BESSIERE Hortense, Marie, Rosalie

Hortense Bessière était la fille de Léon Bessière, cultivateur du Peuch, commune de St-Martial (Cantal) et de Rosalie Gras. Elle était veuve de Auguste, Guillaume Charreire, cultivateur de Saint-Juéry (Lozère) avec qui elle s’était mariée à St-Martial le 25 mai 1890. Elle était veuve, d’un second mariage à Chaudes-Aigues le 20 janvier 1897 avec Guillaume Moisset, cultivateur au Vialard de Chaudes-Aigues. Elle était cultivatrice au Glézial de Chaudes-Aigues. Elle avait au moins un fils, Eugène Moisset, né en 1904, également cultivateur au Glézial. C’est lui qui signe comme témoin l’acte de décès où elle est déclarée décédée "accidentellement en son domicile".
Au lendemain de la dispersion du Mont-Mouchet (10 et 11 juin 1944), les troupes allemandes savaient que des maquisards s’étaient enfuis vers le sud et l’est. Dès le 16 juin le nouveau rassemblement est localisé ; Eugène Martres lit dans le journal de von Brodowski : "vastes concentrations de terroristes vers Chaudes-Aigues". Le mardi 20 juin 1944, une colonne allemande marcha sur Chaudes-Aigues. « Vers 8h 30 - 9h, elle fut arrêtée au Pont Rouge, à 8 km au sud de Chaudes-Aigues par un important barrage de résistants qui verrouillait la zone FFI vers le sud. Ce barrage était gardé ce jour là par la 1ère section de la 8e cie (18 hommes - lieutenant Brihat). Le reste de la 8e cie se trouvait à 1,5 km au nord, près du bois de Védrines. Dans ce bois et aux environs s’étaient établis le maquis Aubrac, le groupe Laurent et la 33e cie. Dès le début du combat un agent de liaison a couru au bois de Védrines alerter les différents groupes. La 8e cie a tenté de s’avancer du bois de Védrines vers le Pont Rouge. Quelques hommes participèrent à l’engagement le long de la route mais le gros de la compagnie, sous l’intensité du tir, se replia. Le maquis Aubrac continua aussi la lutte entre le Pont Rouge et le bois de Védrines ; il y eut 2 tués : le lieutenant Vimard et Hertenstein. Le combat dans ce secteur se prolongea sporadiquement (Monod y fut tué). La colonne allemande continua sa marche vers le nord, vers Chaudes-Aigues tandis que quelques résistants tiraient depuis les bois et les genêts environnants ; au début de l’après-midi de ce 20 juin une mitrailleuse tirait encore dans le bois de Védrines. (...) Dans la soirée, un à un, ces groupes, morceaux de compagnies ou éléments mêlés de plusieurs compagnies, décrochèrent pour tenter d’échapper à l’encerclement et à la destruction. Des blessés se réfugièrent dans les granges, derrière les haies. Les habitants des villages et des hameaux avaient fui et se terraient au fond des bois. (...) Lorsque la nuit du mardi 20 juin tomba, les combats dans ce secteur étaient achevés. Plus de 40 morts (dont un ou deux habitants) s’éparpillaient au nord de Saint-Juéry, à l’est de Deux-Verges, à Laborie, Lacombe, Anterrieux, Pradels, Vieille et Ladignac. » (Martres)
Hortense Bessière a été abattue par les Allemands le 20 juin 1944 alors qu’elle courait au secours de son fils, dans le bois de Védrines. Elle avait 75 ans.
La mention "Mort pour la France" est portée sur son acte de décès.