THOMASSIN Gaston, Paul [pseudonyme dans la résistance : Marius]

Par Patrick Bec

Né le 23 décembre 1921 à Mirecourt (Vosges), fusillé le 13 août 1944 à Saint-Flour (Cantal), au pont de Freyssinet ; gendarme ; résistant au sein des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Gaston Paul Thomassin était le fils de Marcel, François Thomassin, fils d’un luthier de Mirecourt, marié à Gugney (Vosges) le 8 janvier 1921 avec Alice, Marie, Julia Cunin. Il s’était marié à Aurillac le 14 avril 1943 avec Marie, Emilienne Bancarel, fille d’un mécanicien de la SNCF. Gendarme à Salers (Cantal), il faisait partie, sous le nom de guerre Marius, de la Compagnie de FFI qui s’était établie autour du Col de Néronne, sur les communes du Falgoux et Saint-Paul de Salers (Cantal).
Depuis le 1er août 1944 le commandement allemand dans le Massif Central connaît de sérieux ennuis avec les volontaires de l’est. Les Azerbaïdjanais qui avaient accompagné la colonne Jesser, sont retirés et envoyés à Mende. Eugène Martres raconte :« Ils quittèrent le Puy-de-Dôme le 6 août ; ils étaient en marche vers St-Flour via Massiac le 7 août lorsqu’ils tombèrent dans une embuscade tendue sur la nationale 9, entre Lanau et le Babory. Un petit groupe de FFI du groupe Merla (Alllard) dirigé par le gendarme Thomassin attendait là une colonne allemande annoncée venant de St-Flour ; ce sont les Azerbaïdjanais venant de Lempdes qui se présentèrent. Thomassin et ses camarades attaquèrent au fusil-mitrailleur. Un habitant d’un village voisin témoigne qu’il vit de son grenier les Allemands charger des morts dans un camion et des blessés dans deux ambulances ; on retrouva sur les lieux 40 ampoules antitétaniques. Une dizaine de tués selon Fayard, 1 mort et 9 blessés selon Brodowski. Un FFI fut tué ou fusillé (Florin) ; les autres se retirèrent. C’est alors que Thomassin fut pris. Dans l’après-midi du même jour, la colonne allemande captura deux autres FFI (du groupe Allard) et les fusilla à la sortie sud de Massiac, route de St-Flour (Serre-Coudert). L’ennemi apprit la présence de la 3è section de la compagnie Bertrand du groupe Fayard au nord de Massiac, entre Bussac et Chabannes. Dans la nuit du 7 au 8 août 1944 la colonne allemande s’y rendit. La section, qui se gardait, put se replier après une fusillade mais laissa un prisonnier (Carbonnel). Les germano-azerbaïdjanais gagnèrent St-Flour le 8 août avec leurs deux prisonniers (Thomassin - Carbonnel). Le 9 août les premiers éléments azerbaïdjanais continuèrent leur marche vers le sud : ils se heurtèrent près de Garabit à un groupe FFI (du maquis Revanche) commandé par Crevon (Pasteur) sans perte de part et d’autre -semble-t-il -. Le 11 août 1944 le gros de la colonne allemande quitta St-Flour pour Mende après avoir fusillé au pont de Freyssinet deux FFI arrêtés vers Massiac (Thomassin et un inconnu non identifié : Carbonnel ou un israëlite) ».
Les corps de ces deux résistants ont été trouvés le 13 août vers 16 heures dans le bois de Freyssinet. Une description précise en est faite dans le registre de l’état civil de Saint-Flour. Gaston, Paul Thomassin a ainsi pu être identifié (cheveux longs, blond foncé, ondulés et rejetés en arrière, blouson kaki avec ruban tricolore sur la patte d’épaule droite (...), alliance, chevalière avec blason de la ville de Nevers). Son compagnon anonyme ne semble pas être Carbonnel et la mention "circoncis" confirmerait qu’il s’agissait bien d’un "israëlite".
La mention "Mort pour la France" est portée sur l’acte de décès. Gaston, Paul Thomassin avait 23 ans.
Son nom est gravé sur la plaque commémorative du Col de Néronne, commune de St-Paul de Salers (Cantal), apposée en bordure de la D 680 avec une liste de 18 maquisards morts pour la France. Il est inscrit également sur les monuments aux Morts de Mirecourt (Vosges), Salers, Mauriac (Cantal) et sur l’une des deux stèles commémorative du Pont de Freyssinet à Saint-Flour.
Il n’a pas de dossier de résistant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article211901, notice THOMASSIN Gaston, Paul [pseudonyme dans la résistance : Marius] par Patrick Bec, version mise en ligne le 17 février 2019, dernière modification le 27 février 2022.

Par Patrick Bec

SOURCES : AVCC, dossier Gaston Paul Thomassin : AC 21 P 163479 (non consulté) .— Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007. — Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Manuel Rispal, Les chemins de la victoire, Auvergne 1945, hors-série La Montagne, pp. 76, 77 .— État civil (AD 15). — MémorialGenWeb

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