DOUTRE Charles, Simon

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Né le 18 juin 1926 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; menuisier ; victime civile.

Menuiserie Martial Doutre, Oradour-sur-Glane
Menuiserie Martial Doutre, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga

Charles Doutre était le fils de Martial* (né le 31 mai 1893, à Oradour-sur-Glane), menuisier, et de son épouse Catherine – dite Marguerite née Lavérine* (née le 23 avril 1891, à Oradour-sur-Glane), fille de Jean Alexandre Laverine et de son épouse Marie née Cheyrou*. Ses parents s’étaient mariés le 28 avril 1917 à Oradour-sur-Glane. 
Il était issu d’une fratrie de trois enfants, Marie Marthe Aline (née le 2 septembre 1918, à Oradour-sur-Glane), épouse de René Rambert et parents de Josiane*, et Paul Alexandre Jacques Hubert (né le 17 octobre 1923, à Oradour-sur-Glane) [survivant, ayant pu s’enfuir].
Il était domicilié avec sa famille et sa grand-mère au Bourg d’Oradour-sur-Glane, où il travaillait avec son père qui tenait une menuiserie.
« J’ai vu de ma fenêtre, abrité derrière mes persiennes, mes parents se diriger vers le Champ de Foire. Je me suis alors réfugié dans l’atelier, situé derrière ma maison. Celle-ci ayant été atteinte par l’incendie, j’ai tenté de sortir de ma cachette pour essayer de sauver quelques objets et papiers auxquels je tenais. Des soldats allemands m’aperçurent et m’obligèrent, sous la menace de leurs armes, à regagner ma retraite. Ils montèrent alors la garde devant la porte, pour m’empêcher de fuir. Voyant que les flammes menaçaient la pièce dans laquelle je me trouvais, je réussis à tromper la surveillance dont j’étais l’objet, et m’échapper dans le jardin, où je me dissimulais dans un carré de légumes. Soudain, la toiture s’étant effondrée, les Allemands m’ont cru mort et sont partis. En quittant leur faction, ils passèrent près de moi, et j’entendais l’un d’eux dire : ’’Kapout !’’. »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé avec son père dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Sa mère, sa grand-mère et sa nièce furent brûlées dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Charles Doutre obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Après la tragédie, son frère Paul quittera la région pour prendre le maquis. Après-guerre, il reviendra à Oradour-sur-Glane où il reprendra la menuiserie familiale. Le 20 avril 1946 à Limoges, il épousera le 20 avril 1946 à Limoges, Angèle Leboutet. Il témoignera au procès de Bordeaux en 1953. Il décède le 10 octobre 2013 à Saint-Junien. Sa sœur divorcera le 3 juillet 1946, et épousera en secondes noces le 24 février 1951 à Limoges, Marcel Joseph Perney.
Voir Oradour-sur-Glane

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article211844, notice DOUTRE Charles, Simon par Dominique Tantin, Isabel Val Viga, version mise en ligne le 13 février 2019, dernière modification le 16 décembre 2019.

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Menuiserie Martial Doutre, Oradour-sur-Glane
Menuiserie Martial Doutre, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Menuiserie Martial Doutre, Oradour-sur-Glane
Menuiserie Martial Doutre, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Louys Riclafe et Henri Demay, Paroles de miraculés, témoignage de Paul Doutre, éditions L’Harmattan (p93-94). — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements.

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