Par Jean-Sébastien Chorin
Né le 18 septembre 1919 à Lublin (Pologne), de nationalité polonaise, blessé au cours d’une action résistante le 17 août 1944 à Lyon (Rhône), cours Richard Vitton (IIIe arr.), puis mort à l’hôpital Édouard Herriot (Lyon, IIIe arr.) le même jour ; manœuvre ; franc-tireur et partisan de la Main d’œuvre immigrée (FTP-MOI) du bataillon Carmagnole.
Waclaw Wojcik était le fils de Juljan et de Kasarzyna Gawinek. Il avait un frère, Karol Wojcik, né le 21 août 1922 à Lublin (Pologne). Les Wojcik partirent de Pologne et s’installèrent en France au milieu des années 1920. Ils résidèrent à Merkwiller-Pechelbronn (Bas-Rhin) puis à Commentry (Allier), 97 cité des Brûlés. A la fin des années 1920, ils arrivèrent dans le Rhône. Ils demeurèrent à Sourcieux-les-Mines et à Saint-Pierre-la-Palud (à Bélichon puis 14 cité Bibost). Juljan Wojcik était ouvrier aux mines. Dans le Rhône, il travailla à Saint-Bel. Dans les années 1930, il adopta la petite polonaise Anna Pultorak, née le 15 février 1930 à Nancy.
En 1936, Waclaw Wojcik était apprenti charcutier au chômage. En 1940, il fut mobilisé dans l’armée polonaise. Vers le mois d’août, après sa démobilisation, il revint en France et vécut un temps à la charge de son père. En 1944, il demeurait à Saint-Pierre-la-Palud et exerçait la profession de manœuvre. Il était marié à Marie, Hélène Lanz.
Il intégra les Francs-tireurs et partisans de la Main d’œuvre immigrée (FTP-MOI) du bataillon Carmagnole en passant vraisemblablement au maquis de la Croix du Ban, comme d’autres jeunes Polonais de Saint-Pierre-la-Palud. Il prit le pseudonyme de Valentin.
Le 17 août 1944, Waclaw Wojcik participa à une « patrouille de désarmement » avec dix autres FTP-MOI. Vers 15h30, les onze résistants s’attaquèrent à un gardien de la paix en faction devant les Grandes Caves de Lyon, 34 avenue Lacassagne (IIIe arr.). Ils récupérèrent son arme et quittèrent les lieux dans une camionnette. L’officier de permanence, alerté, envoya des renforts qui rattrapèrent la camionnette à l’angle du cours Richard Vitton (IIIe arr.) et de la route de Genas. Après un échange de coups de feu, vers 15h45, les deux FTP-MOI Max Rosen (alias Maurice Rabier) et Thomas Leone furent tués au niveau du 100 cours Richard Vitton. Waclaw Wojcik (alias Jean Cambrer), et un policier furent blessés. Waclaw Wojcik fut conduit à l’hôpital Édouard Herriot où il décéda à 23h30 des suites de ses blessures.
Son acte de décès fut d’abord dressé sous sa fausse identité (Jean Cambrer) puis rectifié.
Il fut homologué sergent FFI et reconnu Mort pour la France. Son nom apparaît sur le monument aux morts de Saint-Pierre-la-Palud et sur la plaque commémorative « La ville de Vénissieux en hommage aux combattants F.T.P-M.O.I du bataillon Carmagnole-Liberté, aux Juifs, aux immigrés, aux Français tombés pour la France et pour nos libertés ».
En septembre 1949, Julian et Kasarzyna Wojcik retournèrent définitivement en Pologne.
Par Jean-Sébastien Chorin
SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 45W50, 31J6, 6M696, 829W36.— Arch. Mun. Lyon, acte de décès 2328 (IIIe arr.).— Paul Garcin, Interdit par la censure, 1942-1944, 1944.— Francs-tireurs et partisans de la Main d’œuvre immigrée, FTP-MOI zone sud, communiqués militaires, septembre 1943 à septembre 1944, s.d.— Amicale des anciens Francs-tireurs et partisans de la main d’œuvre immigrée (FTP-MOI), Région Rhône-Alpes, Carmagnole Liberté, 1995.— Site Internet Geneanet.— Mémorial Genweb.