CUEFF Paulette, France [épouse ANGLADE]

Par Éric Belouet

Née le 17 septembre 1939 à Clairac (Lot-et-Garonne) ; aide-comptable, secrétaire aux Éditions ouvrières, responsable d’un institut de formation, puis directrice d’un centre social ; militante jociste du Tarn-et-Garonne, permanente de la JOCF (1961-1965) ; militante de la CSF en Seine-Saint-Denis puis en Haute-Garonne, déléguée nationale ; militante du PS (depuis 1985) ; membre de l’ACO (depuis 1966) ; conseillère municipale de Cugnaux (1983-1995).

Fille d’Yves Cueff et d’Yvonne née Fer, ouvriers agricoles domiciliés dans le Lot-et-Garonne, sans engagements militants, Paulette Cueff, dont la mère était croyante pratiquante, était la troisième de quatre enfants (deux sœurs et un frère). Elle fréquenta l’école primaire de Villaudric (Haute-Garonne), puis entra en 1953 au collège technique de Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) dont elle sortit en 1957 avec un CAP d’employée de bureau et un CAP d’aide-comptable. Elle commença alors à travailler à Montauban (Tarn-et-Garonne) comme employée de bureau, d’abord aux établissements Lafforgue, entreprise de récupération, jusqu’en 1960, puis au Centre de gestion rurale jusqu’en septembre 1961.

Paulette Cueff avait adhéré à la JOCF à Montauban. Militante locale, elle intégra ensuite l’équipe de la fédération du Tarn-et-Garonne. Sollicitée pour devenir permanente de la JOCF, elle prit ses nouvelles fonctions le 1er octobre 1961 pour le secteur Sud-Ouest au sein duquel elle avait la responsabilité de cinq départements : Tarn-et-Garonne, Tarn, Aveyron, Lot et Lozère. Les autres permanentes de l’équipe du secteur étaient alors Juliette Amalric, Michelle Caliot, Marie-Paule Chauviére et Suzanne Faurie. Lors de la grève des mineurs de mars-avril 1963, elle suivit de près le conflit à Decazeville (Aveyron). Sur le plan national, elle fut rattachée à la branche des « 12-14 ans » et devint responsable nationale de cette branche en 1963, en remplacement de Jeannette Chataigné, tout en conservant ses responsabilités dans le secteur Sud-Ouest. Elle participa également à la rédaction de la publication jociste Vivre. Son mandat de permanente prenant fin, elle quitta la JOCF en juin 1965.

Après son départ du mouvement jociste, Paulette Cueff resta en région parisienne et travailla comme secrétaire aux Éditions ouvrières. Elle quitta cet emploi et se maria en mai 1966 à Moissac avec Michel Anglade, ancien permanent jociste et directeur du Centre de formation et d’échanges internationaux (CFEI) créé par la JOC et la JOCF en 1960 à Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne) où le couple s’installa ; trois enfants naquirent de cette union (Philippe en 1968, Magali en 1970, Mathieu en 1975). De février 1967 jusqu’à la naissance de son premier enfant, elle travailla comme aide comptable chez Vulcain, puis mit sa vie professionnelle entre parenthèses pendant vingt ans pour se consacrer à l’éducation de ses enfants et au militantisme associatif. La famille était arrivée en 1967 dans une cité HLM de Gagny (Seine-Saint-Denis) et Paulette Anglade y créa une section de la Confédération syndicale des familles (CSF).

En 1970, Michel Anglade fut réintégré à l’EDF où il travaillait avant de devenir permanent jociste. Il fut muté à Toulouse (Haute-Garonne) et la famille vécut à Cugnaux, dans une cité HLM de 450 familles, nouvellement construite dans le quartier du Vivier. Là encore, Paulette Anglade lança une action « logement, cadre de vie, environnement » avec les habitants et développa une section CSF. De nombreuses activités furent ainsi mises en place : soutien scolaire, gymnastique, couture... Quelques années plus tard, la question de l’école étant devenue une préoccupation importante pour de nombreux habitants du quartier, un secteur « éducation » vit le jour au sein de la CSF sur le plan local et départemental, en lien avec l’échelon national. Dans ce cadre, Paulette Anglade participa régulièrement au conseil de l’Union départementale CSF de Haute-Garonne et devint déléguée nationale de ce mouvement au début des années 1980.

À la recherche d’une nouvelle orientation professionnelle à partir de 1983, Paulette Anglade reprit des études au CNAM et, à l’issue de cette « formation très riche avec des étudiants et des professionnels plus jeunes », elle obtint en 1985 le diplôme d’État relatif aux fonctions d’animation (DEFA). Elle fut alors salariée par la CSF à temps partiel avec la responsabilité de l’Institut de formation, d’études et de documentation pour la région Midi-Pyrénées. En 1995, elle fut à l’origine, avec la CSF, de la création dans le quartier du Vivier du Centre social Pyrénées (centre social associatif et organisme de formation orienté vers la lutte contre l’illettrisme) dont elle fut la directrice jusqu’à son départ à la retraite en septembre 1999.

À partir de 1983, le militantisme associatif de Paulette Anglade s’était également doublé d’un engagement politique au niveau de sa commune. Candidate aux élections municipales de 1983 sur la liste de gauche (PS-PCF-militants associatifs) qui l’emporta, elle devint conseillère municipale et adhéra au Parti socialiste deux ans plus tard. De nouveau candidate en 1989 sur une liste de même sensibilité, elle fit un nouveau mandat de conseillère, mais cette fois dans l’opposition municipale, le RPR ayant remporté la mairie. À partir des élections municipales suivantes, elle décida de ne plus être candidate.

Toujours domiciliée à Cugnaux en 2008, Paulette Anglade poursuit son militantisme politique au sein du PS et son engagement associatif. Elle avait participé à un groupe d’ACO avec son mari après leur mariage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21186, notice CUEFF Paulette, France [épouse ANGLADE] par Éric Belouet, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 11 décembre 2008.

Par Éric Belouet

SOURCES : Arch. JOCF (Arch. Dép. Hauts-de-Seine), dossier de permanente ; comptes rendus des conseils nationaux de la JOCF. — Notice DBMOMS 1 de Michel Anglade, par Éric Belouet. — Témoignage de l’intéressée, 30 mars et 10 avril 2008.

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