice LAURENT Georges, René [pseudonyme dans la résistance : Zozo] par Huguette Juniet, Patrick Bec, version mise en ligne le 9 février 2019, dernière modification le 9 février 2022.

Par Huguette Juniet, Patrick Bec

Stèle en l’hommage de Georges Laurent à Riom-ès-Montagne.
Portrait de Georges Laurent

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 193 : crimes de guerre à Riom-ès-Montagnes .— AVCC : AC 21 P 72320 . Dossier de Pierre(sic) Laurent (non consulté) .— SHD Vincennes : GR 16 P 342568. Dossier de résistant de Georges Laurent (non consulté) .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945 .— Arch. Dép. du Puy-de-Dôme, 2546 W 6987. Dossier de demande de la carte de Combattant volontaire de la Résistance pour Georges Laurent (non consulté) .— Jean Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir. Cantal, 1940-1944, Aurillac, Association des Maquis et Cadets de la Résistance du Cantal, 2007 .— Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Mgr de La Vaissière, Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Imprimerie Clavel, Saint-Flour 1944 .— Archives Départementales 15, 63 (État civil, recensement) .— MémorialGenweb .— Mémoire des Hommes .— Généanet .— État civil Rioms-ès-Montagne.

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