REY Marcel, Claudius [pseudonyme dans la résistance : Marceau]

Par Vanessa Michel

Né le 11 novembre 1921 à Saint-Étienne (Loire), fusillé par les GMR le 23 mars 1944 à Riom (Puy-de-Dôme) ; boucher puis tourneur sur métaux ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP), camp Wodli.

Fils naturel de Marie Augustine Rey, Marcel Rey, célibataire, était domicilié à Chambon-Feugerolles (Loire), mentionné comme boucher puis tourneur sur métaux et engagé volontaire en 1941.
Interné au centre de séjour surveillé (CSS) de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) en janvier 1943, il semble être libéré le mois suivant. Il entra au camp FTP Wodli (Haute-Loire), en équipes spéciales (ES). Il fut d’abord nommé chef de groupe, puis chef de détachement et enfin lieutenant en octobre 1943. Ce même mois, il participa au succès de la seconde évasion de la prison du Puy où 79 condamnés ou prisonniers politiques purent rejoindre les maquis.
Son dossier d’homologation le rattache uniquement au camp Wodli (du 8 avril 1943 au 18 février 1944). Or Rey, alias Marceau était devenu membre de l’équipe spéciale de Clermont-Ferrand. Il a participé à plusieurs de ses opérations, notamment à la plus connue : le Milliard de la Banque de France, où le groupe de FTP a récupéré, dans un wagon au départ de Clermont-Ferrand, plus d’un milliard de francs, le 9 février 1944.
Cinq jours plus tard la police, aidée de miliciens, tenta de contrôler dans un bar des acteurs du Milliard. La vérification aboutit aux décès des inspecteurs Brunet et Desfretières. Marceau parvint à s’échapper, tout comme son camarade Pabeuf Walewski.
Blessé, il se cacha chez une connaissance mais fut arrêté quelques jours plus tard (le 18 ou le 19 selon les sources), puis transféré à l’Hôtel-Dieu. Le professeur Belloc et le docteur fric furent appréhendés quelques jours après, par les services de la police de sûreté ; le premier pour avoir hébergé Rey, le second pour lui avoir donné des soins, sans avoir par la suite prévenu les services de police.
Les autorités attendaient de le soigner, ce qui explique qu’il n’ait pas comparu devant la cour martiale française de Riom le 2 mars, en même temps que ses camarades de lutte, Eugène Rougier (29 ans), Albert Chollet (33 ans) et Fernand Claverie, Tadeusz Walewski.
Le 23 mars 1944, Marcel Rey a été transféré à Riom pour comparaître devant la cour martiale française - en raison des éliminations opérées par l’équipe spéciale de Clermont sur le milicien Gouillardon et le gendarme Coissard. Condamné à mort, il fut fusillé le jour-même par des GMR. Il avait 22 ans.
Mort pour la France, Marceau est homologué lieutenant FFI et DIR.
Son nom figure sur le Monument aux Morts de Riom et sur la plaque commémorative de l’ancienne maison centrale de Riom, aux côtés de ceux des patriotes fusillés dans ce lieu (Rougier, Claverie, Chollet et Walewski –participants du Milliard, ainsi que Bouriez, Lashermes et Grail, fusillés le 5 avril 1944).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article212032, notice REY Marcel, Claudius [pseudonyme dans la résistance : Marceau] par Vanessa Michel, version mise en ligne le 16 février 2019, dernière modification le 21 février 2022.

Par Vanessa Michel

Sources : SHD Vincennes : GR 16 P 507584, dossier résistant Marcel Rey. — AVCC Caen : AC 21 P 647451, dossier Marcel Rey (nc). —Vanessa Michel, Le Milliard de la Banque de France, Clermont-Ferrand - 9 février 1944, Clermont-Ferrand, éditions Ôtrement, 2019, 229 p. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, fiche des arrestations par les autorités allemandes en 1944. — MémorialGenweb. — État civil Riom.

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