BART Jean, Marie, François

Par Jacques Girault

Né le 7 février 1932 à Marsannay-la-Côte (Côte d’Or) ; professeur à la faculté de droit et de science politique de Dijon (Côte-d’Or) ; militant syndical (SNESup) ; militant politique (PSU).

Ses parents, vignerons, appartenaient aux milieux actifs du catholicisme social. Son père, Jean Bart, adhérent de la Jeune République, devint maire de Marsannay-la-Côte à la Libération à la tête d’une majorité de gauche.

Catholique pratiquant, Jean Bart fit ses études secondaires à la Maîtrise de la Cathédrale de Dijon (1943-1946), puis au collège Saint-François de Salles (1946-1949). Après avoir obtenu le baccalauréat en juin 1949, il effectua des études supérieures à la faculté de droit de Dijon (1949-1959). Réformé du service militaire, il épousa à l’église en avril 1955 à Dijon une psychologue, fille d’un ingénieur des ponts et chaussées : ils eurent trois enfants. Puis il cessa progressivement d’être catholique pratiquant.

Titulaire du certificat d’aptitude à la profession d’avocat (1953), non inscrit au barreau, Jean Bart prépara une thèse d’histoire du droit, soutenue en juin 1959, alors qu’il était assistant d’histoire du droit depuis 1956. Reçu au concours d’agrégation des facultés de droit (section d’histoire du droit-droit romain) en décembre 1959, il fut nommé professeur à la faculté de droit de Rabat (Maroc) de 1959 à 1961, puis il occupa une chaire à la faculté de droit de Dijon jusqu’en 1998, ayant été « professeur invité » à Lausanne (Suisse) de 1982 à 1984, sans abandonner son poste à Dijon.

Militant de la Jeune République qui était une des composantes de l’Union de la Gauche socialiste, il adhéra au Parti socialiste unifié à la fin des années 1950 et fut candidat aux élections municipales à Dijon en 1965, sur une liste d’union de la gauche, comme « personnalité extérieure ». Il participa à la fondation d’une section du SNESup à la faculté de droit de Dijon en 1963 et fut, pendant trois années, membre du bureau national du SNESup à partir de 1964.

Ses recherches portaient d’abord sur l’histoire du droit et des institutions en Bourgogne, Franche-Comté et Suisse romande (cf. sa thèse de doctorat : Recherches sur l’histoire des successions ab intestat dans le droit du duché de Bourgogne du XIIIe à la fin du XVIe siècle. (coutume et pratique), éditée en 1966). Il déplaça ses intérêts vers le XVIIIe siècle et poursuivit ses recherches sur les fondements juridiques des rapports sociaux en Bourgogne et dans les régions voisines (Franche Comté et Suisse). Pour les besoins de l’enseignement, il se consacra aux institutions et aux idées du XVIIIe siècle, avec une attention particulière pour la période révolutionnaire. Il participa à l’organisation des colloques de Dijon, publiés aux éditions de l’Université, sous les titres, « 1791. La première constitution française de Dijon » (1991), « La Constitution du 24 juin 1793. L’utopie dans le droit public français » » (1997), « La Constitution de l’an III ou l’ordre républicain » (1998), « La Constitution du 4 novembre 1848 : L’ambition d’une république démocratique » (1998). Professeur émérite, il restait actif comme chercheur et conférencier. Il écrivit pendant toute sa carrière environ 160 articles.

Fondateur et président du comité local de l’Association France-Cuba (années 1960 et 1970), il présidait le comité de Dijon du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (fin des années 1970 et début des années 1980).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article212087, notice BART Jean, Marie, François par Jacques Girault, version mise en ligne le 17 février 2019, dernière modification le 13 septembre 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Le fichier de la BNF, en 2018, comprenait 18 références dont sa thèse et La liberté ou la terre. La mainmorte en Bourgogne au siècle des Lumières, Publications du Centre de recherches historiques de la Faculté de Droit et de Science politique de Dijon, t. 7, Dijon, 1984. - 1789-1799. Les premières expériences constitutionnelles en France. Documents d’études, La Documentation française, Paris, 1989. - La Révolution française en Bourgogne, Clermont-Ferrand, La Française d’édition et d’imprimerie, 1996. - Histoire du droit privé de la chute de l’Empire romain au XIXe siècle, Paris, Montchrestien, 1998 et 2e éd., 2009. - Histoire du droit, Paris, Dalloz, 1999, 2e éd., 2002. - Du droit de la province au droit de la Nation“, 2003 (recueil d’articles), et aux éditions de l’Armançon à Précy-sous-Thil : Un vigneron de Marsannay au siège de Paris (1870-1871) et Charivaris et menées de l’âne, 2013.

SOURCES : Témoignage du militant. — Fichier des adhérents au PSU.

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