GUÉRIN Alexis

Alexis Guérin était le fils de Benoît Guérin et de Lucie Chamberaud. Marié le 13 août 1932 à Saint Fons (Rhône) avec Marcelle Thérèse Brizet, le couple est sans enfant et habite 256 rue Du Guesclin à Lyon 3e arr.
Le 12 mai 1937 il fut embauché à la compagnie ferroviaire PLM au dépôt de Lyon Mouche et commissionné en mars 1938 dans l’entreprise qui était devenue la SNCF. Il occupa le poste de chauffeur de route.
Adhèrent à la CGT clandestine avec Juvanon, Chastan et les militants du dépôt de Lyon-Mouche, il fit acte de résistance, contre les occupants nazis et le régime collaborationniste de Vichy. Recruté par Émile Juvanon, il agit dans une unité des groupes francs (GF), 5e Bureau de l‘Armée Secrète (AS) du mouvement Libération Sud. Les groupes francs marquèrent la Résistance lyonnaise et régionale, notamment par la libération de [Raymond Aubrac-<10384], George Besson et 14 résistants en attaquant un fourgon cellulaire de la Gestapo le 21 octobre 43. Opération dite du « boulevard des hirondelles ».
De nombreux cheminots vont œuvrer dans les GF sous l’impulsion de Roger Bréchan agent du dépôt SNCF de Lyon-Vaise avec Chifflot et Duthy. Paupier de Saint-Priest, Besson de Lyon Guillotière, De Filippis, Philipo de Vénissieux, Juvanon, Bouit, Bonnefoy, Audoux de Lyon Mouche, Vignal d’Oullins etc.
De juillet à novembre 1943 de nombreux sabotages et incendies eurent lieu au dépôt des machines de Lyon-Mouche. Les polices françaises et allemandes mènèrent des enquêtes. Louis Dien et Weisang furent arrêtés, emprisonnés et déportés vers les camps de la mort. Dien ne reviendra pas. Seize agents du dépôt sont mis sur une liste d’otages c’est-à-dire avec le risque permanent d’être arrêtés, voir déportés ou fusillés. Chastan et Fouard, militants de la CGT illégale, sont appréhendés ainsi que d’autres agents du dépôt.
Alexis Guérin et Robert Audoux sont sur la liste des otages. Au vu de leur implication dans les diverses actions des GF et des sabotages du dépôt, ils quittent leurs postes. À noter la complicité et très probablement l’amitié avec Robert Audoux. Ils appartiennent tous les deux à la CGT clandestine, œuvrent dans le même groupe de résistance, travaillent dans le même dépôt (Lyon-Mouche) ont sensiblement le même âge et sont voisins à la rue Dugesclin (256 et 258).
Détaché à Paris, Alexis Guérin fit partie des équipes nationales avec Roger Bréchan, consolidées un peu plus tard par Robert Audoux.
Arrêté le 3 mai 44 comme faisant partie d’un groupe de Résistance, il est incarcéré à Fresnes par les services de la préfecture de police de la Seine pour activité « communo-terroriste ». Roger Bréchan fut arrêté à Paris deux jours plus tard, le 5 mai.
Déporté en Allemagne au départ de la gare de Pantin le 15 août 1944 pour Buchenwald, Alexis Guérin fut ensuite dirigé le 3 septembre 1944 sur Dora avec le matricule 77894.

Il mourut le 31 décembre 1944 à Ellrich (Allemagne) à l’âge de 37 ans. Alexis Guérin est cité « Mort pour la France » le 14 août 1948 et « Mort en Déportation ». Sa mémoire est honorée sur la plaque commémorative des déportés et sur la plaque des cheminots morts pour la France du dépôt SNCF de Lyon-Mouche ainsi que sur la stèle régionale SNCF de Lyon (ex-4ème arrondissement du réseau Sud-Est), porte Saône de la gare de Lyon Perrache. Il est homologué par le Ministère de la Défense, FFI et Déporté Interné Résistant (DIR).