CRUCY François [ROUSSELOT Maurice, François, Marie, dit]

Par Jacques Girault

Né le 4 avril 1875 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort le 26 juillet 1958 à Nice (Alpes-Maritimes) ; journaliste ; militant socialiste ; membre du cabinet du premier gouvernement Léon Blum du Front populaire ; directeur de l’AFP à la Libération.

Fils d’un banquier, François Rousselot dit Crucy, journaliste, débuta à l’Aurore à la fin du siècle aux côtés de Clemenceau. Il était journaliste à l’Humanité, au printemps 1919. Il participa comme journaliste au congrès de Tours et en fit un compte rendu dans l’hebdomadaire Floréal. Il passa ensuite à L’Œuvre et au Petit Parisien. Il collaborait aussi à divers journaux, dont, l’École libératrice, périodique du Syndicat des instituteurs. Il y assurait notamment la chronique des comptes rendus de livres en 1936-1937. Il écrivait aussi dans le Populaire, la revue Europe. Il publia plusieurs ouvrages dont Brantôme en 1934.
Non-électeur à Saint-Raphaël (Var), François Crucy qui possédait une villa à Boulouris, militait à la section socialiste SFIO. Sa position entre la majorité fédérale qui suivait Renaudel et ses amis de la minorité était peu conciliatrice. Lors du congrès fédéral en juin 1933, il proposa une motion qui demandait une sanction contre les indisciplinés. Il fut délégué au congrès national de Paris en juillet 1933. Après la scission, il participa au congrès de la Fédération socialiste SFIO le 3 décembre 1933 et fut désigné à la commission de propagande. Membre du comité fédéral, le 14 janvier 1934, il fut chargé d’animer la commission d’études pour la création d’un organe fédéral. Dans les meetings communs avec le Parti communiste de l’été 1934, il représenta souvent ses camarades.
Parallèlement, Crucy participa aux travaux du groupe « Révolution constructive ». Sous le premier gouvernement Blum, il devint chef du service de l’information de la présidence du Conseil (juin 1936 à décembre 1937). Directeur général de l’Agence radio, y fit entrer Pierre Brossolette. En opposition avec la politique de Georges Bonnet, ils quittèrent l’Agence radio le 31 décembre 1938.
Avec Amédée Dunois, Crucy lança le 1er janvier 1940, un organe bimensuel de combat, La Guerre et la Paix, qui connut au moins neuf numéros, et dans lequel il situait, selon un titre qui vaut pour tous ses articles, « le socialisme dans "cette" guerre ».
En 1940-1941, les deux hommes se retrouvaient souvent. Au printemps 1941, Crucy traversa clandestinement la ligne de démarcation, regagna le Var, où il entreprit la diffusion de journaux clandestins avec Jean Charlot. André Philip vint nouer des contacts avec le petit groupe pour accélérer son agrégation. Puis, il fut recruté par Brossolette pour appartenir au réseau Phratrie et participa aussi au sous-réseau Tartane-Massena (pseudonyme Lamartine). Tout en poursuivant son action dans son réseau jusqu’au début 1944, il fut désigné pour prendre la direction générale de l’Agence française d’information, chargée de succéder à l’agence Havas. Il fut arrêté en juillet 1944.
Revenu à Saint-Raphaël, Crucy fut candidat aux élections municipales complémentaires, le 20 mars 1938, sur la liste socialiste d’intérêt local.
À la Libération, Crucy siégea à la délégation municipale de la ville à partir du 31 août 1944. Après avoir été directeur général de l’agence France-Presse d’avril à décembre 1945 (il aurait été mis à l’écart par les gaullistes ayant déplu au cabinet du général selon une note des Archives de Gilles Martinet, MR1, dossier 6), il devint, en 1945-1946, rédacteur en chef du quotidien varois fondé par le Parti socialiste SFIO, République. Marié à Saint-Raphaël en septembre 1942, il se remaria à Cannes (Alpes-Maritimes) en mai 1948.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21170, notice CRUCY François [ROUSSELOT Maurice, François, Marie, dit] par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 16 juin 2019.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F7/12992 ; 72 AJ 70, témoignage de juin 1949, archives IHTP. — Arch. Dép. Indre-et-Loire, 1 M. — Arch. Dép. Var, 2 M 7.353, 4 M 59.2. — Arch. Com. Saint-Raphaël. — Arch. J. Charlot (CRHMSS). — G. Lefranc, Essais sur les problèmes socialistes et syndicaux, Payot, 1970. — Yvonne Sadoul, Tels qu’en mon souvenir, Grasset, 1978. — Notes de Gilles Morin.— Le Journaliste, SNJ, publié à l’occasion du 100e congrès national, Paris 17-18-19 octobre 2018 : "Un siècle de combats". — Christian Delporte, 100 ans de journalisme, une histoire du SNJ, op. cit.

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