DIEN Louis, Maxime

Par Robert Goujon

Né le 19 novembre 1893 à Macon (Saône-et-Loire), déporté mort le 27 avril 1945 à Witzstock (Allemagne) ; cheminot résistant.

Louis, Maxime Diene est le fils de François Auguste Dien, employé au chemin de fer et de Marguerite Paul. La famille réside au 134 rue Rambuteau de la cité Bourguignonne. à Macon.
Il commença son apprentissage de mécanicien à l’école de Lorient (Morbihan) puis, le 7 novembre 1910, devança l’appel, s’engagea pour 5 ans dans la Marine et est affecté au 3e Dépôt des Équipages. Il fut nommé 1ère classe puis Quartier Maitre sur le « Tourville », le 1er octobre 1913. Le 1er aout 1914, date du début de la Première Guerre mondiale, il fut affecté au 5e dépôt de Toulon et passa successivement sur les torpilleurs Marceau, Cugnot et Bizerte jusqu’en 1919.
Le 17 août 1916 il se maria à Bourg (Ain) avec Marie Joséphine Parpillon (née en1891).
Considéré en campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 30 juin 1919, il est démobilisé et rendu à ses foyers. Il habita 82 rue Jaboulay à Lyon 7e arr.
Comme son père, il entra à la compagnie ferroviaire PLM. Il fut affecté au dépôt de Lyon-Mouche le 30 septembre 1919 et titularisé un an plus tard. Il occupa successivement les postes de chauffeur de route (CFRU), élève mécanicien (ELMEC), mécanicien de route en 1923 (MECRU). Le couple eut une fille, Marguerite Léonie, le 23 mai 1924. La famille était domiciliée à l’école de filles de Sathonay (Rhône).
Il fut ensuite mécanicien de manœuvre en 1926 à Guillotière, employé en 1929 à Lyon-Mouche (EM), employé principal en 1938 (EMP), contrôleur technique adjoint en 1940 (KTAD), contrôleur technique en 1941 (KT) intérimaire traction/sous-chef de dépôt 3e classe en 1942 (INTRA).
Profondément patriote et anti-collaborationniste, Louis Dien fit acte de résistance. Son poste de sous-chef de dépôt lui donnant accès à des informations très précieuses.
Le dépôt SNCF de Lyon Mouche fut l’objet, de juillet à octobre 1943, de nombreux sabotages de locomotives, de transformateurs et d’incendies notamment dans la rotonde. Les polices Allemandes et Françaises étaient sur le qui-vive. Plusieurs descentes eurent lieu dont une avec fouille des placards et plusieurs agents furent arrêtés. Sur une liste de la préfecture, 16 cheminots étaient soupçonnés de sabotage et désignés comme otages. Weisang sous-chef de dépôt fut arrêté le 16 septembre, emprisonné à Montluc et déporté.
Louis Dien fut arrêté le 12 novembre 1943 à son domicile de Sathonay par la police allemande pour « attentats commis sur les machines » et emprisonné au fort Montluc de Lyon.
Déporté dans le camp de transit nazi de Compiègne, il le quitta le 14 décembre 1943 par le convoi I.161 pour être interné au camp de Weimar-Buchenwald. Il y arriva le 16 décembre 1943 avec le matricule 38320 au block 17.
En 1945 lors de l’avancée des troupes alliées, 5000 détenus sont évacués de Buchenwald. Les Allemands craignant la trop forte avancée des Russes, s’orientent en zig-zag vers les troupes Américaines. Les hommes sont affamés et épuisés.
Blessé par un gardien SS par balle au ventre et à la colonne vertébrale le 26 avril 1945, il fut d’abord soigné par le docteur Charretier également déporté. Il fut ensuite évacué pour être hospitalisé. Les Allemands refusèrent de soigner les déportés politiques, il fut donc ramené auprès de ses camarades après un voyage de 50 kilomètres. Il mourut le 27 avril 1945 à Witzstock en Allemagne. Le convoi de détenus connut la libération le 4 mai 45 par les troupes américaines.
Louis Dien obtint la mention « Mort pour la France », apposée sur son acte de décès le 10 février 1948. Sa mémoire est honorée sur deux plaques commémoratives au dépôt SNCF de Lyon-Mouche, sur la stèle régionale SNCF de Lyon (ex-4ème arrondissement du réseau Sud-Est), porte Saône de la gare de Lyon Perrache, sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative de la mairie de Sathonay-Camp.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article211637, notice DIEN Louis, Maxime par Robert Goujon, version mise en ligne le 10 février 2019, dernière modification le 10 février 2019.

Par Robert Goujon

Plaque commémorative des cheminots déportés du dépôt SNCF de Lyon-Mouche

SOURCES : Dossier DAVCC de Caen (Cote AC 21 P) SHD GR 16 P 185034. — Archives historiques SNCF du Mans -118LM109-001 **Site internet Rail et Mémoire **Livre Mémorial des Déportés de France F.M.D. **SNCF 118LM108-001 **Mémoire de la Déportation de l’Ain **Livre de Jean Nallit « Renseignements et faux papier, mon parcours de résistant de Lyon au camp de Buchenwald ».

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