CHARPILLE Marius, Lucien [pseudonyme dans la résistance : Coco]

Par Patrick Bec

Né le 13 août 1899 à Corent (Puy-de-Dôme), mort au combat le 20 juin 1944 à Ladignac, commune de Chaudes-Aigues (Cantal) ; ouvrier Bergougnan ; membre de la CGT ; résistant au sein des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Marius, Lucien Charpille était le fils de Guillaume Charpille, maçon marié le 17 avril 1894 à Corent avec Eugénie Geille, domestique. Incorporé comme soldat au 98e RI le 20 avril 1918, il a participé à la campagne contre l’Allemagne jusqu’au 23 octobre 1919. Le 17 avril 1925 il s’était marié aux Ancizes (Puy-de-Dôme) avec Eugénie Andrieux. Adhérent du Syndicat CGT des Produits chimiques, il était caoutchoutier employé à l’usine Bergougnan à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), ville où il demeurait 30 rue Saint-Dominique en 1944.
Il faisait partie, sous le nom de guerre Coco, de la 2ème section, 1er groupe de la 7ème Compagnie de FFI.
Au lendemain de la dispersion du Mont-Mouchet (10 et 11 juin 1944), les troupes allemandes savaient que des maquisards s’étaient enfuis vers le sud et l’est. Dès le 16 juin le nouveau rassemblement est localisé ; Eugène Martres lit dans le journal de von Brodowski : "vastes concentrations de terroristes vers Chaudes-Aigues".
Mme Siquier, institutrice à Anterrieux fait le récit de la journée du 20 juin 1944 : « Malgré les précautions prises (destruction de ponts et de morceaux de route), les Allemands font leur apparition, terriblement armés avec une vingtaine d’autos blindées, des mitrailleuses, des canons. Devant cette attaque inopinée, l’état-major décida de replier ses troupes aux Bruyères afin de permettre au gros des forces de St-Martial soit de résister, soit de se replier. La bataille sur Anterrieux se trouva donc simplifiée puisque seuls quelques FFI résistèrent. Les Allemands attaquèrent avec un canon posté à la Barre de Fer (croisement de la route de Saint-Urcize et de Fournels) qui domine Anterrieux. Ils visaient le clocher de l’église croyant atteindre ainsi le poste d’observation. Ils tiraient aussi sur La Combe, route de repli sur St-Martial des FFI. »
D’après Mgr de La Vaissière, le but des Allemands était de détruire les camions de la Résistance qui stationnaient près de l’église, et de tuer les hommes qui pouvaient être cachés dans les maisons environnantes ou dans les replis de terrain. Quarante jeunes devaient périr dans ce combat. Ils furent ensevelis à l’endroit où ils tombèrent. La plupart d’entre eux étaient de la région de Clermont-Ferrand.
« Lorsque la nuit du mardi 20 juin tomba, les combats dans ce secteur étaient achevés. Plus de 40 morts (dont un ou deux habitants) s’éparpillaient au nord de Saint-Juéry, à l’est de Deux-Verges, à Laborie, Lacombe, Anterrieux, Pradels, Vieille et Ladignac. Parmi ces tués, une trentaine de la 7e cie de Pradels. » (Martres)
Marius, Lucien Charpille a été tué à Ladignac, le 20 juin 1944. Selon le travail de Jean Favier sur la 7ème Compagnie, il a été tué à la Barre de fer, à Pradels, commune d’Anterrieux. Il avait 45 ans.

C’est un jugement du tribunal civil de Saint-Flour qui a établi son acte de décès le 7 décembre 1944, transcrit sur l’état-civil de Chaudes-Aigues le 10 février 1945.

La mention "Mort pour la France" est portée sur l’acte de décès.
Son nom est gravé sur le monument de la Résistance à Anterrieux.
Il figure également sur la liste nominative des tués, fusillés, déportés non rentrés du département du Cantal, dressée en 1947, en deux occasions et mal orthographié : Lucien Charmille tué à Anterrieux le 20 juin 1944 et Lucien Charpy tué à Chaudes-Aigues, sans autre indication.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article212081, notice CHARPILLE Marius, Lucien [pseudonyme dans la résistance : Coco] par Patrick Bec, version mise en ligne le 17 février 2019, dernière modification le 7 janvier 2022.

Par Patrick Bec

SOURCES : SHD Vincennes, GR 19 P 15/1 : liste nominative des tués, fusillés, déportés non rentrés du département du Cantal, dressée en 1947. — SHD Vincennes, dossier de résistant de Marius, Lucien Charpille : GR 16 P 121821 (nc). — AVCC Caen, dossier Marius, Lucien Charpille : AC 21 P 42565 (nc). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945. — La 7ème Compagnie : du Mont-Mouchet... à la Truyère, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 3éme édition modifiée, 2004. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 2546 W 4544, dossier demande carte CVR pour Marius Charpille (nc) .— Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945, Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993. — Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère, Aurillac, Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008. — Les Allemands dans la région de Saint-Flour (Mai - août 1944), Témoignages des Instituteurs et des Institutrices collectés par M. Louis Bac, édition établie par Jean Favier avec l’aide des Archives Municipales de Saint-Flour (M. Gilles Albaret, directeur et Mme Lydia Lucchi), éditions de l’Association du Musée de la Résistance d’Anterrieux, janvier 2017. — Mgr de La Vaissière, Les journées tragiques dans le diocèse de Saint-Flour, Imprimerie Clavel, St-Flour 1944.— Liste des camarades fusillés déportés ou sans nouvelles du syndicat des produits chimiques (Archives Henri Verde, UD CGT 63). — État civil (AD 15) .— registres matricules (AD 63) .— MémorialGenWeb.

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