CUREAU Eugène, Auguste

Par Jacques Girault, André Jeannet, Jean-François Poujeade

Né le 4 octobre 1922 à Romenay (Saône-et-Loire), mort le 16 janvier 1995 à Saint-Laurent-sur-Saône (Ain) ; instituteur ; résistant ; syndicaliste ; militant communiste en Saône-et-Loire ; secrétaire général départemental de l’ARAC.

Fils d’un maréchal ferrant et d’une couturière devenue tenancière d’un café, sympathisants communistes, sans doute frère de Gérard Cureau*, Eugène Cureau fut reçu à l’École normale d’instituteurs de Macon en 1939. Titulaire du brevet supérieur, il termina ses études au lycée de Macon en 1941 et effectua des stages de formation professionnelle (Louhans, Huilly, Lyon, pour l’éducation physique à Boulouris dans le Var) avant d’être nommé instituteur à Cuisery en novembre 1942. Appelé à rejoindre les chantiers de jeunesse, pour continuer à pouvoir jouer au rugby avec l’équipe de Mâcon, il s’engagea dans le au 5e régiment de dragons basé à Macon.

Démobilisé le 30 novembre, après l’invasion de la zone libre par les Allemands et la dissolution de l’armée d’armistice, il retrouva un poste d’instituteur à Tancon (Saône-et-Loire), en décembre 1942.

Il avait participé aux manifestations de Lyon, en mai-juin 1942, contre la venue de l’orchestre philharmonique de Berlin. Il constitua un groupe de six résistants à Romenay qui placarda des affiches anti-vichystes, anti-allemandes, distribua des tracts, en liaison avec les FUJP de Mâcon, récupéra les armes et les tickets d’alimentation. Réfractaire au STO, il entra aux FTPF de l’Ain, en juillet 1943, dans la région de Coligny. À la fin de l’année 1943, il devint officier de liaison du commandant Claude Rochat (Guillaume) de l’État-major de l’AS, à Cruzille (Saône-et-Loire), acheminant le courrier jusqu’à Lyon, à l’État-major régional du lieutenant-colonel Descours (Bayard). À partir de janvier 1944, il devint agent de liaison départemental de l’AS puis assura la liaison entre l’état-major FFI de Lyon et son département.

Il participa aussi aux actions de guérilla, au combat du Mont-Saint-Romain (Blanot, Saône-et-Loire), à des sabotages dont celui du Pont du Pilon, près de Mâcon, sur la ligne de chemin de fer Paris-Lyon.

À la Libération, il effectua son service militaire comme lieutenant dans un régiment de cavalerie.

Eugène Cureau réintégra l’enseignement en octobre 1946, adhéra au Syndicat national des instituteurs. Il travailla dans la zone d’occupation française en Allemagne de 1946 à 1949 à la direction de l’enseignement du français et fit partie du conseil syndical de la section. Revenu en Saône-et-Loire, nommé au cours complémentaire de Macon, il devint à partir du début des années 1970 sous-directeur du collège d’enseignement secondaire.

Il fit partie du conseil syndical de la section départementale du SNI de 1956 à 1958, puis du bureau départemental de 1964 à 1967. Il était trésorier de la section cantonale du SNI au début des années 1960.

Il épousa en avril 1946 une institutrice suppléante, Micheline Bœuf, qui enseigna dans les années 1950 dans une école maternelle de Mâcon où ils habitaient. Le couple eut trois enfants puis divorça en 1980.

Eugène Cureau avait adhéré au Parti communiste français à Mâcon en 1944. Revenu dans la ville, il présida pendant quelques années le groupe de Vaillants dont ses enfants étaient adhérents. Membre du bureau de la section communiste de Mâcon, secrétaire de sa cellule à la fin des années 1960, puis dans les années 1970, membre du bureau de la section communiste Mâcon-ville, il fit partie du comité de la fédération communiste à partir de 1959. Devenu membre du bureau fédéral en 1961, il y resta jusqu’en 1974, puis redevint simple membre du comité fédéral jusqu’en 1982, année où il demanda à ne pas être réélu.

Membre du bureau départemental, puis secrétaire adjoint, puis général à partir de 1961-1962 de l’Association républicaine des anciens combattants, trésorier adjoint de la section mâconnaise de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance, Cureau était membre du bureau départemental de la Fédération des officiers de réserve républicains. Il fit partie du bureau départemental du Mouvement de la paix à partir de 1966.

Eugène Cureau, fut candidat aux élections législatives de 1967 dans la première circonscription de Mâcon, et obtint 11 433 voix sur 68 642 inscrits. il fut à nouveau candidat en 1968 (9 097 voix sur 68 25 inscrits),et en 1973 (9 733 voix sur 71 402 inscrits). Il se présenta pour le siège de conseiller général du canton Mâcon-Sud en 1967 et en 1973 (987 voix, 2e position, 1531 voix au 2e tour). En 1976, il fut candidat dans le canton de Tournus (988 voix, 4e position). Il figurait sur la liste d’union de la gauche aux élections municipales de Macon en 1977.

Eugène Cureau était chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la médaille de la Résistance, Croix de guerre, croix du combattant de la Résistance et du combattant 1939-1945, médaille du réfractaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article21220, notice CUREAU Eugène, Auguste par Jacques Girault, André Jeannet, Jean-François Poujeade, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 11 août 2021.

Par Jacques Girault, André Jeannet, Jean-François Poujeade

SOURCES : Arch. Dép. Saône-et-Loire, cote 1714 W 80, notice individuelle du 12 janvier 1953. — Arch. comité national du PCF. — Notes d’Albert Krivopissko et de Robert Petit. — André Jeannet, Mémorial de la Résistance en Saône-et-Loire. Biographies des résistants, 2005, JPM. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 153071. — État civil de Romenay. — Note d’Alain Dalançon

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